- Pour les autres personnages de ce nom, voir Ernst Stavro Blofeld.
- "Je me réjouis de nos petites rencontres, monsieur Bond... aussi pénibles qu'elles puissent devenir."
- ― Ernst Stavro Blofeld confrontant James Bond.
Ernst Stavro Blofeld est un cerveau criminel gréco-polonais notable pour effectuer diverses transactions de haut niveau avec de nombreux terroristes et fonctionnaires corrompus de diverses puissances de la guerre froide. Il dirige essentiellement l'organisation criminelle, secrète et internationale du SPECTRE, qui vise principalement la domination du monde et la recherche de profits, et est également l'ennemi juré de l'agent du MI6 James Bond[1].
Un terroriste impitoyable aux ressources considérables, Ernst Stavro Blofeld a l'habitude d'imaginer des stratagèmes relativement complexes pour extorquer de l'argent aux gouvernements du monde tout en échappant constamment aux autorités (quitte à employer des déguisements parfois improbables), bien que ses opérations finissent toujours par être déjouées de justesse par Bond. Snob et sarcastique, Blofeld n'en reste pas moins un homme dangereux qui a plus d'un tour dans son sac et dispose de suffisamment de subordonnés pour ne pas avoir à se salir les mains lui-même et rester en sécurité dans une base secrète généralement surveillée par des gardes armés. Il est aussi sadique puisqu'il n'a aucun scrupule à faire exécuter ses collaborateurs lorsqu'ils ne lui sont plus utiles mais il est aussi lâche car il préfère fuir une base si celle-ci venait à être attaquée par les forces de l'Ordre au lieu de prendre les armes. Sophistiqué et arrogant, Blofeld est capable de garder la tête froide même lors de situations tendues. Il semble également être convaincu de sa propre supériorité malgré ses multiples échecs face à 007 et a une soif de pouvoir insatiable.
Dans le film[]
Plan[]
- James Bond: "Ma fois, une jolie petite organisation. Explosifs, pétrole, électronique, meubles, aviation."
- Le double de Blofeld: "Je me suis bien débrouillé. J'ai essayé de rationaliser la gestion, mais en réalité, monsieur Whyte est un administrateur parfait. Ses affaires marchent toutes seules."
- ―James Bond et un double de Blofeld commentant l'empire de Willard Whyte.[src]
À un moment indéterminé avant 1971[2], Blofeld a fait enlever le riche entrepreneur américain Willard Whyte, un homme qui n'est plus réapparu publiquement depuis trois ans, et se fait désormais passer pour ce dernier à l'aide d'un simulateur vocal tout en exploitant les ressources considérables de sa société holding Whyte Enterprises Inc. pour entreprendre la construction d'une arme laser orbitale avec laquelle il a l'intention de faire chanter les gouvernements du monde après avoir fait exploser des armes nucléaires avec son satellite tout en vendant la suprématie nucléaire au plus offrant. À cette fin, Blofeld s'est associé avec le professeur Dr. Metz, un expert en technologie laser qui croit naïvement que le désarmement nucléaire et la paix mondiale font partie des objectifs du cerveau criminel génocidaire. Il détourne en parallèle un réseau de contrebande de diamants transportant des minéraux sud-africains à l'usine Techtronics de Whyte en Californie et charge ses assassins personnels M. Wint et M. Kidd d'éliminer les contrebandiers en question après avoir obtenu les diamants avec lesquels il alimente son arme orbitale.
Plutôt que de tuer Whyte, Blofeld le retient en otage dans sa propre résidence d'été (où il est gardé par les geôlières athlétiques Bambi et Perle Noire) et s'en sert comme police d'assurance contre les tentatives des forces de l'Ordre d'interférer avec ses opérations. Il opère principalement dans le propre bureau de Whyte dans son penthouse à Las Vegas, dans le Nevada, aux États-Unis, un appartement de luxe futuriste dont les murs sont renforcés avec de l'acier et dont le bureau ne peut être accessible pour un intrus qu'en escaladant la façade extérieure du bâtiment. Blofeld possède également une autre base sur une plate-forme pétrolière en Basse-Californie qu'il a acheté au nom de Whyte.
