James Bond
James Bond
1 393
pages
Pour les autres personnages de ce nom, voir Ernst Stavro Blofeld.

"J'avais déjà entamé des négociations avec les Russes pour la restitution. Nous avions convenu d'un prix. Et le SPECTRE livre toujours ce qu'il promet. Notre organisation toute entière repose sur le fait que nous tenons nos promesses."
― Ernst Stavro Blofeld[src]

Ernst Stavro Blofeld est un génie du crime énigmatique à la tête de l'organisation secrète et internationale du SPECTRE, au sein de laquelle il n'est connu que sous le nom de "Numéro 1". La société vise principalement la domination du monde et la recherche de profit et effectue des transactions d'envergure avec les puissances de la guerre froide.

Un chef du crime plein de ressources, Blofeld supervise dans l'ombre des machinations audacieuses pour extorquer de l'argent aux superpuissances du monde tout en montant ses ennemis les uns contre les autres. L'étendue de son entreprise néfaste lui permet de conserver l'anonymat et de confier l'exécution de ses plans à ses nombreux subalternes. Blofeld est ainsi capable de tirer des ficelles et de mettre des gouvernements à genoux sans quitter son bureau.

Mégalomane et incontestablement autoritaire, Blofeld inspire la peur chez ses sous-fifres par son impatience et sa tendance à récompenser leurs manquements par des exécutions subites et spectaculaires, souvent en présence de leurs pairs, car il exige une efficacité et une loyauté sans faille de la part de ses agents. En effet, malgré leur dévouement, Numéro 1 n'a aucune considération pour ses employés en tant qu'individus et les considère au mieux comme des pions remplaçables sur un échiquier. Il dirige donc son vaste empire criminel d'une main de fer et réduit des malfaiteurs de renom à l'état d'épaves en sueur par ses sévères réprimandes. Les malfrats en bons termes avec lui, comme Emilio Largo, Numéro 2 du SPECTRE, le sont uniquement parce qu'ils n'ont pas eu le malheur de lui faire faux bond et qu'ils partagent ses idéaux. Le seul être pour lequel le chef du SPECTRE semble éprouver une quelconque forme d'affection est son chat angora blanc, qu'il caresse habituellement lorsqu'il supervise les préparatifs de ses opérations.

Ainsi, avec tout cela pris en compte, Ernst Stavro Blofeld est un des génies du crime les plus puissants de sa génération, un tyran avide dont la personnalité s'inscrit parfaitement dans la lignée de chefs de guerre historiques tout aussi infâmes, comme Jules César, Napoléon, Hitler et Staline.

Dans les films[]

Bons baisers de Russie (film)[]

Vers 1963, Numéro 1, par le biais de deux subalternes, Rosa Klebb et Tov Kronsteen, élabore un complot visant à tuer James Bond, un agent du MI6 récalcitrant, de façon humiliante et indigne, pour venger la mort du Dr. Julius No, un éminent collaborateur du SPECTRE. Par la même occasion, ils manipuleront à la fois l'Est et l'Ouest pour obtenir un lecteur de déchiffrement conservé à l'ambassade soviétique d'Istanbul, en Turquie, avant de restituer la machine aux Russes. À cette fin, Klebb manipule une jeune employée du consulat, le caporal Tatiana Romanova, en lui faisant croire qu'elle mène une mission de haute importance pour sa mère patrie visant à communiquer de fausses informations à Bond. En réalité, la jeune femme n'est qu'un pion dans ce vaste complot et Blofeld a donné l'ordre de l'éliminer aux côtés de 007 tout en faisant croire qu'ils se sont entretués après que leur romance ait mal tourné, imputant ainsi un scandale sexuel aux services secrets britanniques et soviétiques.

Blofeld, Klebb et Kronsteen

Blofeld convoquant Klebb et Kronsteen.

