James Bond
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James Bond
1 373
pages

"Le général Gogol est présomptueux. Il exprime son vieux rêve et celui de tous les autres timorés qui s'accrochent à l'irréalisme de cette politique. Est-ce que je dois vous rappeler à vous, le comité, notre terrible, notre immense supériorité sur les forces de l'OTAN avant de bêtement leur en faire cadeau ?"
― Le général Orlov critiquant le tempérament pacifiste de la politique soviétique durant un conseil de sécurité.[src]

Le général Orlov est un dirigeant corrompu des forces armées en Union soviétique. Par le passé, il fut un chef militaire remarquable qui a reçu un certain nombre de titres honorifiques pour sa bravoure et ses longs état de service. Cependant, bien qu'il ait tacitement inspiré confiance aux membres les plus hauts placés du Kremlin, Orlov a progressivement été abandonné par ses frères d'armes et supérieurs au fur et à mesure du déroulement de la guerre froide, en raison de sa vision néfaste de la politique de sa mère patrie. En effet, alors que les principaux dirigeants de l'URSS, notamment le général Gogol du KGB, souhaitent faire et maintenir la paix avec l'Ouest, Orlov est un partisan de l'idéologie communiste et est mécontent des actions des superpuissances occidentales. En raison de cela, le militaire tyrannique et avide de pouvoir entend profiter de l'influence qu'il exerce dans le monde pour lancer une invasion à grande échelle en Europe. Il est convaincu de manière fanatique qu'en raison du Pacte de Varsovie, l'Union soviétique possède un avantage décisif sur l'OTAN en matière de force militaire conventionnelle et que ses supérieurs sont en train de gâcher cette puissance par leur politique de détente.

Toutefois, puisque sa détermination à réchauffer la guerre froide est en contradiction avec les tendances politiques de l'Union soviétique des années 1980, Orlov s'est associé avec Kamal Khan, un prince afghan en exil en Inde, ainsi que la mystérieuse femme d'affaires Octopussy avec qui il conspire pour faire exploser une bombe nucléaire sur une base aérienne américaine à Feldstadt, en Allemagne de l'Ouest. Les effets de la bombe seraient identiques à ceux des bombes atomiques américaines et l'explosion pourrait ainsi passer pour un accident (car une frappe nucléaire déclencherait les systèmes d'alerte précoce de l'armée de l'air), ce qui entraînerait un désarmement nucléaire à l'Ouest et à l'Est. L'OTAN se verrait donc obligée d'ouvrir ses frontières, permettant aux troupes de l'Armée rouge sous le commandement d'Orlov en Allemagne de l'Est et en Tchécoslovaquie d'envahir l'Europe occidentale. Dans le cadre de son accord avec Khan, le général fourbe vole subrepticement toutes les richesses du Kremlin dont des œufs de Fabergé avant de les remplacer par des copies créées par le faussaire Lenkin alors que le souverain perfide fait de la contrebande de diamants pour lui. Ces activités ont permis aux deux hommes de financer l'opération avec Octopussy, bien qu'ils manipulent en réalité la riche contrebandière car ils n'ont aucun scrupule à la sacrifier dans l'intérêt de leur complot, en utilisant son cirque ambulant pour faire exploser la bombe nucléaire tout en l'abandonnant lors du spectacle durant lequel la détonation est censée avoir lieu, cela afin de permettre sans doute à Khan de reprendre la direction de son empire.

Le général Orlov est un homme rusé et calculateur que la soif de pouvoir et de conquête rend irrationnel. Ses années de commandement lui ont permis d'être plein d'assurance tandis que sa haute position dans l'armée soviétique lui permet d'avoir de nombreux détachements de soldats sous ses ordres et il dispose aussi de voitures et d'hélicoptères déployés selon son bon vouloir. Orlov est toutefois agressif, colérique et impatient de pouvoir envahir l'Europe et de permettre à l'Union soviétique de retrouver sa suprématie d'antan, n'hésitant pas à défier ses pairs pour tenter d'obtenir ce qu'il souhaite. Un véritable criminel de guerre, il est également cupide, égocentrique, psychotique et dérangé car il ne se soucie absolument pas du fait que des milliers de personnes innocentes mourront à cause de son complot. Néanmoins, bien qu'il manigance des opérations dans le dos de ses supérieurs et que son plan précipiterait potentiellement l'URSS dans une guerre inutile, Orlov est infiniment fier de porter les couleurs soviétiques de son uniforme et est convaincu que la postérité russe le verra comme un héros national.

