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Bons baisers de Russie (From Russia, with Love en version originale) est le cinquième roman de l'écrivain et ancien espion britannique Ian Fleming à mettre en scène le personnage de James Bond. Il a été publié en 1957 au Royaume-Uni et en 1960 en France sous le titre Échec à l'Orient-Express dans une traduction faite par Jerry Hall avant de prendre définitivement le titre Bons baisers de Russie en 1964.
Dans l'histoire, le SMERSH, un service de contre-espionnage soviétique sous les ordres du sinistre général G, formule un plan pour assassiner l'agent du SIS James Bond tout en discréditant l'agence. À cette fin, ils soudoient l'agent soviétique Tatiana Romanova pour qu'elle prenne contact avec les Britanniques en demandant à passer à l'Ouest en échange de leur remettre la machine de chiffrement russe Spektor. Bond se rend alors à Istanbul, en Turquie, pour rencontrer l'espionne sans savoir dans quel piège il se dirige. La majeure partie de l'histoire se déroule à Istanbul et dans l'Orient Express. Bons baisers de Russie traite des tensions Est-Ouest de la guerre froide et du déclin de la puissance et de l'influence du gouvernement britannique après la Seconde Guerre mondiale.
Au moment de sa publication, le livre a été encensé par les critiques. Des années après sa publication, Bons baisers de Russie a fait l'objet d'une adaptation cinématographique dans le cadre de la série de films sur le personnage de Bond produite par la société EON Productions dans laquelle Sean Connery joue dans le rôle de 007. Le roman a aussi été adapté en comic strip en 1960, en jeu-vidéo en 2005 et en dramatique radio en 2012.
Synopsis[]
Première partie - Le plan[]
En 1954[1], le SMERSH, une agence de contre-espionnage soviétique désormais dirigée par le redouté général G, projette de commettre un grand acte de terrorisme dans la communauté du renseignement pour compenser leurs récents embarras. Pour cela, elle vise l'agent des services secrets britanniques James Bond. En raison notamment de son rôle dans la défaite des agents du SMERSH Le Chiffre et Mr. Big, Bond a été inscrit sur la liste des ennemis de l'État soviétique et un "arrêt de mort" a été émis à son encontre. Sa mort est censée précipiter un scandale sexuel majeur, qui fera la une de la presse mondiale pendant des mois et mettra sa réputation et celle de son service en lambeaux. Le meurtrier de Bond sera le bourreau en chef du SMERSH, Donovan "Red" Grant, un déserteur de l'armée britannique et un psychopathe dont les pulsions meurtrières coïncident avec la pleine lune. Tov Kronsteen, un éminent joueur d'échecs qui est également le directeur de la planification de SMERSH, et le colonel Rosa Klebb, chef des opérations et des exécutions du service, supervisent l'opération sous la direction du général G. Ils chargent une jeune et séduisante chiffragiste, le caporal Tatiana Romanova, de quitter son poste à Istanbul en prétendant être tombée amoureuse de Bond après avoir vu une photo de lui. Pour attirer Bond, Romanova donnera aux Britanniques un Spektor, un appareil de décodage russe très convoité par le SIS. Elle n'est en outre pas informée des détails du plan.
Deuxième partie - L'exécution[]
L'offre de défection est reçue par le SIS à Londres, ostensiblement de la part de Tatiana, mais à la condition que Bond vienne la chercher en personne, elle et le Spektor, à Istanbul. Le SIS n'est pas convaincu par les motivations de Tatiana, mais le prix du Spektor est trop tentant pour être ignoré et le service s'interroge sur l'intérêt que pourraient avoir les Soviétiques à leur tendre ce piège. Le supérieur de Bond, M, convoque son agent et lui donne pour ordre de se rendre en Turquie. Une fois sur place, Bond se lie d'amitié avec Bruno Kerim, le chef de section local des services britanniques, qui commence à lui faire visiter la ville en attendant que Tatiana prenne contact avec lui. Cependant, Kerim est victime de deux tentatives d'assassinat par les Soviétiques, dont une dans un camp gitan, les Soviétiques estimant devoir le maintenir à l'écart pour que leur stratagème fonctionne. Bond aide alors Kerim à riposter en tuant Krilencu, le chef des forces bulgares locales que les Soviétiques utilisent.
