- Pour les autres personnages de ce nom, voir Ernst Stavro Blofeld.
Ernst Stavro Blofeld est né le 28 mai 1908 dans la ville portuaire de Gydnia, alors dans l'Empire allemand (1870-1920), d'un père polonais, Ernst George Blofeld, et d'une mère grecque, Maria Stavro Michelopoulos. Il a suivi des cours de sciences économiques et d'histoire politique à l'université de Varsovie avant d'étudier l'ingénierie et la radiologie à l'institut technique de la même ville. En 1933, Blofeld a obtenu un poste de communication au sein du gouvernement polonais, au ministère des Postes et Télégraphes, car il souhaitait mettre à l'épreuve son hypothèse selon laquelle être le premier à obtenir des informations exactes est la base de toute décision efficace et permet d'asseoir une réputation, en temps de paix comme en temps de guerre. Le futur génie du crime a appliqué cette théorie en examinant méticuleusement les messages radio auxquels il avait accès avant de s'en servir pour des délits d'initiés, achetant et vendant des actions à la Bourse de Varsovie.
Anticipant l'approche de la Seconde Guerre mondiale, Blofeld a vendu à l'Allemagne nazie des documents confidentiels qu'il a copié. Avant l'invasion de la Pologne par les Allemands en 1939, il a pu faire disparaître toutes les traces de son existence avant quitter la Pologne pour la Turquie, où il a travaillé pour la radio locale et a mis sur pied une organisation de renseignements baptisée TARTAR. En parallèle, alors que la guerre battait son plein, Blofeld vendait des informations aux deux camps. Après la défaite du Generalfeldmarschall Erwin Rommel, il a décidé de soutenir l'effort de guerre des Alliés lorsque la situation des nazis s'est détériorée ; ironiquement, il a reçu de nombreuses médailles des puissances alliées après la fin de la guerre pour son courage et son héroïsme, car il a loué les services du RAHIR, un autre réseau. Blofeld s'est ensuite installé temporairement en Amérique du Sud avant de fonder l'organisation criminelle du SPECTRE en 1954. Au fil du temps, cette dernière a développé une influence sur d'autres groupements de moindre importance. Le siège social de la société était situé à Paris où Blofeld s'est provisoirement installé et a entretenu une relation avec une prostituée, donnant naissance à une fille illégitime et héritière du SPECTRE, Nena Bismaquer.
Afin de préserver sa sécurité, le cerveau criminel déplace régulièrement son quartier général et a recours à la chirurgie esthétique pour changer radicalement d'apparence afin d'échapper aux autorités. Il fait également en sorte à ce que les agents du SPECTRE et lui-même soient désignés sous des numéros comme noms de code (par exemple : Numéro 1) avant de changer de codes à chaque mois afin d'éviter d'être identifié.
Désormais un terroriste impitoyable aux ressources considérables, Blofeld a pris l'habitude d'imaginer des stratagèmes relativement complexes pour extorquer de l'argent aux gouvernements du monde. Un homme dangereux et sournois ayant plus d'un tour dans son sac, il dispose de suffisamment de subordonnés pour ne pas avoir à se salir les mains lui-même et rester en sécurité dans une base secrète. Le terroriste semble également être convaincu de sa propre supériorité et a une soif de pouvoir insatiable. Dans un autre registre, Blofeld n'a aucun scrupule à sacrifier ses sbires pour assurer la réussite de ses objectifs et semble n'être en de bons termes qu'avec ses subordonnés les plus proches comme son bras droit, Irma Bunt, probablement parce que cette dernière n'a encore jamais eu le malheur de ne pas répondre à ses attentes. Il dirige le SPECTRE en instaurant une combinaison de peur et de respect chez ses agents et a l'habitude d'exécuter publiquement les agents qui se rendent coupables d'une faute.
Toutefois, malgré sa volonté inconsidérée de tuer des millions de personnes pour parvenir à ses fins, Blofeld suit un certain code de conduite professionnel pouvant l'amener à dédommager les crimes de certains de ses sbires. Cependant, ce comportement résulte uniquement du fait qu'il garantisse son intégrité à ses clients et que le SPECTRE tient toujours à tenir parole vis-à-vis de ceux avec qui il fait "affaire" et n'a donc aucun rapport avec la morale ou la bienséance au sens strict du terme.
Blofeld dirige donc son vaste empire criminel d'une main de fer et exerce un contrôle total sur toutes les personnes qui travaillent sous ses ordres, ayant droit de vie et de mort sur eux, et pensant sans doute posséder ce même pouvoir sur l'ensemble de la population mondiale.
Dans les romans[]
Opération Tonnerre (roman)[]
Vers juin 1959[1], Blofeld préside une réunion du SPECTRE à Paris où il passe en revue les crimes commis par le SPECTRE au cours des dernières années, démontrant que leurs activités fructueuses s'étendent dans des domaines aussi variés que le trafic de drogue à grande échelle, l'espionnage et le chantage avant de présenter le prochain complot de l'organisation - le plus ambitieux à ce jour - qui vise à détourner le vol d'un bombardier de l'OTAN lancé lors d'un exercice depuis une base de l'armée de l'air américaine au Royaume-Uni pour subtiliser deux ogives nucléaires et menacer ensuite de faire exploser ces bombes quelque part dans le monde si les puissances mondiales refusent de payer au SPECTRE une rançon de 100 000 000 £. Cette opération, baptisée le "plan Omega", est supervisée par Emilio Largo, le commandant en second du SPECTRE, et réalisée avec la complicité de Giuseppe Petacchi, un pilote italien.
