- "Que serait la recherche du russe sans l'Amérique qui la renseigne ?"
- ― Alexis Gogol
Le général Alexis Gogol[1] est le chef du KGB, les services secrets soviétiques. Malgré le contexte de guerre froide, il voue une grande admiration à ses collègues occidentaux, notamment M et James Bond, et est un fervent partisan de la paix. Gogol est donc souvent disposé à s'allier au MI6 contre une menace commune et traque ses opposants tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Union soviétique. Malgré cela, il lui arrive parfois de comploter contre l'Occident, mais même dans ces cas-là, il reste un adversaire digne et diplomate, ce qui lui vaut le respect de ses confrères.
Pacifiste et compréhensif, Gogol a un tempérament posé et est doté d'un certain sens de l'humour. Malgré sa position importante et ses nombreux subordonnés, il est souvent sur le terrain pour rencontrer ses camarades basés à l'étranger ou ses homologues occidentaux. De plus, comme Bond, Gogol est un coureur de jupons notoire dont la relation avec sa secrétaire, Rubelvitch, semble dépasser le cadre professionnel.
Dans les films[]
L'espion qui m'aimait (film)[]
Vers 1977, le général Gogol est informé par le président soviétique de la disparition du Potemkin, un sous-marin soviétique porteur de missiles balistiques intercontinentaux. Il charge donc son agent d'élite, Anya Amasova, de retrouver leur vaisseau. Durant leur briefing, il informe également XXX de la mort de son collègue et petit-ami, Sergei Barsov, qui a interféré avec les services secrets britanniques en Autriche.
Gogol rencontrant Bond dans le temple d'Abou Simbel.
Quelques jours plus tard, Gogol délocalise ses quartiers dans le temple d'Abou Simbel, en Égypte, où il rencontre M ainsi que James Bond, l'Union soviétique et le Royaume-Uni ayant décidé d'unir leurs ressources dans le cadre de leur enquête commune sur la disparition de leurs sous-marins nucléaires respectifs. Le microfilm qu'Anya et Bond ont subtilisé aux antagonistes est ensuite analysé en présence des deux agents et de leurs supérieurs, ce qui leur permet d'établir que le riche armateur Karl Stromberg serait à l'origine du vol de leurs sous-marins.
Une fois la mission de 007 et XXX accomplie, Gogol est à bord du navire britannique qui réceptionne la sonde de survie, dans laquelle le chef du KGB et ses homologues surprennent avec confusion leurs deux espions dans une position compromettante.
Moonraker (film)[]
Gogol au téléphone avec le colonel Scott.
Vers 1979, lorsque Bond et son homologue de la CIA Holly Goodhead s'infiltrent dans la station spatiale de l'industriel milliardaire Hugo Drax et désactivent le système de brouillage radar de la station, celle-ci devient visible à Washington et le colonel Scott de l'USAF contacte Gogol par téléphone. Le général soviétique assure aux Américains qu'il ne s'agit pas d'une station soviétique et qu'ils l'examineront eux-mêmes après que les États-Unis l'auront interceptée. Scott s'excuse ensuite d'avoir appelé Gogol à une heure tardive en raison du décalage horaire, mais le chef du KGB lui répond qu'il n'y a pas lieu de s'excuser, car "des problèmes en Russie l'empêchent de dormir". Il se penche alors sur sa séduisante maîtresse dans son lit.
Rien que pour vos yeux (film)[]
En novembre 1980[2], Gogol est informé par téléphone qu'un navire de surveillance électronique britannique, le Saint-Georges, a coulé dans la mer Ionienne et que l'émetteur ATAC, un dispositif permettant de contrôler la flotte de sous-marins nucléaires Polaris de la Royal Navy, a été perdu dans l'épave du navire. Décidant de saisir l'opportunité pour obtenir un avantage sur les Britanniques dans la guerre froide, le général charge l'agent double Aris Kristatos, son contact en Grèce, de récupérer l'ATAC.
Gogol demandant à Bond de lui remettre l'ATAC.