Dans le film[]

Les revers du complot[]

"L'Ouest est décadent et divisé ! Il n'affrontera jamais une guerre nucléaire, la pire des représailles. À travers toute l'Europe, le pacifisme exige par ses manifestations quotidiennes un désarmement unilatéral."
― Orlov essayant de convaincre le comité soviétique que l'Ouest sera impuissant face à ses troupes.[src]
Orlov et son discours

Orlov prononçant son discours.

En 1983, quelques semaines avant la détonation planifiée de la bombe nucléaire, Orlov se présente à un conseil de sécurité soviétique durant lequel il exprime son agacement vis-à-vis de la politique pacifiste du général Gogol et prononce un long discours pour tenter de convaincre ses frères d'armes d'envahir l'Europe, affirmant grossièrement et avec suffisance que ses divisions élimineraient les troupes de l'OTAN en seulement cinq jours. Craignant que l'Amérique ne lance des représailles nucléaires sur leur pays et ne purge le monde dans une Troisième Guerre mondiale, le comité rejette catégoriquement ses requêtes offensives et le président oblige Orlov à se rassoir.

Orlov, Lenkin et Mischka

Orlov étant avec Lenkin et Mischka.

Une fois le conseil terminé, le général frustré se rend dans le dépôt d'œuvres d'art du Kremlin lors d'une réunion impromptue avec Lenkin et le tueur Mischka[1][2] où il apprend que son complot a commencé à subir des revers car un des faux œufs de Fabergé a été volé dans le cirque d'Octopussy par un homme déguisé en clown que Mischka et son frère Grischka ont poursuivi et blessé mortellement. Toutefois, à l'insu des jumeaux, le voleur était un agent "00" du MI6 et a vécu suffisamment longtemps pour rapporter l'œuf à l'ambassade britannique de Berlin-Est. Puisque Lenkin ne dispose pas de suffisamment de temps pour créer une autre contrefaçon du bijou, Orlov envoie Kamal Khan en Angleterre pour acheter le véritable œuf lors d'une vente aux enchères mais la mort de 009 a déjà attiré l'attention du MI6, qui infiltre leur agent James Bond à cette vente aux enchères où ce dernier débute des investigations sur Khan, le suivant jusqu'en Inde.

Réunion avec Khan[]

Se rendant compte que Bond détient l'œuf authentique et s'en sert comme appât, Khan le fait capturer et le détient désormais dans son repaire indien, le palais de la Mousson, tout en lui ayant repris le bijou. Le soir suivant la capture du commander, Orlov se présente au palais et rencontre Khan pour discuter des préparatifs de leurs projets en ignorant que Bond tente de s'échapper du palais et entend leur conversation grâce à un dispositif d'écoute placé par le quartier-maître du MI6 Q dans l'œuf. Croyant qu'il s'agit à nouveau d'une copie du bijou, Orlov la détruit, ordonne à Khan d'éliminer leur ennemi et convient de retrouver son associé dans la ville de Karl-Marx-Stadt, en Allemagne de l'Est, la semaine suivante pour mettre leur plan à exécution.

Confrontation en Allemagne et mort[]

Anatol Gogol: "Vous êtes un pauvre type, un pauvre voleur, la honte de l'armée."
Orlov: "Oui... Mais à Moscou, je serai demain le héros que les Soviétiques salueront."
―Dernier échange entre Anatol Gogol et le général Orlov[src]
Orlov confronté à Bond

Orlov étant interrogé par Bond.

