- Pour les articles homonymes, voir Goldfinger.
- James Bond: "Espérez-vous que je parlerai ?"
- Goldfinger: "Non, monsieur Bond. J'espère que vous mourrez !"
- ―James Bond et Auric Goldfinger[src]
Goldfinger est un film d'espionnage britannique sorti en 1964 qui est l'adaptation cinématographique du roman éponyme de 1959 de l'écrivain Ian Fleming. Troisième volet de la série de films produite par la société EON Productions et centrée sur l'agent du MI6 fictif James Bond après James Bond 007 contre Dr. No (1962) et Bons baisers de Russie (1963). C'est également troisième film consécutif à mettre en scène l'acteur écossais Sean Connery dans le rôle du protagoniste, il est le premier des quatre métrages à être réalisé par le cinéaste britannique Guy Hamilton, les trois autres étant Les diamants sont éternels (1971), Vivre et laisser mourir (1973) et L'homme au pistolet d'or (1974). Le film met également en vedette l'acteur allemand Gert Fröbe dans le rôle de l'antagoniste titulaire, Auric Goldfinger, l'actrice britannique Honor Blackman dans le rôle de la James Bond Girl Pussy Galore, l'acteur et lutteur professionnel américano-japonais Harold Sakata dans le rôle de l'homme de main coréen indestructible Oddjob et l'actrice britannique Shirley Eaton dans le rôle iconique de Jill Masterson, l'assistante de Goldfinger qui se retrouve peinte en or. La distribution secondaire inclut aussi les acteurs Tania Mallet, Cec Linder, Martin Benson, Michael Mellinger et Burt Kwouk alors que Bernard Lee, Desmond Llewelyn et Lois Maxwell ont repris leurs rôles respectifs de M, Q et Miss Moneypenny qu'ils tenaient dans les deux premiers opus.
L'intrigue met en scène James Bond, chargé d'enquêter sur les activités de contrebande d'or menées par Auric Goldfinger, pour finalement découvrir que l'industriel projette de détruire la banque de Fort Knox et son stock d'or avec une bombe atomique. Le budget du film est estimé à 3 000 000 $, donc supérieur à ceux de James Bond 007 contre Dr. No et Bons baisers de Russie réunis, si bien qu'il peut être considéré comme un des premiers blockbusters de l'industrie cinématographique[2]. Le tournage a eu lieu de janvier à juillet 1964 au Royaume-Uni, en Suisse et aux États-Unis.
Goldfinger a reçu un accueil très favorable de la part des critiques et a remboursé son budget en un temps record lors de sa sortie, ayant rapporté plus de 120 000 000 $ (environ 1 milliard en avril 2019[3]). En 1999, il a été classé à la 70ème place dans la liste du British Film Institute des 100 meilleurs films britanniques[4]. Le métrage a largement contribué au succès de la série de James Bond car il a introduit plusieurs personnages devenus cultes comme Goldfinger, Pussy Galore, Oddjob et Jill Masterson et a mis en scène de nombreux éléments qui seront réutilisés dans les films suivants, comme la mythique Aston Martin DB5 modifiée, l'utilisation massive de gadgets par Bond et une séquence de pré-générique donnant l'apparence d'un court-métrage sans rapport direct avec le reste de l'intrigue. Plusieurs scènes, comme celle où Shirley Eaton est recouverte d'or ou celle où Bond est menacé par un laser industriel, ont aussi marqué les esprits. Goldfinger est aujourd'hui encore considéré comme un des meilleurs films de James Bond de tous les temps, surpassant même généralement d'autres succès de la franchise tels que Bons baisers de Russie, Au service secret de Sa Majesté (1969), L'espion qui m'aimait (1977), GoldenEye (1995), Casino Royale (2006) et Skyfall (2012).
Il a aussi fait l'objet de nombreux produits dérivés, ayant notamment été le premier de six films à voir une partie de son intrigue "ré-imaginée" pour un jeu-vidéo, 007 Legends (2012). Des personnages comme Oddjob sont aussi apparus dans de nombreux jeux-vidéos incluant James Bond 007 : The Duel (1993), GoldenEye 007 (1997) et GoldenEye : Au service du mal (2004). Le film a également été rendu célèbre par sa chanson titre, interprétée par la chanteuse Shirley Bassey, qui prêtera plus tard sa voix aux chansons des films Les diamants sont éternels et Moonraker (1979).