Durant l'exécution de la conspiration, Blofeld convoque Klebb et Kronsteen à deux reprises à bord de son yacht amarré près de Venise, en Italie, d'où il dirige ses opérations et s'adresse à Numéro 3 et Numéro 5 tout en caressant son chat blanc. Bien que Kronsteen lui assure que son plan est infaillible, le stratagème échoue car Tatiana tombe réellement amoureuse de Bond et le Britannique parvient à tuer Red Grant, un assassin expérimenté du SPECTRE également sélectionné par Klebb, et à s'emparer du lecteur. Lorsque Blofeld convoque à nouveau Kronsteen et Klebb pour qu'ils répondent de l'échec de l'opération, les deux subordonnés se rejettent mutuellement la responsabilité de l'échec. Finalement, Numéro 1 fait tuer Kronsteen par un de ses agents, à l'aide d'une dague empoisonnée cachée dans une chaussure, reprochant au champion d'échecs de ne pas avoir tenu compte des capacités de Bond. Alors que Kronsteen agonise, Blofeld se contente de regarder, commentant qu'un jour, le SPECTRE devra développer un venin plus rapide. Il ordonne finalement à Klebb de tuer Bond personnellement mais Numéro 3 échouera également et se fera tuer par Tatiana.

Opération Tonnerre (film)[]

Blofeld présidant la réunion

Blofeld présidant la réunion.

Vers septembre 1965[1], Blofeld préside une réunion du conseil d'administration du SPECTRE dans leur quartier-général à Paris (dissimulé dans un établissement aidant des réfugiés). Après avoir annoncé la mort de l'un d'eux, il écoute plusieurs de ses agents communiquer les avancées de leurs méfaits respectifs en vue de collecter des fonds pour l'organisation. Tout en faisant cela, Numéro 1 révèle être au courant d'un détournement de fonds impliquant deux des subalternes et exécute impitoyablement le coupable à l'aide d'un dispositif à courant électrique placé sous sa chaise, laissant l'autre homme terrorisé. Une fois ces affaires réglées, Blofeld invite Emilio Largo à informer l'assemblée du nouveau complot de l'organisation, qui consiste à voler deux ogives nucléaires à l'OTAN et d'extorquer 280 000 000 $ (soit 100 000 000 £) au gouvernement britannique, en menaçant d'atomiser une grande ville d'Angleterre ou des États-Unis.

Après avoir reçu un appel de Largo confirmant qu'ils détiennent les deux bombes, Blofeld charge une exécutante d'éliminer un autre agent incompétent pour avoir manqué de compromettre l'opération à un moment délicat. Le génie du crime enregistre ensuite personnellement un message à l'attention du gouvernement britannique pour formuler sa demande d'extorsion. Lorsque James Bond et ses alliés sont sur le point de récupérer les bombes, Blofeld ordonne implicitement à Largo de larguer les ogives à Miami mais la conspiration est finalement déjouée, entraînant la mort de Largo aux mains de sa maîtresse vengeresse.

Employés[]

Production []

Cette version d'Ernst Stavro Blofeld est l'antagoniste dominant dans le film de 1963 Bons baisers de Russie et le film de 1965 Opération Tonnerre. Elle a été incarnée par le regretté acteur britannique Anthony Dawson, qui a également joué R.J. Dent dans James Bond 007 contre Dr. No (1962), et a été doublée dans la version originale par le regretté acteur autrichien Eric Pohlmann. Dans la version française, il a été doublé par l'acteur regretté Pierre Collet dans Bons baisers de Russie et par le regretté Duncan Elliott dans Opération Tonnerre (qui a aussi prêté sa voix à Auric Goldfinger).

Il est basé sur le personnage éponyme créé par Ian Fleming et apparu dans ses romans Opération Tonnerre (1961), Au service secret de Sa Majesté (1963) et On ne vit que deux fois (1964).

Dès son lancement en 1962, la série de films d'EON Productions met l'accent sur le SPECTRE, qui remplace l'organisation russe du SMERSH comme faction antagoniste de Bond. En conséquence, Blofeld joue un rôle plus important que dans les romans. Malgré son absence dans le roman éponyme, il a fait sa première apparition cinématographique dans Bons baisers de Russie. Le génie du crime joue ainsi essentiellement le rôle du général G, qui était le leader du SMERSH dans le livre ainsi que l'instigateur du complot ciblant Bond pour venger les morts de ses agents. Après une absence dans Goldfinger (1964), Blofeld est revenu dans Opération Tonnerre.