Lors de leur prochaine entrevue, Orlov, Khan, Octopussy et leurs cohortes amorcent la bombe nucléaire et la cachent dans un wagon du train du cirque de la riche contrebandière. Entreprenant de déjouer leurs opérations, Bond tue Mischka et prend sa tenue pour se faire passer pour le jumeau tueur, utilisant cette ruse pour prendre Orlov au dépourvu lorsque le chef militaire renégat entre dans le wagon où se trouve la bombe. Tenant le contrebandier belliciste sous la menace de son arme, Bond l'interroge sur ses plans et compte l'obliger à stopper le train à la frontière. Néanmoins, lorsqu'un soldat soviétique entre par hasard dans le wagon, Orlov saisit l'opportunité pour s'enfuir et ordonner à ses hommes d'éliminer 007. L'espion récalcitrant tue cependant plusieurs d'entre eux et vole sans le savoir la voiture du dignitaire communiste contenant des bijoux, l'utilisant pour rattraper le train d'Octopussy et se faufiler à l'intérieur.

Orlov mort

Mort du général Orlov, abattu.

N'ayant pas pu arrêter Bond, Orlov se fait conduire à la ligne de frontière entre l'Allemagne de l'Est et l'Allemagne de l'Ouest qu'il franchit de force afin de poursuivre le train à pied. Malheureusement pour lui, les gardes-frontières le prennent probablement pour un transfuge et le fusillent avant qu'il ne puisse sauter dans le wagon de queue, le blessant mortellement. Alors que le criminel de guerre à l'article de la mort rampe désespérément sur la voie ferrée, le général Gogol le rattrape et le confronte sur ses actes, ayant entretemps découvert son complot et le considérant comme une honte de l'armée soviétique. Dans ses derniers instants, Orlov, arrogant jusqu'au bout, rétorque qu'il sera plus vu comme un héros que comme un traître aux yeux des Soviétiques et succombe de ses blessures aux pieds de son ancien compagnon d'armes, qui l'a toujours tenu en mépris en estimant que sa soif de pouvoir était dangereuse.

Quelques heures après la mort d'Orlov, Bond réussi à désamorcer la bombe quelques secondes avant la détonation avec l'aide d'Octopussy à qui l'agent britannique a fait comprendre que ses associés l'ont trahi, contrecarrant ainsi le complot d'Orlov et sauvant les milliers de vies menacées par celui-ci.

Employés et associés[]

Production[]

Le général Orlov est l'antagoniste principal dans le film de James Bond de 1983 Octopussy, le treizième volet de la série d'EON Productions. Il a été interprété par l'acteur, auteur, dramaturge et directeur de théâtre britannique Steven Berkoff et a été doublé dans la version française par l'acteur Igor De Savitch, qui a également prêté sa voix à Arkady Ourumov.

Orlov a probablement été inspiré par Yuri Brejnev, le beau-fils du secrétaire général Leonid Brejnev, qui manipulait le cirque d'État de Moscou pour faire de la contrebande de bijoux, déclenchant un scandale en Union soviétique[3][4].

L'acteur néerlandais Rutger Hauer a été pressenti pour incarner Orlov avant que Steven Berkoff n'ait obtenu le rôle[5]. Hauer sera à nouveau approché pour jouer Max Zorin, l'antagoniste principal dans Dangereusement vôtre (1985). Berkoff a été suggéré par Barbara Broccoli, la fille du producteur historique Albert R. Broccoli, qui l'avait vu jouer sa propre pièce, Greek, à Los Angeles[6]. L'acteur s'était présenté à son audition habillé en samouraï. L'acteur Roger Moore, interprète de James Bond dans ce film, a alors dit : "Steven Berkoff, un acteur des plus hauts en couleur... un merveilleux méchant".