Synopsis[]
Après avoir détruit le laboratoire d'un trafiquant d'héroïne mexicain, l'agent de renseignement du MI6 James Bond est au repos à l'Hôtel Fontainebleau, à Miami Beach, en Floride. Il se voit délivrer un message de son supérieur M par l'intermédiaire de son homologue de la CIA Felix Leiter, déjà rencontré dans les aventures précédentes, lui demandant de surveiller Auric Goldfinger, un homme d'affaires international aux activités douteuses qui est également sur place. James trouve ce dernier en train de tricher à une partie de gin rami avec l'aide de sa dame de compagnie, Jill Masterson. Celle-ci, depuis le balcon de sa chambre d'hôtel, communique à son patron le jeu de son adversaire qu'elle observe avec une paire de jumelles. Bond rejoint la jeune femme blonde et la séduit avant de forcer Goldfinger, en rage, à perdre 15 000 $ s'il ne veut pas que la police de Miami enquête sur ses activités. Ceci étant fait, alors que 007 fait l'amour avec Jill, un Goldfinger furieux et désirant dissuader l'espion charismatique de se mêler de ses affaires, envoie son homme de main indestructible Oddjob assommer le Britannique et tuer son assistante traîtresse, en la recouvrant d'une peinture dorée.
À Londres, l'agent du MI6 prend connaissance des opérations de contrebande d'or menées par Goldfinger auprès du colonel Smithers, un responsable de la banque d'Angleterre, et est chargé d'établir par quel moyen le métallurgiste fait passer les frontières au métal précieux. Pour cette nouvelle mission, le protagoniste se voit remettre un équipement sophistiqué par le quartier-maître Q, dont une Aston Martin DB5 possédant de multiples gadgets, comme par exemple un siège éjectable. Faisant en sorte de retrouver Goldfinger au club de golf qu'il possède, Bond dispute une partie avec l'entrepreneur et, pour l'appâter selon le plan établi avec ses supérieurs, propose un lingot d'or provenant d'un trésor nazi comme enjeu. Ce faisant, Bond se rend compte que Goldfinger triche encore, avec cette fois la complicité d'Oddjob mais il gagne malgré tout la partie. À nouveau en colère, Goldfinger met une fois de plus son adversaire en garde et montre sa détermination en incitant Oddjob à décapiter une statue de pierre avec son chapeau melon aux bords renforcés d'acier. Refusant de se laisser impressionner, 007 suit Goldfinger et Oddjob en Suisse à l'aide du dispositif de filature dont est équipée la DB5. Cependant, il manque d'être tué par une mystérieuse jeune femme blonde armée d'un fusil, qu'il tente sans succès d'identifier après avoir crevé les pneus de sa voiture.
Espionnant Goldfinger et ses associés au siège de sa société Auric Enterprises à Stans, en Suisse, 007 se rend compte que le métallurgiste se sert de sa Rolls-Royce Phantom III plaquée or pour passer de grosses quantités du métal en contrebande, transformées en lingots par le biais d'un four spécial de son usine. Dans un même temps, Bond surprend une conversation entre l'homme d'affaires perfide et un savant atomiste chinois du nom de M. Ling, dans laquelle il entend parler d'une "Opération Grand Chelem", sans pour autant savoir ce que cache cette dernière. Le commander croise ensuite à nouveau la route de la jeune femme au fusil, qui se révèle être Tilly Masterson, la sœur de Jill, essayant d'abattre Goldfinger pour venger la mort de la défunte. Repéré à cause d'un câble de sécurité qui déclenche une alarme, le binôme est poursuivi par les hommes asiatiques de Goldfinger et bien que 007 élimine plusieurs voitures ennemies avec l'équipement de la DB5, Tilly est tuée par le chapeau melon d'Oddjob et Bond est lui-même capturé peu de temps après. L'agent est emmené dans l'usine de son ennemi et celui-ci, désormais conscient de sa véritable identité, tente de le tuer avec un laser industriel qui tranche la table sur laquelle l'Anglais est attaché et se rapproche peu à peu de ses parties génitales. N'ayant aucun moyen de se libérer, Bond convainc Goldfinger de le laisser en vie en le laissant croire que le MI6 et lui possèdent des informations sur l'opération Grand Chelem. Il est donc simplement neutralisé avec une arme tranquillisante.
Dans le jet privé qui le conduit aux écuries de Goldfinger dans le Kentucky, aux États-Unis, Bond fait la connaissance de Pussy Galore, la pilote personnelle du milliardaire, qu'il tente sans succès de séduire. Il est ensuite enfermé dans une cellule dont il parvient rapidement à s'échapper. 007 espionne donc Goldfinger, qui explique les détails de l'opération Grand Chelem à des chefs du crime américains qui ont passé en contrebande divers matériaux nécessaires à l'opération. Goldfinger révèle que le stratagème vise à amener un groupe d'aviatrices mené par Pussy Galore, à propager du Delta 9, un gaz neurotoxique, autour de Fort Knox, tuant ainsi tous les soldats de l'US Air Force stationnés sur le site, il pourra envoyer sa garde personnelle dirigée par Oddjob et son subordonné Kisch, détruire la porte du coffre-fort de la banque avec le fameux laser. Goldfinger sous-entend qu'il volera l'or du fort afin de payer les gangsters, mais il se trouve finalement n'avoir aucune intention de récompenser ces derniers, car il les fait exécuter par Kisch et Oddjob dès qu'ils ne lui sont plus utiles. Dans un même temps, Bond est découvert par Pussy Galore et ramené à sa cellule, alors qu'il tente sans succès d'obtenir l'aide de la CIA en plaçant une note dans la poche d'un des gangsters, ce dernier étant ensuite abattu par Oddjob puis laissé dans une voiture placée dans un concasseur de ferraille. Au cours d'une nouvelle entrevue avec Goldfinger, l'agent "00" se rend compte que le criminel n'a pas non plus l'intention de piller l'or mais qu'il compte en réalité faire exploser une bombe atomique conçue par M. Ling dans le coffre-fort de Fort Knox pour irradier l'or afin d'augmenter la valeur de son propre stock.