Simulation de sa mort[]
- "Bienvenue en enfer, Blofeld !"
- ― Bond croyant avoir tué Blofeld.
Étant traqué par Bond à travers le monde depuis qu'il a assassiné son épouse avec sa complice Irma Bunt après que son dernier stratagème ait été déjoué[3], Blofeld supervise des opérations de chirurgie plastique visant à créer des sosies de sa personne pour brouiller les pistes. Conscient que 007 peut le trouver à tout moment, Blofeld (ou un de ses doubles) presse son chirurgien en chef pour qu'il termine la prochaine opération le soir-même. Cependant, ayant été informé de l'emplacement de son ennemi par une complice, Bond s'infiltre dans le laboratoire en Amérique du Sud où sont créés les doubles et tue le troisième sosie à mi-chemin de la chirurgie plastique en le noyant dans un bain de boue à 80 °C. Il est ensuite confronté à un autre double qu'il tue également en le plongeant dans un autre bain de boue surchauffé, croyant ainsi avoir tué le véritable Blofeld.
Conflit avec Bond à Las Vegas[]
- Le double de Blofeld: "Vous avez tué mon autre double, je le crains bien... Après cela, les volontaires furent et c'est bien compréhensibles... plutôt rares."
- Blofeld: "Quel dommage, tout ce temps perdu et toutes ces dépenses pour n'aboutir qu'à cet instant d'un héroïsme ridicule."
- ―Blofeld confrontant Bond à nouveau avec son dernier double.[src]
Échappant une fois de plus à la capture avec son dernier double, Blofeld continue de superviser les préparatifs de son complot à Las Vegas. Cependant, Bond est chargé d'enquêter sur le réseau de contrebande de diamants et suit une piste qui le conduit à Las Vegas où il entre en contact avec deux des contrebandiers (Morton Slumber et Shady Tree) sous l'identité d'un de leurs complices avec l'aide involontaire de la trafiquante Tiffany Case. L'agent britannique commence alors sans le savoir à interférer avec les plans de Blofeld en livrant de faux diamants aux contrebandiers avec l'aide de son homologue de la CIA Felix Leiter et suit une piste qui l'amène finalement à s'infiltrer dans le laboratoire Techtronics de Willard Whyte à l'extérieur de Las Vegas où Metz dirige la construction du satellite et où les diamants sont livrés.
Afin d'enquêter sur la disparition de Whyte, Bond entre plus tard par effraction dans le penthouse de Whyte où il est confronté de manière inattendue à deux Blofeld identiques (l'un étant le vrai et l'autre le dernier double). Le protagoniste se rend alors compte que le chef du SPECTRE se fait passer pour Whyte et détient désormais l'empire du milliardaire mais qu'il ne l'a pas tué. Afin de reconnaître le vrai Blofeld, Bond effraye son chat angora, qui saute alors dans les bras d'un des deux Blofeld que 007 tue avec son pistolet-grappin. Il s'avère cependant que l'homme tué n'était que le dernier double, les sosies étant identiques au véritable Blofeld au point d'avoir chacun leur propre chat. Tenant 007 sous la menace d'une arme, Blofeld l'oblige à entrer dans un monte-charge où il est neutralisé par du gaz avant d'être récupéré par M. Wint et M. Kidd, qui l'emmènent dans la vallée de Las Vegas et le déposent dans un oléoduc devant être enterré où ils le laissent pour mort.