Afin de garder du suspense, les producteurs ont choisi de ne pas montrer le visage de Blofeld dans ces deux films ; seul le bas de son corps et ses mains sont visibles alors qu'il caresse son emblématique chat blanc en s'adressant à ses employés (faisant ainsi de lui une arlésienne). Son visage n'est donc pas cadré dans Bons baisers de Russie et est caché derrière des stores vénitiens (même aux yeux de ses propres sbires) dans Opération Tonnerre, sur une idée du décorateur Ken Adam[2]. En outre, bien qu'il soit uniquement appelé "Numéro 1" dans les dialogues, le générique de fin de Bons baisers de Russie, en se basant sur les romans, mentionne le nom "Ernst Blofeld" mais un point d'interrogation remplace le nom d'un acteur. Anthony Dawson et Eric Pohlmann n'ont pas non plus été crédités au générique de Opération Tonnerre. Leur version de Blofeld est la première des sept itérations cinématographiques du méchant.

Notes []

  • En plus d'être la première version de Blofeld à être apparue dans plus d'un film (celle de Christoph Waltz étant la deuxième), l'interprétation de Dawson/Pohlmann est également la seule des films "officiels" à ne jamais entrer en contact physique avec Bond et la seule avec celle de John Hollis (apparue dans le pré-générique de Rien que pour vos yeux (1981)) dont le visage n'est jamais montré.
  • Plusieurs sources ont indiqué que l'acteur Joseph Wiseman, qui joue le Dr. No, aurait également doublé Blofeld dans Opération Tonnerre, à la place d'Eric Pohlmann[3]. Toutefois, les sources officielles affirment que c'est Pohlmann qui prête sa voix à Blofeld dans ce film comme dans Bons baisers de Russie[4][5].
  • Dans Bons baisers de Russie, Blofeld illustre la stratégie du SPECTRE par l'analogie de trois poissons siamois en train de se battre : l'un d'eux, plus rusé, s'abstient de combattre les deux autres et n'intervient qu'une fois l'affrontement terminé pour battre facilement le survivant, alors exténué. Cela se reflète dans la tendance de l'organisation à opposer les deux camps de la guerre froide, dans l'espoir de dominer le monde une fois les deux camps affaiblis.
  • Bien que Blofeld ait choisi de faire tuer Kronsteen par Morzeny plutôt que Klebb, le stratège avait ironiquement raison sur le fait que cette dernière était techniquement plus responsable que lui de l'échec de l'opération ; en effet, elle aurait dû mieux choisir les exécutants de la mission car Red Grant était trop arrogant et cupide pour tuer Bond directement alors que Tatiana est tombée amoureuse du gentleman britannique.
  • Bien qu'il soit en grande partie basé sur le personnage littéraire, le Blofeld de Dawson et Pohlmann est peut-être encore plus pernicieux que son homologue car le méchant des livres avait des principes, notamment celui d'électrocuter un homme de main parce que, lors d'un enlèvement, il aurait violé la personne kidnappée. Dans Opération Tonnerre, la raison pour laquelle Blofeld électrocute Numéro 9 est bien plus mesquine car il le soupçonne ici d'avoir détourné de l'argent au SPECTRE.

Références[]

  1. (1965). Opération Tonnerre (Blu-Ray). 20th Century Fox Home Entertainment. Le dossier de François Derval est daté du 19.9.65 (à 41 min 53 sec).
  2. Bouzereau, Laurent (2006). James Bond, l'art d'une légende : du storyboard au grand écran. Flammarion. ISBN 2-08-011643-6
  3. https://www.rusc.com/old-time-radio/Joseph-Wiseman.aspx?t=1205
  4. Opération Tonnerre (2006) DVD, bonus : Commentaire audio de Terence Young et de l'équipe
  5. http://www.007magazine.co.uk/factfiles/factfiles_filmmakers4.htm

Voir aussi[]