L'opération Grand Chelem est ensuite mise à exécution, les pilotes du Cirque Volant propagent le Delta 9 au-dessus de Fort Knox, tuant apparemment tous les militaires et agents gouvernementaux s'y trouvant dont Felix Leiter, avant que l'armée de Goldfinger n'accède au coffre-fort de la banque et y place la bombe à laquelle Bond est menotté. Cependant, à l'insu de Goldfinger et de ses cohortes, l'agent secret séducteur a finalement séduit Pussy et l'a incitée à trahir son patron en remplaçant le gaz neurotoxique par un produit inoffensif tout en alertant Washington pour amener les militaires et les civils à feindre la perte de conscience, ce qui leur permet de prendre les sbires de Goldfinger au dépourvu dans la banque. Profitant du chaos pour s'enfuir en se faisant passer pour un soldat américain, l'industriel verrouille le coffre-fort, piégeant Bond, Oddjob et Kisch avec la bombe à l'intérieur, afin d'assurer la réussite de son complot. Ne voulant pas mourir ainsi, Kisch tente de désamorcer la bombe mais est tué par Oddjob, toujours farouchement loyal envers Goldfinger. Oddjob tente ensuite d'arrêter Bond, qui se libère de ses menottes avec une clé récupérée sur le cadavre de Kisch. Les deux hommes se livrent alors à un long affrontement. Oddjob prend facilement le dessus en raison de sa force herculéenne, mais 007 parvient finalement à l'électrocuter avec un câble auparavant sectionné par le chapeau de l'homme de main de Goldfinger. Les troupes américaines abattent entre-temps les sbires restants de Goldfinger et déverrouillent le coffre-fort alors qu'un expert-scientifique atomique désamorce la bombe sept secondes avant la détonation, déjouant définitivement l'opération Grand Chelem.
Suite à cela, Bond est invité à dîner à la Maison-Blanche avec le président américain. Mais Goldfinger détourne le jet privé censé conduire 007 à Washington avec l'aide forcée de Pussy, et se confronte à son ennemi une dernière fois et déclare qu'il prévoit désormais de s'enfuir à Cuba. Les deux ennemis se battent et détruisent accidentellement un hublot d'un coup de feu tiré du revolver plaqué or du brigand. Ça provoque une dépressurisation qui aspire Goldfinger à l'extérieur entrainant sa mort certaine. L'avion étant hors de contrôle, Bond et Pussy sautent de l'appareil en parachute juste avant qu'il ne s'écrase dans l'océan. Le duo fait finalement l'amour dans une forêt, se souciant peu d'être secouru par Felix Leiter qui le recherche...
Distribution[]
- Sean Connery (VF : Jean-Pierre Duclos) : Commander James Bond
- Gert Fröbe (VO : Michael Collins[5] / VF : Duncan Elliott) : Auric Goldfinger
- Honor Blackman (VF : Paule Emanuele) : Pussy Galore
- Harold Sakata : Oddjob
- Shirley Eaton (VO : Nikki van der Zyl[6] / VF : Nelly Vignon) : Jill Masterson
- Tania Mallet (VF : Nadine Alari) : Tilly Masterson
- Bernard Lee (VF : Serge Nadaud) : M
- Cec Linder (VF : André Valmy) : Felix Leiter
- Martin Benson (VF : Henry Djanik) : M. Solo
- Austin Willis (VF : Jacques Berthier) : Simmons
- Desmond Llewelyn (VF : Georges Hubert) : Q
- Michael Mellinger : Kisch
- Peter Cranwell (VF : Albert Augier) : Johnny
- Burt Kwouk : M. Ling
- Richard Vernon (VF : Henri Ebstein) : Colonel Smithers
- Bill Nagy (VF : Raymond Loyer) : Jed Midnight
- Hal Galili (VF : Michel Gudin) : Jack Strap
- Nadja Regin (VO : Nikki van der Zyl[6]) : Bonita
- Lois Maxwell (VF : Paule Emanuele) : Miss Moneypenny
- Margaret Nolan : La femme en or dans le générique / Dink
- Aleta Morrison, Maggie Wright, Jane Holland, Jane Murdoch et Maise Farrell : Les pilotes du Cirque Volant de Pussy Galore
- Alf Joint : Capungo
- Robert MacLeod : L'expert-scientifique atomique
- Anthony Chinn : Un serveur de la ferme de Goldfinger
Production[]
Genèse du projet et écriture[]
L'idée originale des producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli était de se servir de la base du roman Opération Tonnerre (1960) pour en faire le premier film de la saga. Mais le litige judiciaire en cours entre Ian Fleming et le cinéaste irlandais Kevin McClory les a obligé à adapter d'abord Docteur No (1958), puis Bons baisers de Russie (1957) alors que Goldfinger (1959) a été choisi pour être la troisième adaptation cinématographique des romans[7] avec un budget estimé à 3 000 000 $ (environ 22 500 000 $ en 2012), soit deux fois supérieur à ceux des deux premiers volets réunis. Saltzman et Broccoli pensaient en outre que ce troisième opus serait plus adapté au marché nord-américain que ses deux prédécesseurs, qui se déroulaient majoritairement dans les Caraïbes et en Europe[8].