Une fois le dispositif en sa possession, Kristatos donne rendez-vous à Gogol au monastère Saint-Cyril pour lui livrer l'ATAC sans se douter que Bond et ses alliés se préparent à intercepter l'échange. 007 et sa compagne Melina Havelock s'interposent finalement au moment où Kristatos allait livrer l'ATAC à Gogol et leur ennemi est tué par son rival, Milos Columbo. Rencontrant Bond avec un garde armé, Gogol exige silencieusement l'ATAC mais l'agent du MI6 détruit l'émetteur en le jetant au bas d'une falaise alors que le chef du KGB empêche son homme de tirer sur le commander. Celui-ci lui fait donc remarquer que la perte de l'ATAC permet à leurs deux pays de conserver leur statu quo pacifique et Gogol, maintenant amusé, accepte de repartir les mains vides.
Octopussy (film)[]
Gogol s'opposant au général Orlov.
Vers 1983, Gogol assiste à un conseil de sécurité soviétique durant lequel il s'oppose avec véhémence à l'initiative du général Orlov, qui propose d'envahir l'Europe occidentale. Le chef du KGB affirme en effet que cela risque de provoquer une guerre nucléaire avec l'Occident et le Premier ministre soviétique rejoint son avis. Orlov, cependant, décide d'agir de son propre chef.
Parallèlement à Bond, Gogol mène des investigations sur son camarade renégat et finit par découvrir que son opposant fait passer en contrebande des trésors soviétiques pour financer son associé. Après avoir arrêté un complice d'Orlov, Gogol piste ce dernier à la ligne de frontière entre l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest où il est témoin de son meurtre par les gardes-frontières.
Une fois le complot d'Orlov contrecarré par 007, Gogol est reçu par le nouveau M au siège du MI6 et informe les Britanniques que son gouvernement niera l'incident. Il demande par ailleurs à ce que Bond leur restitue l'Étoile de Romanov qu'il a en sa possession et qu'Orlov avait précédemment volé.
Dangereusement vôtre (film)[]
Gogol et Venz confrontant Zorin.
En mai 1985[3], Gogol se rend en France, accompagné de ses gardes du corps Klotkoff et Venz, pour sermonner l'agent renégat Max Zorin, qui vient de "tuer" 007 sans autorisation, après avoir attiré l'attention du MI6 avec son business hippique frauduleux. Zorin ignore néanmoins les menaces de son supérieur et ses sbires tiennent les Soviétiques en respect pour les obliger à battre en retraite.
Voulant découvrir ce que le déserteur manigance, Gogol se rend à San Francisco avec Klotkoff et leur agent Pola Ivanova pour enquêter sur l'industriel véreux. Il récupère Pola au spa où elle a séduit Bond pour subtiliser un enregistrement des plans de Zorin. Toutefois, en voulant écouter cet enregistrement dans sa voiture, le général découvre avec embarras que Pola s'est trompée de cassette.
Gogol est ensuite une fois de plus invité dans le bureau de M pour fêter le succès de la mission de Bond et souhaite décerner l'Ordre de Lénine à l'agent britannique pour avoir mis fin aux agissements de Zorin.
Tuer n'est pas jouer (film)[]
Gogol rencontrant Kara.
Vers 1987, Gogol est remplacé par Leonid Pushkin à la tête du KGB et travaille désormais au ministère des Affaires étrangères. Le général à la retraite assiste au concert de la violoncelliste Kara Milovy, la partenaire de Bond, offrant à cette dernière un visa qui lui permettrait de quitter le bloc de l'Est à sa guise.