Réussissant à s'échapper, Bond utilise un appareil similaire à celui de Blofeld conçu par son allié Q pour piéger l'antagoniste en se faisant passer pour son bras droit, Bert Saxby, lui permettant d'apprendre que Whyte se trouve dans sa résidence d'été. Il libère alors l'industriel avec l'aide d'une escouade de la CIA dirigée par Felix Leiter mais puisque Whyte ne lui est plus utile, Blofeld charge le vrai Saxby d'éliminer l'homme d'affaires mais ce dernier arrive trop tard et est abattu par les hommes de Leiter. Décidant de quitter Las Vegas, Blofeld utilise un déguisement de travesti pour tromper les autorités et enlève Tiffany Case au casino-hôtel Whyte House.
Confrontation finale et défaite[]
- "Ainsi que vous le voyez, monsieur Bond, le satellite survole actuellement le Kansas. Si nous détruisons le Kansas, le monde n'en aura peut-être pas d'écho. Pourquoi pas New York, toute cette saleté et la circulation... une chance enfin de repartir à zéro. Washington la capitale, c'est parfait ! Et puisque nous n'avons pas de nouvelle, ils vont entendre parler de nous."
- ― Blofeld révélant à Bond son intention d'utiliser le satellite contre les États-Unis.
Rejoignant sa base des opérations sur la plate-forme pétrolière avec Metz et Case, Blofeld incite la NASA à lancer le satellite sur orbite, toujours en se faisant passer pour Whyte, et détruit tour-à-tour un silo de missiles nucléaires américains dans le Dakota du Nord, un sous-marin nucléaire soviétique et une base de fusées en Chine. Cela lui permet d'attirer l'attention des superpuissances mondiales et de réclamer sa rançon, qui ne pourra être payée que jusqu'au lendemain. Cependant, Bond découvre l'emplacement de son repaire grâce à Whyte et s'y infiltre en se faisant passer pour un membre du service mondial anti-pollution. Interpellé par la sécurité du repaire, Bond est conduit face à Blofeld, qui se rend alors compte que le commander est venu jusqu'à lui dans l'intention de saboter les commandes du satellite en substituant sa bande de contrôle avec une autre cassette contenant un enregistrement de musique martiale.
Conduisant Bond dans la salle de contrôle de sa base, Blofeld prend le risque de dévoiler ses plans à son ennemi puisqu'il a déjà communiqué ses revendications ; il annonce qu'il s'apprête à cibler Washington car les gouvernements mondiaux ne semblent pas avoir l'intention de payer sa rançon. Néanmoins, malgré toutes les précautions qu'il prend vis-à-vis de 007, le protagoniste réussi à substituer la bande de contrôle du satellite avec l'autre cassette, seulement pour que Case remette ensuite par erreur la vraie bande en place en pensant l'aider alors qu'il est conduit en cellule. Lorsque la contrebandière tente de réparer son erreur, Blofeld la surprend et ordonne à ce qu'elle soit emprisonnée avec Bond tout en demandant à Metz de détruire l'autre cassette.
Au même moment, la base est attaquée par la CIA ainsi que Leiter et Whyte, Bond ayant attiré leur attention en décrochant un ballon météo. Afin d'échapper au raid des Américains, Blofeld monte à bord de son sous-marin miniature personnel mais 007 s'échappe entretemps de sa cellule et prend les commandes de la grue à laquelle est suspendu l'appareil au dernier moment, utilisant le sous-marin comme boule de démolition pour briser la salle de contrôle avec Blofeld toujours à l'intérieur de l'appareil, détruisant définitivement les commandes du satellite et déjouant ainsi une fois de plus les plans du chef du SPECTRE.
Bien que le sort de Blofeld après cette nouvelle défaite n'ait pas été directement révélé, il a probablement été déclaré mort et le SPECTRE a alors été démantelé pour de bon. Il s'avère cependant que l'antagoniste ait une fois de plus survécu[4], bien que les circonstances de sa survie n'aient jamais été établies.