Le cinéaste Terence Young, réalisateur de James Bond 007 contre Dr. No et Bons baisers de Russie, s'est désengagé suite à un désaccord financier avec Saltzman et Broccoli et a choisi de réaliser Les aventures amoureuses de Moll Flanders (1965)[9]. Les producteurs ont donc fait appel à Guy Hamilton, qui avait auparavant refusé de mettre en scène James Bond 007 contre Dr. No[10] mais qui a connu Fleming dans les services de renseignement de la Royal Navy durant la Seconde Guerre mondiale[10]. Hamilton estimait que Bond devait moins être représenté comme "un surhomme" et que les méchants devaient donc paraître plus puissants[11]. Goldfinger a également marqué le retour du coordinateur des cascades Bob Simmons et du décorateur Ken Adam, tous deux absents dans Bons baisers de Russie[12]. Les deux ont joué un rôle crucial dans le développement de ce film, Simmons ayant chorégraphié l'affrontement opposant Bond à Oddjob dans Fort Knox afin qu'il soit "l'un des plus grands combats cinématographiques"[13] alors qu'Adam a fait en sorte que le long-métrage soit considéré comme "une de ses plus belles œuvres"[13].
Le scénariste Richard Maibaum, qui a co-écrit les deux films précédents, a été à nouveau engagé pour adapter le septième roman de James Bond et a livré une première version du script en mai 1963. L'auteur britannique Berkely Mather, qui a déjà contribué au scénario de James Bond 007 contre Dr. No, a ensuite été amené à peaufiner l'ébauche et a remis un deuxième traitement en septembre, avant que Paul Dehn ne soit chargé de faire une synthèse entre les deux scripts en décembre[14]. Maibaum a notamment revisité le plan de Goldfinger consistant à voler l'or de Fort Knox, dont la crédibilité avait été remise en question. Les critiques du livre ont en effet rapporté qu'il faudrait des heures, voire des jours, pour transporter les 15 000 000 $ détenus dans le fort, et que l'armée américaine serait inévitablement intervenue pendant ce temps-là. En conséquence, dans le film, bien que Bond suppose originellement que Goldfinger a l'intention de voler l'or, il se rend vite compte que cela serait impossible et que le véritable projet du méchant consiste à faire exploser une bombe atomique dans le coffre-fort de la banque pour irradier l'or et la rendre ainsi inutile pendant plusieurs décennies, augmentant par conséquent la valeur du stock de Goldfinger. Il a cependant été rapporté par la suite que ce plan n'était lui non plus pas crédible, puisque les concurrents du métallurgiste auraient eux aussi bénéficié de l'augmentation du prix de l'or. En outre, bien que Goldfinger prétende dans le film que l'or de Fort Knox serait radioactif pendant 58 ans si son plan était mis à exécution, cela est également faux puisque l'or perdrait en réalité son rayonnement au bout d'un mois[15].
Peu satisfait de la première ébauche de Maibaum, Saltzman a engagé Paul Dehn pour apporter des révisions au scénario, Hamilton déclarant que ce dernier a supprimé le "caractère britannique" dans le script. Cependant, Sean Connery ayant peu apprécié ces changements, Maibaum est revenu. Dehn fut celui qui eut l'idée de mettre en scène une séquence de pré-générique déconnectée du reste de l'intrigue. En outre, Wolf Mankowitz, qui travailla sur le script de James Bond 007 contre Dr. No, a proposé la scène où Oddjob place la voiture du gangster M. Solo dans un concasseur pour se débarrasser de son corps[9]. Le style narratif de Goldfinger et les répliques cultes du film (notamment celles échangées par Bond et Goldfinger) ont par la suite servis de modèle pour les futurs films de la franchise[13].