Au cours de cette réunion, Blofeld aborde également l'enlèvement d'une jeune fille réalisé dans le cadre d'une mission classique de collecte de fonds et révèle que Numéro 12, l'agent responsable de cette opération aurait abusé sexuellement de la fille kidnappée. Bien que Blofeld ait déclaré que ces relations pouvaient être "volontaires ou involontaires de la part de la jeune fille", il fait tuer Numéro 12 en guise de punition et rend la jeune fille et la moitié de la rançon à son père en guise de dédommagement.
Malheureusement pour Blofeld, le plan Omega est déjoué par l'intervention de l'agent du SIS James Bond alors que Largo est tué par sa maîtresse, Domino Petacchi.
Motel 007[]
En octobre 1961[1], Bond est à la recherche de Blofeld au moment où il se retrouve par hasard dans le Motel des Sapins Rêveurs, aux États-Unis, où il défend une jeune femme de deux gangsters.
Au service secret de Sa Majesté (roman)[]
Vers décembre 1961[1], Blofeld et le SPECTRE font l'objet d'une opération de traque lancée par le SIS à laquelle Bond participe. L'espion anglais retrouve finalement la trace du cerveau criminel en Suisse grâce à Marc-Ange Draco, le chef de l'Union Corse. Une autre piste du College of Arms de Londres lui permet d'apprendre que Blofeld a pris le titre et le nom de Comte Balthazar de Bleuville, souhaite revendiquer officiellement ce titre et a demandé au Collège de le déclarer comte régnant. Il s'avère aussi que le cerveau criminel dirige une clinique privée testant ostensiblement des vaccins sur des jeunes filles britanniques et irlandaises souffrant d'allergies alimentaires. Toutefois, en réalité, Blofeld et Irma Bunt ont fait subir un lavage de cerveau aux patientes pour qu'elles transportent des agents de guerre biologique en Grande-Bretagne et en Irlande afin de détruire l'économie agricole, dont dépend la Grande-Bretagne de l'après-guerre, un complot réalisé implicitement pour le compte de l'Union soviétique.
Le stratagème est toutefois déjoué lorsque 007 monte une attaque aérienne avec Draco et ses forces de l'Union Corse mais Blofeld s'échappe par une piste de bobsleigh et, bien que Bond le poursuive, le chef du SPECTRE s'échappe après avoir éjecté 007 de la piste avec une grenade. L'antagoniste se venge finalement de l'échec de son plan en tuant Tracy, la femme que Bond vient d'épouser, alors que le couple partait en lune de miel.
On ne vit que deux fois (roman)[]
Vers octobre 1962[1], Blofeld, accompagné d'Irma Bunt, vit reclus dans une forteresse médiévale au Japon sous l'identité du Dr. Guntram Shatterhand, habillé en guerrier samouraï pour se protéger du poison des plantes du jardin du domaine. Accédant à la forteresse avec l'aide de sa nouvelle épouse, Kissy Suzuki, Bond l'affronte finalement lors d'un duel où le cerveau criminel est armé d'un sabre et l'agent britannique d'un bâton en bois. Bond finit par tuer enfin son ennemi en l'étranglant à mains nues dans un accès de rage violente (ce qu'il n'avait fait qu'une fois auparavant, à Auric Goldfinger), vengeant Tracy et toutes les personnes que l’infâme génie du crime a tué.
Employés[]
Production[]
Cette version d’Ernst Stavro Blofeld est l’antagoniste principal dans la série littéraire de James Bond de Ian Fleming, étant l’antagoniste dominant dans Opération Tonnerre (1961), un antagoniste mentionné dans Motel 007 (1962), l’antagoniste principal dans Au service secret de Sa Majesté (1963) et On ne vit que deux fois (1964) et un antagoniste mentionné dans L'homme au pistolet d'or (1965).
Le nom de Blofeld a été inspiré par le père du commentateur de cricket anglais Henry Blofeld, avec qui Fleming a fait ses études au collège d'Eton.
Le personnage a ensuite été adapté de nombreuses fois au cinéma.
Notes[]
- Étant né le 28 mai 1908, Blofeld a la même date de naissance que Ian Fleming.
- La capacité de Blofeld à changer radicalement d'apparence s'accorde bien avec ses apparitions dans les films d'EON Productions, où son apparence varie d'une apparition à l'autre en raison des changements d'acteurs.
- La version littéraire du personnage semble légèrement moins odieuse que celles des films puisqu'il pouvait dédommager les crimes de ses sbires, même si c'était dans son intérêt, et qu'il entretenait une relation proche avec Irma Bunt.
- Il est décrit comme étant féru d’art.
- Dans une ancienne traduction allemande de On ne vit que deux fois, Guntram Shatterhand était devenu Guntram Martell.