Le Baron Samedi est un célèbre dieu et sorcier dans la région vaudou haïtienne qui est décrit comme immortel et est ressuscité d'entre les morts. Un personnage mystique ayant le pouvoir de jeter des sorts lors de cérémonies, il est le chef de la Légion des Morts sur l'île de San Monique, dans les Caraïbes, dont il aime impressionner les habitants avec de surprenants spectacles de danse et de magie. Le Baron Samedi est aussi un allié du dictateur Kananga qui utilise sa présence omniprésente et son immense influence pour maintenir les résidants superstitieux de San Monique à distance des champs de pavot cultivés par le diplomate tout en se faisant passer pour un ermite jouant de la flûte dans les cimetières de l'île. Le prêtre énigmatique se présente également aux cérémonies vaudous données sur l'île durant lesquels les intrus qui se sont approchés d'un peu trop près des champs de pavot de Kananga sont sacrifiés en étant mordus par un serpent venimeux.
Un être énigmatique, le Baron Samedi est aussi imposant du haut de son 1,98 m et est reconnaissable par son rire sinistre. Sa véritable identité est en grande partie inconnue car bien qu'il soit présenté comme un dieu vaudou, il pourrait tout aussi bien être un mortel charismatique ayant endossé ce rôle. Il semble néanmoins que le Baron Samedi soit bel et bien immortel puisqu'il peut réapparaître après avoir reçu une balle d'un pistolet ou être jeté dans une fosse de serpents venimeux, faisant de lui un atout précieux pour le Dr. Kananga.
Dans le film[]
Apparitions sur San Monique[]
Le Baron Samedi est représenté comme un artiste lors d'un spectacle vaudou donné pour les touristes de San Monique près de l'hôtel où l'agent secret britannique James Bond 007 arrive pour passer la nuit, bien qu'il ne prête lui-même peu attention au spectacle. Le prêtre vaudou joue plus tard son rôle d'ermite dans les cimetières de l'île et joue de la flûte alors que Bond et Solitaire, la cartomancienne traîtresse de Kananga, le croisent en se dirigeant vers les champs de pavot du Dr. Kananga. Le Baron Samedi prédit que la journée sera belle pour le binôme mais une fois celui-ci reparti, il contacte Kananga avec une radio intégrée dans sa flûte, disant que Bond et Solitaire "se dirigent vers la colline", amenant par la suite l'ambassadeur à envoyer de nombreux sbires aux trousses du duo, bien qu'ils échouent à le capturer.
Trahison de Solitaire[]
Après que Bond ait été capturé dans le restaurant Fillet of Soul de Kananga à La Nouvelle-Orléans, l'antagoniste se rend compte que l'espion a couché avec Solitaire (ayant donc fait perdre à la voyante son pouvoir psychique) et le fait conduire à sa ferme aux crocodiles pour qu'il soit tué. Alors qu'il confronte une Solitaire terrifiée pour sa trahison, le Baron Samedi les rejoint et se livre à un étrange rituel consistant à brûler les cartes de tarot de la jeune femme. L'une d'elles est la carte de la mort, prédisant que Solitaire va mourir. Kananga livre ensuite la compagne de Bond au Baron Samedi pour qu'elle soit sacrifiée comme un autre agent britannique avant elle et ils retournent tous les trois sur San Monique, laissant derrière eux les cartes de la Grande Prêtresse, de la Lune et de la Mort, toutes à moitiés brûlées par le dieu vaudou, donnant à Bond un indice du sort que l'ancienne médium s'apprête à subir.
Sacrifice de Solitaire et mort présumée[]
Lors de la cérémonie sacrificielle, Solitaire est sur le point d'être mordue par le serpent mais les partisans vaudous semblent changer d'avis au dernier moment et laissent un chapeau près d'une pierre tombale avant de faire sortir le Baron Samedi de la tombe avec le chapeau sur la tête en pratiquant le rituel. Le chef de la Légion des Morts cligne des yeux ce qui semble être le signal pour tuer Solitaire mais Bond tire sur Dambala, l'homme portant le serpent, avant de tirer une balle de son revolver dans la tête du Baron Samedi. Alors que le dieu vaudou regarde le trou béant dans son crâne, l'agent 007 tire deux autres coups de feu pour détruire le corps, qui semblait alors n'être qu'un mannequin d'argile. Cependant, après que Bond ait sauvé Solitaire, un autre Baron Samedi sort de la tombe et pousse un rire diabolique. Il tente ensuite d'attaquer Bond avec une machette mais l'agent secret le bat facilement et le fait tomber dans un cercueil où se trouvent des serpents venimeux, tuant apparemment le prêtre vaudou pour de bon pendant que 007 et Solitaire entrent dans le repaire souterrain de Kananga par l'ascenseur de la pierre tombale, entraînant par la suite la mort du dictateur.