Guy Hamilton a lui-même participé au développement du personnage de Goldfinger lors de la retranscription du film à l'écran. Il a confié à ce propos : "J’avais peur, en voyant Bons Baisers de Russie, que Bond ne devienne un Superman. Il est tellement fort, qu’il n’y a plus de réel danger, plus de suspens. Il faut alors pour Bond des adversaires à sa taille. Je tenais à ce que l’ennemi principal soit un homme très intelligent, qui peut avoir des conversations avec Bond sur le vin ou les cigares, mais qui ne s’occupe pas des basses œuvres. Goldfinger avait Oddjob pour cela."[11] En conséquence, l'intrigue du film privilégie des rencontres courtoises entre Bond et Goldfinger plutôt qu'un cadre tendu, un autre élément qui servira de modèle pour les futures rencontres entre 007 et ses ennemis dans les films suivants.
Distribution[]
Pour le rôle de Goldfinger, le cinéaste légendaire Orson Welles a été envisagé par Saltzman et Broccoli mais ses exigences financières étaient trop élevées[16]. L'acteur et chanteur américain Theodore Bikel a ensuite passé des auditions pour le rôle mais le résultat n'a pas été convainquant[17][18]. Il en va de même pour l'acteur grec Títos Vandís[19]. Finalement, Gert Fröbe a été choisi par Saltzman et Broccoli après que ces derniers aient vu le film allemand Ça s'est passé en plein jour (1958) dans lequel l'acteur incarne un tueur pédophile[19]. Toutefois, après avoir décroché le rôle, Fröbe a demandé à ce que 10 % du revenu du film lui soient versés, ce qui a amené Saltzman et Broccoli à se demander si Welles n'aurait pas finalement été moins cher[19]. De plus, Fröbe ne parlait que très peu anglais et sa voix a en conséquence dû être doublée par l'acteur britannique Michael Collins, qui n'a pas été crédité[5]. Hamilton avait demandé à Fröbe de prononcer ses répliques en allemand et rapidement, afin de faciliter le doublage de Collins[19]. Malgré cela, dans la bande-annonce originale du film, Fröbe prononce lui-même de sa voix accentuée la réplique "Choisissez avec soin votre prochain mot d'esprit, monsieur Bond. Il pourrait peut-être être le dernier"[19]. La production a également engagé l'actrice allemande Nikki van der Zyl comme coach de dialogue pour aider Fröbe[6].
Honor Blackman a quant à elle obtenu le rôle de Pussy Galore grâce à sa performance dans la série télévisée Chapeau melon et bottes de cuir[19], tout comme plus tard Diana Rigg pour Au service secret de Sa Majesté.
Pour le rôle d'Oddjob, Harold Sakata était en concurrence avec l'acteur et lutteur professionnel Milton Reid. Pour être départagés, les deux catcheurs devaient s'affronter (le gagnant se serait vu confier le rôle). Mais le combat n'a finalement pas eu lieu, Saltzman et Broccoli ayant décidé de donner le rôle à Sakata puisque Reid avait déjà incarné un des gardes du Dr. No dans James Bond 007 contre Dr. No[20]. Le rôle d'Oddjob a marqué la première apparition de Sakata au cinéma.
Le rôle de Jill Masterson a été initialement proposé à l'actrice britannique Shirley Anne Field qui l'a refusé, tout comme Joan Collins[21][22]. C'est Shirley Eaton qui a décroché le rôle mais elle a été doublée dans le montage final par Nikki van der Zyl[6].
Tania Mallet était une mannequin britannique très connue à l'époque et n'avait aucune expérience d'actrice au moment d'interpréter Tilly Masterson[23]. Elle avait toutefois passé des auditions pour incarner la James Bond Girl russe Tatiana Romanova dans Bons baisers de Russie'[10], mais n'avait pas pu obtenir le rôle à cause de son accent anglais trop prononcé[24]. D'après ses dires, elle aurait obtenu le rôle de Tilly après que quelqu'un ait envoyé une photo d'elle en bikini à Broccoli.
Pour le personnage de Felix Leiter, l'idée originale était de faire à nouveau appel à l'acteur américain Jack Lord, qui incarnait l'espion dans James Bond 007 contre Dr. No mais les exigences financières de Lord étaient trop élevées et l'acteur souhaitait également avoir un rôle plus important que ce qui était initialement prévu, incitant Broccoli et Saltzman à convenir d'engager un nouvel acteur. L'acteur canadien Austin Willis a finalement été choisi, mais en janvier 1964, alors qu'Hamilton tournait les scènes d'extérieur à Miami Beach, il a estimé que Willis correspondait plus au profil de Simmons, l'homme pigeonné aux cartes par Goldfinger. Son rôle a donc été échangé avec celui de Cec Linder, qui est ainsi devenu le deuxième des sept acteurs actuels à incarner Felix Leiter au cinéma[25].
