James Bond
James Bond
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James Bond
1 374
pages
Pour les articles homonymes, voir Casino Royale.

"Cette garce est morte, maintenant."
― James Bond rapportant la mort de Vesper Lynd.[src]

Casino Royale est le premier roman de l'écrivain, journaliste et ancien espion britannique Ian Fleming et par conséquent la première œuvre à mettre en scène le personnage fictif de James Bond. Publié en 1953 au Royaume-Uni, le livre introduit également d'autres personnages qui deviendront cultes au fil du temps, notamment Vesper Lynd, Le Chiffre, M et Felix Leiter. En France, Casino Royale n'a été publié qu'en 1960 sous le titre Espions faites vos jeux chez Presses internationales, une traduction infidèle et incomplète faite par Jean Messin. Une seconde traduction sous le titre Casino Royal chez Plon est parue en 1964[1] ; suivie d'une troisième en 2006 de Pierre Pevel chez Bragelonne, qui reprend le titre original[2].

L'histoire suit James Bond, un agent du SIS, les services secrets britanniques, qui est envoyé au casino de Royale-les-Eaux, une ville fictive en France, pour faire face au Chiffre, le trésorier d'une organisation de contre-espionnage russe connue sous le nom du SMERSH, qui a perdu l'argent de ses supérieurs dans un mauvais investissement et cherche donc à la récupérer lors d'une partie de baccara à fort enjeu. La mission de Bond est de faire en sorte que le banquier soit ruiné et il est soutenu dans ses agissements par l'agent féminin du SIS Vesper Lynd ainsi que l'espion français René Mathis et l'agent de la CIA Felix Leiter.

Le film a fait l'objet d'une adaptation télévisée en 1954 (avec Barry Nelson), puis d'une adaptation parodique en 1967 (avec David Niven), et enfin d'un film plus dramatique en 2006 (avec Daniel Craig).

Synopsis[]

En juin 1951[3], M, le chef des services secrets de Sa Majesté (SIS/MI6), charge son agent James Bond de rejoindre une partie de baccara au casino de la station balnéaire Royale-les-Eaux, dans le nord de la France, pour mettre en faillite un homme nommé Le Chiffre, le trésorier d'un syndicat communiste contrôlé par le service de contre-espionnage russe du SMERSH, afin d'exposer ce dernier à ses maîtres soviétiques et de causer scandale et discrédit au syndicat lorsque sa corruption sera révélée. Le Chiffre tente de rembourser un investissement perdu dans une tentative de créer des maisons closes, la valeur de ses investissements ayant diminuée suite au récent vote de la loi Marthe Richard, qui vise à fermer les bordels en France. Afin que Bond puisse se faire passer pour un riche playboy jamaïcain, M désigne Vesper Lynd, l'assistante du chef de la section S (Union soviétique) du SIS, pour se faire passer pour sa compagne. Cependant, Bond est démasqué avant son arrivée et survit à une tentative d'assassinat à la bombe. Dans un même temps, il rencontre ses alliés, l'agent français René Mathis du Deuxième Bureau et l'agent de la CIA Felix Leiter.

James Bond jouant contre Le Chiffre

Bond jouant contre Le Chiffre.

Bond a un peu de chance face au Chiffre au début du premier round de la partie de baccara mais une horrible série de malchances lui fait bientôt perdre les 20 millions de francs qui lui ont été confiés par le SIS, et Le Chiffre est donc sur le point de remporter le tournoi. Alors que Bond envisage de rapporter son échec à M, Leiter lui glisse une enveloppe d'argent liquide offerte par l'Oncle Sam, ce qui lui permet de continuer. Malgré les nouvelles tentatives d'un des gardes du Chiffre pour le tuer, Bond finit par remporter la partie, faisant perdre au Chiffre 80 millions de francs appartenant au SMERSH.

Le Chiffre torturant Bond

Le Chiffre torturant Bond.

Bond fête son succès avec Vesper dans un night-club lorsque cette dernière s'en va après avoir reçu un message de Mathis et est enlevée par les hommes du Chiffre. 007 les poursuit sur les routes de nuit dans sa Bentley, mais les criminels lui tendent une embuscade avec un tapis à pointes, détruisant sa voiture. Le Chiffre emmène un Bond meurtri dans sa villa, Les Noctambules, et le torture violemment en le frappant dans les parties génitales avec une batte à tapis, menaçant de le tuer avec Vesper s'il ne récupère par l'argent. À ce moment-là, un agent du SMERSH entre et tue Le Chiffre pour le punir d'avoir perdu l'argent. Bien qu'il laisse la vie sauve à Bond, l'assassin grave la lettre cyrillique "Ш" (pour Шпион, Chpione, Espion) dans le dos de sa main afin que les autres agents du SMERSH puissent l'identifier comme tel.