Employés et associés[]
Production[]
Cette version d'Ernst Stavro Blofeld est considérée comme l'antagoniste principal dans le film de James Bond de 1971 Les diamants sont éternels. Elle a été interprétée par le regretté acteur britannique Charles Gray, qui a auparavant incarné l'allié de Bond Dikko Henderson dans On ne vit que deux fois (1967), devenant ainsi le premier acteur à incarner à la fois un allié et un antagoniste principal de James Bond avant Joe Don Baker, qui a incarné le méchant Brad Whitaker dans Tuer n'est pas jouer (1987) et l'agent de la CIA Jack Wade dans GoldenEye (1995) et Demain ne meurt jamais (1997). En tant que Blofeld, Gray a été doublé dans la version française par l'acteur regretté René Bériard, qui a aussi prêté sa voix à Hilary Bray.
Blofeld n'apparaissait pas dans le scénario original du film, l'idée originale étant de se rapprocher davantage du film à succès Goldfinger (1964) et de mettre ainsi en scène le frère jumeau d'Auric Goldfinger, qui cherchait à venger la mort du célèbre méchant aux mains de Bond, et de faire ainsi revenir l'acteur allemand Gert Fröbe. Bien que l'idée fut bien appréciée des producteurs, elle a finalement été abandonnée car elle était jugée trop éloignée des romans et Fröbe n'était pas disponible[5]. Le script initial prévoyait en outre que Blofeld réussisse à s'échapper à bord de son sous-marin ; Bond devait ensuite le poursuivre longuement et le suspendre à un ballon météo[5]. La conclusion du film a ensuite dû être réduite en raison de contraintes budgétaires.
Avant que Charles Gray n'ait été choisi pour incarner Blofeld, l'acteur britannique Frank Finlay était en pourparlers pour obtenir le rôle[6].
Des années après être apparu dans le film, le Blofeld de Charles Gray est disponible en mode multijoueur dans le jeu-vidéo de 2010 GoldenEye 007. Il a la capacité de recharger ses armes plus rapidement et bénéficie d'un chargeur plus important ainsi que des grenades améliorées.
Images[]
Notes[]
- La version de Blofeld de Charles Gray est souvent considérée par les fans comme la moins convaincante du célèbre méchant, notamment parce qu'elle semble moins menaçante, charismatique et sophistiquée que les incarnations plus populaires de Donald Pleasence et de Telly Savalas apparues dans les deux films précédents[7].
- Compte tenue du fait que ce Blofeld semble moins menaçant et plus snob, le film a en fait plus de sens si l'on considère que Bond a tué le véritable Blofeld dans la séquence de pré-générique ou que ce dernier n'apparaît tout simplement jamais dans ce film, et que le SPECTRE est désormais dirigé par l'un de ses doubles, en réalité un acteur qui n'a aucune idée de la façon de gérer une organisation criminelle.
- L'intrigue dans laquelle Blofeld créé des doubles de sa personne reflète ses apparitions dans les romans de l'écrivain Ian Fleming où il a changé plusieurs fois d'apparence et de déguisement. Cela justifie également le fait que le personnage ait été interprété presque à chaque fois par un acteur différent dans les films.
- En sachant que la seule motivation de Blofeld dans ce film est une soif de richesse, il aurait pu arrêter son plan après avoir volé l'empire de Willard Whyte car l'homme d'affaires était considérablement riche et Blofeld détenait toute sa fortune sans que personne ne puisse connaître son emplacement.
Références[]
- ↑ Rovin, Jeff (1987), The Encyclopedia of Supervillains New York: Facts on File. ISBN 0-8160-1356-X
- ↑ Lamont, Peter (2015), The Man with the Golden Eye: Designing the James Bond Films. Sigmun Books. ISBN 0995519110 "Le laissez-passer de sécurité du Dr. Metz est daté du 05/07/71."
- ↑ Comme démontré dans Au service secret de Sa Majesté (1969).
- ↑ Blofeld réapparaîtra dans Rien que pour vos yeux (1981).
- ↑ 5,0 et 5,1 https://www.commander007.net/2016/diamants-eternels-scripts-originaux/
- ↑ https://www.imdb.com/title/tt0066995/trivia/
- ↑ http://www.jamesbondmm.co.uk/bond-villains/charles-gray