Le cascadeur et acteur Alf Joint a obtenu le rôle de Capungo, le voyou mexicain qui affronte Bond dans le pré-générique, après que l'acteur initialement choisi pour incarner le personnage ait été arrêté pour avoir volé des chats[26].
Tournage[]
Le tournage de Goldfinger a débuté en équipe réduite (composée uniquement d'Hamilton, de Saltzman, de Broccoli, de Ken Adam et du chef opérateur Ted Moore) le 20 janvier 1964 à l'Hôtel Fontainebleau de Miami Beach, à Miami. Occupé à tourner le thriller romantique Pas de printemps pour Marnie (1964) d'Alfred Hitchcock, Sean Connery n'était pas disponible et toutes ses scènes se déroulant aux États-Unis ont été tournées aux studios londoniens de Pinewood, utilisés pour presque tous les autres films de la série[19]. En outre, comme l'a confirmé Hamilton dans le commentaire audio du DVD, à l'exception de Cec Linder, tous les acteurs apparaissant dans la séquence de Miami Beach ont tourné leurs scènes à Pinewood[18]. La scène où Oddjob est suivi par Leiter et son collègue Johnny en transportant M. Solo a cependant été tournée à la casse automobile de Miami sur North River Drive[3]. Les plans où Leiter et Johnny patientent avant de se rendre au ranch de Goldfinger où été filmés devant un restaurant KFC de Seventh Avenue[3].
Après avoir passé cinq jours aux États-Unis, l'équipe est revenue en Angleterre pour tourner les scènes à Pinewood, notamment le laboratoire d'héroïne dans la séquence de pré-générique (filmé sur le site d'une raffinerie de pétrole à Stanwell, dans le Surrey[3]), les prises restantes à l'Hôtel Fontainebleau mais aussi le domaine et l'usine de Goldfinger. Lors du tournage de l'affrontement entre Bond et Capungo, Alf Joint a été gravement brûlé lorsqu'un serpentin chaud s'était enroulé autour de sa jambe au moment de filmer la partie où il est électrocuté dans la baignoire[26]. Pour la scène culte dans laquelle Goldfinger menace Bond avec le laser, Hamilton souhaitait originellement utiliser un laser industriel réel mais le faisceau n'étant pas visible sur la pellicule, le phénomène a dû être simulé au moyen d'une torche oxyacétylène, une technique qui a rendu Sean Connery inconfortable durant le tournage de la séquence. Il s'agit néanmoins de l'une des premières apparitions d'un faisceau laser au cinéma[2]. La scène où Goldfinger et Oddjob s'envolent pour la Suisse a été filmée à l'aéroport de Southend-On-Sea, une petite station balnéaire sur l'estuaire de la Tamise[3]. Trois endroits près des studios ont également été utilisés : le Black Park pour la poursuite en voiture entre l'Aston Martin DB5 de Bond et les hommes de Goldfinger à l'extérieur de l'usine, le RAF Northolt pour les aéroports américains et le Stoke Park Club pour la scène du golf. Ce dernier sera plus tard utilisé pour le film Demain ne meurt jamais (1997)[27].
La fin de la poursuite, lorsque l'Aston Martin s'encastre dans un mur à cause d'un miroir, ainsi que la séquence qui la précède, ont été filmées sur la route à l'arrière des scènes sonores A et E de Pinewood et du Prop Store. La route a depuis été renommée "Goldfinger Avenue". Comme ce fut le cas durant les prises de vue des deux premiers films, Ian Fleming a rendu visite à l'équipe de tournage en avril 1964 ; il est décédé lors d'une partie de golf quelques mois plus tard, en août 1964, soit quelques semaines avant la première du film. La deuxième équipe dirigée par Peter Hunt a également filmé des scènes au Kentucky.
La première équipe a ensuite déménagé en Suisse, la course-poursuite entre Bond et Tilly Masterson ayant été filmée sur des petites routes en lacet près du village de Realp, alors que l'extérieur des usines aéronautiques Pilatus Aircraft, à Stans, ont été utilisées pour représenter l'extérieur de l'usine de Goldfinger. Les deux seuls exemplaires de l'Aston Martin DB5 mis à la disposition de la production par le constructeur ont servis à la scène (une étant simplement destinée à rouler et l'autre comportant les gadgets). Les deux véhicules peuvent être très subtilement différenciés dans le film fini[3]. La scène dans laquelle Tilly tente de tirer sur Goldfinger (mais manque par inadvertance de toucher Bond) a été filmée sur le col de la Furka, entre les cantons du Valais, d'Uri et de Nidwald. La station-service où 007 dépose la jeune femme est celle d'Aurora, à Andermatt. La station-service a dû être fermée au printemps 2014 après qu'elle se soit écroulée. Aurora a ensuite été racheté en 2018 par un cabinet de gestion financière qui a décidé de rouvrir les lieux en sachant qu'ils sont visités par de nombreux fans[3]. Le tournage s'est terminé le 11 juillet à Andermatt, après dix-neuf semaines de prises de vue[17]. Néanmoins, trois semaines seulement avant la sortie initiale du film au Royaume-Uni, Hamilton et une petite équipe comprenant le beau-fils de Broccoli et futur producteur de la franchise Michael G. Wilson ont tourné des scènes au Kentucky. Certaines sources mentionnent que Wilson peut être aperçu dans le film dans le rôle d'un soldat de Goldfinger durant la séquence de Fort Knox mais cette apparition est contestée[28]. Des personnes supplémentaires ont été engagées pour résoudre des problèmes de post-production tels que le doublage afin que le film puisse être terminé à temps.