Fin ambigüe[]
Alors que Bond semble avoir accompli sa mission en ayant apparemment tué Tee Hee, le bras droit de Kananga, dans le train que Solitaire et lui empruntent pour rentrer en Angleterre, le Baron Samedi, bien vivant malgré sa mort présumée, se tient à l'avant du train et pousse à nouveau son rire démoniaque, suggérant qu'il est réellement surnaturel et immortel.
Production[]
Le Baron Samedi est considéré comme un antagoniste majeur dans le film de James Bond de 1973 Vivre et laisser mourir. Il a été interprété par le regretté acteur, chorégraphe, metteur en scène, danseur, peintre, costumier et chanteur trindadien Geoffrey Holder, qui a été doublé dans la version française par l'acteur Roger Lumont. Holder a également chorégraphié les danses vaudous montrées dans le film.
Le personnage, qui existe réellement dans les croyances vaudous, a d'abord été mentionné dans le deuxième roman de l'écrivain britannique Ian Fleming, Vivre et laisser mourir (1954), qui est bien entendu l'inspiration principale du film. Dans celui-ci, de nombreux personnages spéculent que Mr. Big, l'antagoniste principal, est le Baron Samedi (ou du moins son zombie), et Big lui-même soutient cette croyance en possédant un totem du sorcier près de son bureau.
Le producteur Harry Saltzman aurait souhaité faire revenir le Baron Samedi dans L'homme au pistolet d'or (1974) mais l'idée a finalement été rejetée[1].
Des années après être apparu dans le film, le Baron Samedi est un antagoniste dans une mission bonus du jeu-vidéo à succès de 1997 GoldenEye 007. Dans celui-ci, Bond reçoit une lettre dont l'expéditeur prétend être le Baron Samedi, ce qui amène le MI6 à l'envoyer en mission au temple d'El-Saghira où l'adversaire prévoit de le piéger pour des raisons inconnus (peut-être dans le cadre d'une vengeance). Au cours de son aventure, Bond se rend compte que le dieu immortel a volé le fameux pistolet d'or du célèbre assassin Francisco Scaramanga et l'a placé dans une pièce protégée par quatre tourelles. Au total, le Baron Samedi apparaît à trois reprises tout au long du niveau et chaque rencontre avec 007 le rend plus puissant et résistant, lui permettant même de résister aux tirs du pistolet d'or, qui tue habituellement ses cibles en un coup. Il change également plusieurs fois d'armes durant les combats. Cependant, il semble survivre à la troisième rencontre mais peut encore être tué après.
Dans les jeux-vidéos 007 : Nightfire (2002) et 007 : Quitte ou double (2004), Samedi est un personnage multijoueur déverrouillable. C'est également un personnage multijoueur de GoldenEye 007 (2010) et 007 Legends (2012) sauf que le joueur n'a pas besoin de le débloquer. Dans 007 Legends, un code de triche permet en revanche de lui débloquer une deuxième tenue[2].
Aujourd'hui, le Baron Samedi est l'un des seconds couteaux les plus célèbres de l'univers de James Bond, si bien qu'il a notamment été reproduit en figurine.
Images[]
Notes[]
- En raison de sa nature ambiguë, le Baron Samedi peut être considéré comme un des deux seuls personnages surnaturels (avec peut-être Solitaire) qui est apparu dans les films. Le mystère de la nature du célèbre prêtre vaudou n'a jamais été résolue depuis son apparition cinématographique car contrairement aux sbires Requin et M. White ou au cerveau criminel Ernst Stavro Blofeld, il n'est jamais réapparu dans les films malgré le fait qu'il semble être toujours en vie à la fin de Vivre et laisser mourir.
- Du fait de sa peur des serpents, Geoffrey Holder était réticent à jouer la scène de la mort présumée de son personnage, dans laquelle Bond le fait tomber dans un cercueil infesté de serpents. Cependant, selon Roger Moore, il a été convaincu d'exécuter la cascade lors de la visite de la princesse Alexandra sur le plateau, Holder ne souhaitant pas décevoir un membre de la famille royale[3].
- L'infâme rire diabolique du Baron Samedi dans le jeu GoldenEye 007 original est en fait une version légèrement ralentie d'un effet sonore de la librairie Cartoon Trax Volume 1[4].
- Le Baron Samedi a été référencé dans le film de 2015 007 Spectre dans lequel Bond porte un masque et un déguisement rappelant l'apparence du prêtre mystique. Vivre et laisser mourir est en effet le film préféré de l'acteur Daniel Craig et du réalisateur Sam Mendes[5].
Références[]
- ↑ https://whatculture.com/film/10-james-bond-villains-who-simply-vanished?page=9
- ↑ http://www.jeuxvideo.com/forums/1-28637-1144-1-0-1-0-code-triche-007-legends.htm
- ↑ https://www.theguardian.com/stage/2015/jul/22/geoffrey-holder-exhibition-trinidad-charisma-bomb
- ↑ https://soundeffects.fandom.com/wiki/Hollywoodedge,_Evil_Laugh_CRT023801
- ↑ https://jamesbond007.net/portfolio/baron-samedi-geoffrey-holder/