Vesper rend par la suite visite à Bond dans un centre de soins à Royale-les-Eaux et l'agent secret réalise alors qu'il est amoureux de la jeune femme, envisageant désormais de démissionner du SIS pour vivre avec elle, étant désillusionné par un relativisme moral dans lequel il pense avoir du mal à distinguer les héros des méchants et une insatisfaction à tuer des gens uniquement parce qu'on lui demande de le faire. Cependant, alors qu'ils passent du temps ensemble dans une maison d'hôtes et deviennent des amants, un mystérieux homme borgne se faisant appeler Adolph Gettler suit leurs déplacements et des tensions surviennent alors entre Bond et Vesper au point que leur relation devienne toxique. Bien que Vesper promette de s'expliquer le lendemain, elle reste seule dans sa chambre et se suicide avec une overdose de médicaments, laissant une note révélant qu'elle était un agent double au service des Soviétiques. Le SMERSH avait enlevé son amant, un pilote polonais de la Royal Air Force, afin de la contraindre à les aider à saboter la mission de Bond, y compris en mettant en scène son enlèvement. Vesper espérait pouvoir commencer une nouvelle vie avec 007 mais en ayant vu Gettler, elle a réalisé qu'elle ne pourrait jamais être libre. Bond informe alors ses supérieurs de la duplicité de l'espionne, déclarant froidement que "cette garce est morte".

Personnages[]

Écriture[]

Ian Fleming a écrit le premier manuscrit de Casino Royale du 15 janvier au 18 mars 1962 dans sa résidence Goldeneye, située en Jamaïque[4], où il écrira également ses autres livres. Il a ensuite remis le roman terminé à son ami, le poète sud-africain William Plomer, qui était un lecteur pour la maison d'édition Jonathan Cape.

Le roman s'inspire de certains incidents survenus pendant la carrière de Fleming à la Naval Intelligence Division (NID), ou d'événements dont il avait connaissance. Notamment, le cadre d'une partie de baccara dans un casino s'inspire d'un voyage de l'auteur et de l'amiral Godfrey, directeur du Naval Intelligence, au Portugal durant la Seconde Guerre mondiale. De plus, la tentative d'assassinat échouée sur Bond est tirée d'une tentative de meurtre sur Franz von Papen, alors vice-chancelier du Reich et ambassadeur en Turquie, par des Bulgares, ce dernier ayant été protégé du souffle de l'explosion par des arbres, tout comme Bond[5]. Fleming a également inclus dans le roman quatre références aux "Indiens rouges", dont deux à la dernière page, qui provenaient d'une unité de commandos, connue sous le nom de Commando n° 30 ou Unité d'assaut 30 (30AU), composée de troupes spécialisées dans le renseignement[6].

Adaptations[]

Bandes-dessinées[]

Casino Royale a été adapté une première fois en bande-dessinée en 1958. L'auteur Anthony Hern et le dessinateur John McLusky ont créé un comic strip quotidien publié du 7 juillet au 13 décembre 1958 dans le tabloïd britannique Daily Express[7]. La maison d'édition Titan Books a ensuite réédité le comic strip au Royaume-Uni le 25 février 2005 dans l'album d'anthologie Casino Royale, qui regroupait également les aventures Vivre et laisser mourir et Moonraker[8].

Le roman a été adapté une seconde fois en bande-dessinée en 1969 par l'éditeur chilien Zig Zag[9], puis une troisième fois sous la forme d'un roman graphique en 2017 par l'auteur Van Jensen et le dessinateur Dennis Calero chez Dynamite Entertainment[10][11].

Télévision et cinéma[]

En 1954, le réseau de télévision Columbia Broadcasting System (CBS) a payé Ian Fleming 1 000 $ (environ 10 000 $ aujourd'hui)[12] pour adapter Casino Royale en une aventure télévisée d'une heure dans le cadre de sa série d'anthologie Climax !. L'épisode a été diffusé en direct le 21 octobre 1954 et mettait en vedette l'acteur américain Barry Nelson dans le rôle de James "Jimmy" Bond (qui est américain) et Peter Lorre dans celui du Chiffre. Ce téléfilm met également en avant un personnage du nom de Valerie Mathis, qui est une fusion de Vesper Lynd et de René Mathis. Bien que cette première adaptation ait été critiquée pour sa faible valeur de production, son rythme lent et son incapacité à capter suffisamment l'attention du public, CBS a continué à croire en l'attrait de Bond et a demandé à Fleming d'écrire une série télévisée autour de l'espion, mais cette proposition n'a jamais abouti. Le téléfilm, diffusée à l'origine en couleur, a été perdu pendant plusieurs décennies après sa diffusion initiale, jusqu'à ce qu'un kinescope en noir et blanc de la diffusion de l'épisode soit retrouvé en 1981. Une fois redécouverte, la première adaptation de Casino Royale est apparue dans diverses versions VHS et DVD ainsi que dans une émission marathon de James Bond de TBS[12].