Brocoli a obtenu la permission de filmer dans la région de Fort Knox grâce à son ami, le lieutenant-colonel Charles Russhon. Les pilotes du Cirque Volant de Pussy Galore étaient autorisés à voler 915 mètres au-dessus du fort et les militaires qui s'évanouissaient étaient en réalité joués par les mêmes personnes qui se trouvaient à différents endroits. Pour des raisons de sécurité, aucun membre de l'équipe de tournage n'était autorisé à se trouver à proximité ou à l'intérieur du dépôt de lingots et tous les décors intérieurs du bâtiment ont été conçus à Pinewood d'après l'imagination de Ken Adam puisque personne ne savait vraiment à quoi ressemblait l'intérieur du dépôt. Un employé de Fort Knox a plus tard envoyé une lettre à Adam et à l'équipe de production pour les féliciter pour leur représentation imaginative du coffre-fort. Adam a aussi déclaré : "En fin de compte, j'étais heureux de ne pas avoir été autorisé à entrer dans Fort Knox, car cela me permettait de faire ce que je voulais." En fait, les décors ont été jugés si réalistes que Pinewood Studios a dû poster un garde 24 heures sur 24 pour empêcher le vol des accessoires représentant les lingots d'or. La reconstitution de l'extérieur de Fort Knox a coûté plus de 100 000 dollars à la production, ce qui en fait le décor le plus cher jamais construit dans les studios de Pinewood à l'époque du film[2][29]. Pour la conception de la bombe atomique, Hamilton a demandé à l'équipe des effets spéciaux d'être plus inventive que réaliste et le technicien Bert Luxford a considéré que le résultat final ressemblait à "un produit d'ingénierie" avec un moteur tournant, un chronomètre et d'autres pièces décoratives.
Musique[]
Dans la mesure où la date de sortie du film avait été prédéterminée et que le tournage s'était achevé à une date proche, John Barry a composé certaines séquences sur des versions préliminaires et non définitives[8]. Il a déclaré que son travail sur Goldfinger était l'un de ses préférés, affirmant que c'était "la première fois que j'avais le contrôle total, en écrivant la partition et la chanson". Les pistes musicales, en accord avec le thème de l'or et du métal du film, font un usage intensif des cuivres, ainsi que des carillons métalliques. La musique du film est décrite comme étant "cuivrée et croustillante" avec "un côté sexy et insolent"[13].
Goldfinger a lancé la tendance à introduire les chansons des génériques de James Bond dans la séquence d'ouverture, le style de la chanson provenant du genre pop et utilisant des artistes populaires[18] (bien que dans Bons baisers de Russie, la chanson du générique, interprétée par Matt Monro, ait été introduite par quelques phrases lors de la première apparition de Bond, la chanson entière n'a été entendue que dans la version originale du générique de fin). La chanteuse britannique Shirley Bassey a prêté son style distingué à Goldfinger, et comme mentionné précédemment, elle prêtera plus tard sa voix aux chansons des films Les diamants sont éternels et Moonraker. La chanson Goldfinger a été composée par John Barry, sur des paroles d'Anthony Newley et Leslie Bricusse. Bassey avait failli s'évanouir au moment de l'enregistrement car elle tenait la dernière note trop longtemps[19]. Un cas similaire s'est ensuite produit avec le chanteur Tom Jones, interprète de la chanson Thunderball[30]. Les paroles de Goldfinger ont été qualifiées de "puériles" par le tabloïd Daily Express, mais l'impact mondial de l'interprétation de Shirley Bassey est resté intact. À l'instar de la partition, l'arrangement fait largement appel aux cuivres et à la voix de Bassey, et interpole le James Bond Theme composé originellement pour James Bond 007 contre Dr. No[31]. L'album de la bande originale s'est classé en tête du Billboard 200[32] et a atteint la 14e place du UK Albums Chart. Le single de Goldfinger a également connu le succès, atteignant la 8e place du Billboard Hot 100 et la 21e place du UK charts[33].