Suite à cela, Bond retourne à sa chambre d'hôtel où il rencontre une Tatiana nue allongée dans son lit. Interrogeant la jeune femme, 007 croit à son histoire et accepte d'organiser sa fuite avec lui et le Spektor à bord de l'Orient Express. Ils ont ensuite tous deux des rapports sexuels sans se rendre compte qu'ils sont filmés par des agents soviétiques cachés derrière un miroir sans tain. Bond, Tatiana et Kerim montent alors à bord de l'Orient Express en partance pour Paris et quittent la Turquie. Néanmoins, Kerim découvre rapidement que trois agents russes du MGB, voyageant incognito, se trouvent à bord du train. Il utilise des pots-de-vin et une ruse pour faire descendre deux d'entre eux du train, mais il est ensuite retrouvé mort dans son compartiment avec le corps inerte du troisième agent MGB.
À Trieste, en Italie, un homme se présente sous le nom du capitaine Nash, un autre agent du SIS, et Bond suppose qu'il a été envoyé par M comme protection supplémentaire pour le reste du voyage. Tatiana se méfie de Nash, mais Bond la rassure en lui disant que l'homme fait partie de son propre service. Après le dîner, au cours duquel Nash a drogué Tatiana, ils se reposent. Toutefois, Nash réveille Bond, le tient en joue, et se révèle être Red Grant. Mais au lieu de tuer Bond immédiatement, il lui explique les détails du plan de SMERSH. Il doit les abattre tous les deux, jeter le corps de Tatiana par la fenêtre et placer le film de leurs ébats dans ses bagages ; de plus, le Spektor est piégé pour exploser lorsqu'il est examiné. Pendant que Grant parle, Bond place son étui à cigarettes en métal entre les pages d'un livre qu'il tient devant lui, le plaçant devant son cœur pour arrêter la balle. Après que Grant ait tiré, Bond s'effondre sur le sol et, lorsque Grant l'enjambe, il poignarde l'assassin avec un couteau se trouvant dans son attaché-case avant de le tuer avec sa propre arme.
Plus tard, à Paris, après avoir réussi à livrer Tatiana à l'ambassade du Royaume-Uni et le Spektor piégé aux agents locaux du SIS, Bond contact son ami René Mathis du Deuxième Bureau, projetant de se servir des informations données par Grant pour rencontrer et capturer Rosa Klebb dans sa chambre d'hôtel au Ritz. Confrontant la vieille femme, Bond est décontenancé par l'innocence de cette dernière juste assez longtemps pour qu'elle le surprenne ; utilisant des aiguilles à tricoter empoisonnées comme armes, elle tente de piquer l'espion, qui la coince avec une chaise, permettant à Mathis et ses hommes de capturer l'antagoniste. Cependant, au moment où les espions français l'emmènent, Klebb parvient à donner un coup de pied à Bond avec une lame empoisonnée dissimulée dans sa chaussure ; l'histoire se termine avec Bond luttant pour respirer et tombant sur le sol alors que Klebb est emmenée par Mathis.
Personnages[]
- James Bond
- Tatiana Romanova
- Bruno Kerim
- Rosa Klebb
- Tov Kronsteen
- Red Grant
- René Mathis
- M
- Général G
- Loelia Ponsonby
- Miss Moneypenny
- Bill Tanner
- Vavra
- Krilencu
- Vida
- Zora
Écriture[]
En janvier 1956, Ian Fleming avait publié trois romans ; Casino Royale (1953), Vivre et laisser mourir (1954) et Moonraker (1955). Un quatrième livre, Les diamants sont éternels, était en cours d'édition et de préparation pour la production[2]. Ce mois-là, Fleming s'est rendu dans son domaine de Goldeneye en Jamaïque pour écrire Bons baisers de Russie. Il est retourné à Londres en mars de la même année avec une première ébauche de manuscrit de 228 pages[3] qu'il a par la suite modifié plus lourdement que n'importe laquelle de ses autres œuvres[4]. L'une des réécritures importantes a changé le destin de Bond ; la première ébauche du livre se terminait avec 007 et Tatiana Romanova vivant une romance idyllique[2] mais Fleming était devenu désenchanté par ses livres[4] et a écrit à son ami, l'auteur américain Raymond Chandler : "Ma muse est dans un très mauvais état... J'en ai marre de Bond et il a été très difficile de lui faire faire ses tours sordides."[5] Fleming a donc réécrit la fin du roman en avril 1956 pour que Rosa Klebb empoisonne Bond, ce qui lui permettait de terminer la série avec la mort du personnage s'il le souhaitait. Toutefois, l'auteur est finalement revenu sur sa décision en janvier 1957, où il a décidé d'écrire une autre histoire, qui deviendra finalement Docteur No (1958), dans laquelle Bond se remet de son empoisonnement et est envoyé en mission en Jamaïque.