Production[]
Alexis Gogol est un personnage majeur de la continuité de films classique de James Bond, étant un protagoniste majeur dans le film de 1977 L'espion qui m'aimait, un personnage mineur dans le film de 1979 Moonraker, l'antagoniste dominant dans le film de 1981 Rien que pour vos yeux, un protagoniste de second plan dans le film de 1983 Octopussy, un antagoniste de second plan (plus tard anti-héros) dans le film de 1985 Dangereusement vôtre et un protagoniste mineur dans le film de 1987 Tuer n'est pas jouer. Il a été interprété par le regretté acteur allemand Walter Gotell, qui a également joué Morzeny dans Bons baisers de Russie (1963). Dans la version française, Gogol a été doublé successivement par les acteurs Yves Barsacq, Raoul Delfosse, Serge Nadaud et Roger Rudel.
Selon Walter Gotell, le personnage de Gogol a été créé après que le producteur Albert R. Broccoli ait visité le plateau du film soviéto-américain L'oiseau bleu (1976) ; Cubby avait alors montré un film de James Bond aux Russes et ces derniers ont dit que ces films étaient "anti-russes" et qu'ils ne pouvaient pas les diffuser. Broccoli a donc eu l'idée de créer un personnage russe sympathique qui "soit membre du KGB, ni méchant, ni héros, mais qui permette aux films d'être distribués en Russie"[4]. Le nom du personnage fait référence à l'écrivain, dramaturge, poète et critique littéraire russe Nicolas Gogol[5].
Le rôle de Gogol dans Tuer n'est pas jouer devait originellement être plus important mais Gotell était malade durant la production du film et ne pouvait donc pas jouer un grand rôle. Le personnage de Leonid Pushkin a ainsi été créé pour le remplacer mais Gogol apparaît toujours brièvement au concert de Kara Milovy à la fin du film[4].
Notes[]
- En plus d'avoir été mentionné dans L'espion qui m'aimait, le prénom de Gogol, Alexis, a été utilisé dans le jeu de rôle sur table James Bond 007. Malgré cela, il a été crédité de manière incorrecte sous le nom "Général Anatol Gogol" au générique de Tuer n'est pas jouer.
- Les deux seuls films dans lesquels Gogol a véritablement agi comme un antagoniste sont Rien que pour vos yeux et Dangereusement vôtre. Il est donc infiniment plus inoffensif que le général G, le chef des services secrets soviétiques dans le roman Bons baisers de Russie (1957) de Ian Fleming.
- Gogol apparaît dans les mêmes films que Frederick Gray.
- Cependant, malgré ses six apparitions, il n'a interagi avec Bond que dans L'espion qui m'aimait et Rien que pour vos yeux.
- C'est l'image miroir du général Orlov ; alors que ce dernier était un militaire soviétique belliciste qui a trahi leur mère patrie, Gogol était un bureaucrate humaniste qui collaborait volontiers avec le MI6 dans l'intérêt de son pays.
- Le fait que Gogol veuille décerner l'Ordre de Lénine à Bond dans Dangereusement vôtre contredit une déclaration du roman Goldfinger (1959) ; le livre mentionne en effet que les membres des services secrets britanniques ne peuvent pas accepter de récompenses de la part de services étrangers, aussi amicaux soient-ils (tels que la CIA). Il se peut néanmoins que 007 n'ait pas accepté de recevoir cette médaille.
Références[]
- ↑ 1,0 et 1,1 (1977). L'espion qui m'aimait (Blu-Ray). 20th Century Fox Home Entertainment. "Après vous, Alexis." (à 53 min 46 sec).
- ↑ (1981). Rien que pour vos yeux (Blu-Ray). 20th Century Fox Home Entertainment. Le dossier "For Your Eyes Only" est daté de novembre 1980 (à 19 min 04 sec).
- ↑ (1985). Dangereusement vôtre (Blu-Ray). 20th Century Fox Home Entertainment. La date du 2 mai 1985 est lisible sur le chèque que Zorin remet à Stacey Sutton (à 31 min 13 sec).
- ↑ 4,0 et 4,1 Field, Matthew; Chowdhury, Ajay (2015). Some Kind of Hero : 007 : the Remarkable Story of the James Bond Films. Stroud, Gloucestershire : The History Press Ltd. ISBN 0750964219. OCLC 930556527.
- ↑ https://www.imdb.com/title/tt0093428/trivia/