En mars 1955, Fleming a vendu les droits cinématographiques de Casino Royale au producteur Gregory Ratoff pour la somme de 6 000 $. Après la mort de Ratoff, le producteur Charles K. Feldman a représenté la veuve de Ratoff et a obtenu les droits pour réaliser une version cinématographique. Feldman avait l'intention de produire une adaptation sérieuse mais après le début de la série "officielle" d'EON Productions, il a considéré que la meilleure façon de tirer profit des droits cinématographiques était de réaliser une version satirique, qui a été produite par Columbia Pictures et est sortie en 1967[12]. Ce film reprend très librement l'histoire de Casino Royale mais n'est pas lié à la série d'EON, étant une parodie de la franchise et des films d'espionnage sortie en concurrence avec le film d'EON On ne vit que deux fois (1967). Ayant investi une somme d'argent considérable dans la pré-production de Casino Royale, Feldman avait tenté de s'associer avec la société pour produire le film mais la collaboration entre les deux partis a échoué[12]. Avec David Niven dans le rôle de James Bond, cette nouvelle adaptation a été réalisée par cinq réalisateurs crédités (et un sixième non crédité) et la distribution comprenait des acteurs très en vue comme Peter Sellers, Ursula Andress, Orson Welles et Woody Allen. Elle a été décrite par le British Film Institute comme "une comédie incohérente avec toutes les stars".

Après l'adaptation de 1967, les droits du film sont restés chez Columbia Films jusqu'en 1989, date à laquelle le studio et les droits de son portefeuille de propriété intellectuelle ont été acquis par la société japonaise Sony. En 1999, suite à une action en justice entre Sony Pictures Entertainment et MGM/UA, Sony a échangé les droits de Casino Royale contre les droits partiels de MGM sur Spider-Man[13]. Cela a permis à EON Productions de réaliser le film Casino Royale en 2006. Ce dernier met en scène Daniel Craig dans le rôle de Bond, secondé par Eva Green dans le rôle de Vesper Lynd et Mads Mikkelsen dans celui du Chiffre ; Judi Dench est revenue pour son cinquième film de la saga dans le rôle de M. Casino Royale est un reboot de la série d'EON, montrant Bond au début de sa carrière d'agent "00", et des trois adaptations, il s'agit probablement de celle qui se rapproche le plus de son matériau d'origine, bien qu'elle se déroule en 2006 et non pas dans les années 1950. Elle a marqué les débuts de Daniel Craig dans le rôle de Bond, l'acteur ayant ensuite incarné l'espion dans quatre films jusqu'en 2021.

Jeu-vidéo[]

Bien qu'il ne soit pas une adaptation directe du roman, le jeu-vidéo de 2008 Quantum of Solace de l'entreprise Activision permet au joueur d'incarner le Bond de Daniel Craig dans des scènes du film Casino Royale de 2006.

Notes[]

  • Fleming a souhaité dédicacer Casino Royale à son épouse, Ann Geraldine Mary Charteris, mais celle-ci a refusé en estimant qu'un tel livre ne devrait être dédicacé à personne[4].
  • Lorsque l'acteur Pierce Brosnan a été choisi pour incarner Bond dans le film GoldenEye (1995), la productrice Barbara Broccoli lui a offert une première édition du livre Casino Royale lors de son anniversaire avec une note disant : "À un nouveau départ."[14], faisant référence au fait que le comédien avait presque joué Bond dans les années 1980 mais a dû s'écarter à cause de son contrat avec la série télévisée Les enquêtes de Remington Steele[14].
  • La troupe de théâtre japonaise Takarazuka Revue a joué sur scène en avril 2023 une adaptation de Casino Royale intitulé Casino Royale - My Name Is Bond dans laquelle tous les rôles ont été interprétés par des femmes. Le rôle de James Bond a été incarné par la comédienne Suzuho Makaze, qui est donc devenue la première femme à jouer officiellement le rôle du célèbre espion[15][16]. La pièce de Takarazuka s'est toutefois imposée davantage comme une comédie musicale qu'un thriller tendu dans laquelle Vesper n'est qu'un personnage de second plan, remplacée par une James Bond Girl originale du nom de Delphine.

Références[]

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