Adaptations[]
Bandes-dessinées[]
Bons baisers de Russie a fait l'objet d'une série de bande-dessinée dans le tabloïd britannique Daily Express à partir du 1 avril 1957 ; c'était le premier roman de James Bond que le journal adaptait[6] ; en 1960, le roman a également été adapté en bande dessinée quotidienne dans le journal et a été diffusé dans le monde entier. La série, qui s'est déroulée du 3 février au 21 mai 1960[7], a été écrite par Henry Gammidge et illustrée par John McLusky. La bande-dessinée a été réimprimée en 2005 par Titan Books dans l'anthologie Docteur No, qui comprenait également Les diamants sont éternels et Casino Royale.
Cinéma[]
Le film Bons baisers de Russie est sorti en 1963, était produit par Albert R. Broccoli et Harry Saltzman et réalisé par Terence Young. Il s'agissait du deuxième film de la série d'EON Productions et mettait en vedette Sean Connery dans le rôle de 007. Le titre original de la version cinématographique ne comportait pas de virgule par rapport au titre du roman. L'intrigue contenait des changements par rapport au roman, les principaux méchants passant du SMERSH au SPECTRE, une organisation terroriste fictive politiquement neutre (le rôle du général G est donc plus ou moins joué par Ernst Stavro Blofeld). Dans l'ensemble, il s'agit d'une adaptation fidèle du roman, si ce n'est que la fin a été modifiée pour montrer que Bond a survécu.
Notes[]
- Pour Bons baisers de Russie, Fleming s'est inspiré d'une histoire réelle qui s'est déroulée en 1950 dans laquelle un attaché naval américain a été assassiné et jeté du train de l'Orient Express par un agent communiste. L'expérience personnelle de Fleming lors d'une conférence d'Interpol à Istanbul a également constitué le cadre du livre[8].
- Le président américain John F. Kennedy a déclaré en mars 1961 que Bons baisers de Russie est un de ses dix livres préférés de tous les temps[9]. Cette déclaration a par la suite motivé Harry Saltzman et Albert Broccoli à choisir ce livre comme base pour le deuxième film en sachant que c'était originellement Opération Tonnerre (1961) qui devait être adapté après James Bond 007 contre Dr. No (1962).
- En écrivant Bons baisers de Russie, Fleming avait l'intention d'opposer les personnages de Tatiana Romanova et de Red Grant, des transfuges de leurs nations respectives, pour justifier la supériorité morale de la Grande-Bretagne sur l'Union soviétique. En effet, tout au long du roman, l'auteur établit des contrastes entre l'Union soviétique et l'Occident, toujours à l'avantage de ce dernier. Par exemple, les officiers du SMERSH sont décrits comme vivant dans la crainte de leurs supérieurs, alors que les relations entre les officiers du SIS sont au contraire présentées comme chaleureuses et amicales.
Références[]
- ↑ Griswold, John (2006). Ian Fleming's James Bond: Annotations and Chronologies for Ian Fleming's Bond Stories ISBN 1425931006
- ↑ 2,0 et 2,1 Lycett, Andrew (1996). Ian Fleming. London: Phoenix. ISBN 1250037980
- ↑ Chancellor, Henry (2005). James Bond: The Man and His World. London: ISBN 0719568153
- ↑ 4,0 et 4,1 Benson, Raymond (1988). The James Bond Bedside Companion. London: Boxtree Ltd. ISBN 1401102840
- ↑ Parker, Matthew (2014). Goldeneye: Where Bond was Born: Ian Fleming's Jamaica. London: Hutchinson. ISBN 009959174X
- ↑ Lindner, Christoph (2009). The James Bond Phenomenon: a Critical Reader. Manchester: Manchester University Press. ISBN 0719080959
- ↑ Fleming, Ian; Gammidge, Henry; McLusky, John (1988). Octopussy. London: ISBN 1785653210
- ↑ http://www.classicmoviehub.com/facts-and-trivia/film/from-russia-with-love-1963/page/1/
- ↑ https://books.google.ch/books?id=vUUEAAAAMBAJ&pg=PA59&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false
Romans de |
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Ian Fleming Casino Royale (1953) - Vivre et laisser mourir (1954) - Moonraker (1955) - Les diamants sont éternels (1956) - Bons baisers de Russie (1957) - Docteur No (1958) - Goldfinger (1959) - Opération Tonnerre (1961) - Motel 007 (1962) - Au service secret de Sa Majesté (1963) - On ne vit que deux fois (1964) - L'homme au pistolet d'or (1965) |
Christopher Wood James Bond, l'espion qui m'aimait (1977) - James Bond et le Moonraker (1979) |
John Gardner Permis de tuer (1989) - GoldenEye (1995) |
Raymond Benson Demain ne meurt jamais (1997) - Le monde ne suffit pas (1999) - Meurs un autre jour (2002) |