Quelques années plus tard, Orlov a fait son retour dans le jeu de rôle sur table James Bond 007 (1983). Dans cette continuité alternative, le général russe corrompu rétablit l'organisation de contre-espionnage du SMERSH (qui était pourtant désavouée depuis longtemps). Le jeu mentionne également que son prénom est "Vladimir". Dans le jeu, Orlov a volé l'œuf de Fabergé dont Octopussy cherche à faire l'acquisition et l'a remplacé par une contrefaçon contenant une bombe à neutrons miniature. Le militaire corrompu a prévu de faire exploser l'engin lors d'un spectacle de cirque à Belgrade dans l'espoir de déstabiliser l'OTAN, en "prouvant" que la bombe est américaine, afin de l'aider à pousser ses supérieurs à envahir l'Europe. Comme dans le film, Bond est alors amené à enquêter sur les intentions des Soviétiques avec l'œuf et le reste de la mission reflète les événements du long-métrage.

Notes[]

  • Le personnage du général Orlov a été vivement critiqué au point d'être considéré par beaucoup comme un des pires méchants de la saga. On lui reproche entre autres d'être unidimensionnel et cliché, voire caricatural et offensant[7]. Le faux accent russe de Steven Berkoff a également été considéré comme excessif.
  • Comme ce sera plus tard le cas avec Brad Whitaker et Georgi Koskov dans Tuer n'est pas jouer (1987) et Elektra King et Renard dans Le monde ne suffit pas (1999), Orlov et Kamal Khan travaillent en collusion, pouvant amener des débats sur le fait de savoir lequel des deux est le véritable antagoniste principal. Techniquement, le militaire soviétique est le réel antagoniste car la tentative de faire exploser une bombe en Europe occidentale était son plan en premier lieu et Khan collabore au complot pour son bénéfice personnel et s'assure essentiellement que le stratagème se déroule comme prévu.
  • Orlov est l'un des deux seuls antagonistes principaux dans la série de films (l'autre étant le Dr. Kananga) dont le prénom n'a pas été révélé, le jeu de rôle sur table James Bond 007 étant considéré comme "non-canon".
  • Orlov se démarque comme le premier antagoniste principal dans un film de James Bond à être éliminé avant l'acte final de son film. Il sera suivi par Le Chiffre dans Casino Royale (2006).
  • C'est également le seul antagoniste tué dans Octopussy qui n'est pas éliminé par Bond.
  • Bien qu'il soit l'antagoniste principal, Orlov n'a qu'un petit temps d'apparition à l'écran d'environ 10 minutes, le long-métrage se focalisant davantage sur Kamal Khan.
  • Orlov peut être vu comme un équivalant sombre du général Gogol, étant l'archétype de ce que le chef du KGB aurait pu devenir s'il avait choisi d'être assoiffé de sang et de pouvoir. De plus, bien que les intérêts de Gogol divergeassent parfois de ceux de Bond et du MI6, il a souvent agi comme un allié de ces derniers alors qu'Orlov a trahi son pays en s'associant à Kamal Khan et en organisant son projet d'invasion en Europe dans le dos de ses frères d'armes.
  • Durant le conseil de sécurité soviétique, Orlov mentionne que trente-et-une divisions soviétiques d'armée en Allemagne de l'Est et cinq en Tchécoslovaquie sont sous son commandement direct, suggérant qu'il est le commandant en chef du groupe de forces soviétiques en Allemagne.
  • La dernière réplique d'Orlov disant qu'il sera un héros soviétique est sans doute liée au fait qu'il a réellement été décoré de la médaille de héros de l'Union soviétique (cette dernière étant visible sur son uniforme). Néanmoins, nous ne savons pas si Orlov a dit cela au sens figuré, en ce sens qu'il restera dans l'histoire de l'Union soviétique comme un héros qui a apporté la gloire à son peuple par ses plans mégalomanes, ou au sens propre, en ce sens qu'il s'attendait à recevoir cet honneur une deuxième fois à titre posthume.
    • Cette dernière réplique a été censurée pour des raisons de politique étrangère dans la version finlandaise du film[8].

Références[]

Voir aussi[]

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