Marketing[]
La campagne de marketing de Goldfinger a commencé dès le début du tournage en Floride, EON Productions, la société responsable de la série, ayant permis à des photographes d'entrer sur le plateau pour prendre Shirley Eaton en photo lorsqu'elle était recouverte d'or. Robert Brownjohn, qui a conçu le générique d'ouverture montrant des images du film être projetées sur le corps recouvert d'or de l'actrice Margaret Nolan, a également été responsable des affiches publicitaires. En outre, les deux exemplaires susmentionnés de l'Aston Martin DB5 ont été présentés à l'Exposition universelle de New York de 1964, entraînant une augmentation des ventes de l'automobile. Des jouets de la voiture désormais célèbre ont aussi été produits par la société Corgi Toys, marquant le début d'un partenariat de plusieurs décennies avec la franchise de James Bond. Le jouet a même été le plus vendu de 1964[18]. Le marketing du film s'est aussi étendu dans d'autres domaines comme les vêtements, les figurines, les jeux de société et les cartes à collectionner.
Sortie[]
L'avant-première de Goldfinger a eu lieu à l'Odeon Leicester Square, à Londres, le 17 septembre 1964, alors que la sortie générale au Royaume-Uni était prévue pour le lendemain. Les spectateurs étaient nombreux et le service d'ordre était incapable de contrôler l'immense foule. Plusieurs portes vitrées de l'établissement ont été accidentellement brisées et le film a été diffusé avec dix minutes de retard en raison de la confusion. Honor Blackman portait pour l'occasion un bijou en forme de doigt d'or (gold finger) de 22 carats. La première du métrage aux États-Unis s'est quant à elle tenue le 21 décembre 1964 au Théâtre DeMille, à New York. Il a été diffusé dans 64 cinémas à travers 41 villes et a finalement été montré sur 485 écrans. Les 3 000 000 $ investis pour le film ont été rentabilisés en deux semaines d'exploitation, un record pour l'époque[14].
En France, le film est sorti le 18 février 1965 et a totalisé 6 675 587 entrées dont plus de 1 500 000 à Paris[1], se plaçant à la deuxième place du box-office français derrière la comédie Le corniaud[2]. Il sera dans le pays le film de la série le plus rentable jusqu'à la sortie de Skyfall (2012)[14]. En Allemagne, le blockbuster a totalisé 11 000 000 entrées et est donc le deuxième succès le plus important de l'année dans le pays derrière Opération Tonnerre (1965)[2]. Cependant, la diffusion de Goldfinger a été temporairement interdite en Israël puisque Gert Fröbe était membre du parti nazi durant sa jeunesse[34]. Malgré cela, des années plus tard, un homme juif du nom de Mario Blumeau a rapporté à l'ambassade israélienne de Viennes, en Autriche, que sa mère et lui avaient étés protégés dans leur ville par l'acteur durant la Seconde Guerre mondiale[2]. Le film a donc pu sortir et a battu tous les records d'audience.
Impact et héritage[]
Goldfinger a eu un impact considérable sur la franchise de James Bond et la fiction de manière générale, son scénario riche et novateur ayant entre autres servi de modèle pour les films ultérieurs de la saga. C'était d'abord le premier métrage de la série à s'appuyer fortement sur la technologie[18], notamment à travers l'utilisation massive de gadgets par Bond et les équipements sophistiqués de Goldfinger, ainsi que le premier à présenter une séquence de pré-générique complexe et sans rapport direct avec le reste de l'intrigue. La scène de la rencontre entre Bond et Q dans le laboratoire du quartier-maître a également été "ré-imaginée" dans la plupart des opus suivants et est cruciale dans chaque film puisqu'elle présente au spectateur les gadgets dont 007 se servira au cours de sa mission. Bien que Goldfinger marque la troisième apparition de Q (et la deuxième sous les traits de l'acteur Desmond Llewelyn), c'est ce film qui établira la dynamique de la relation un peu conflictuelle entre Bond et le confectionneur de gadgets du MI6 qui deviendra par la suite une marque de fabrique de la série[18]. La plupart des opus suivants se baseront aussi sur la formule de ce film sous d'autres points, notamment dans sa structure et l'accent sur les gadgets tout en essayant d'établir une balance entre l'action, la comédie et le suspens[35][36][37].
La plupart des personnages principaux de Goldfinger ont également influencé des personnages similaires, le fait de représenter les méchants comme des personnalités incroyablement riches, pleines de ressources et qui tentent de mettre à exécution un plan relativement complexe pour gagner encore plus de richesse et de pouvoir comme Auric Goldfinger étant devenu un rituel courant dans les médias alors qu'Oddjob a servi d'inspiration pour de nombreux autres seconds couteaux par son apparence extravagante et sa force indestructible, les plus notables étant Requin, Gobinda et M. Hinx. Les morts tragiques des James Bond Girls secondaires sont aussi devenus un passage récurrent dans les futurs films, le film Quantum of Solace (2008) rendant même hommage à la mort de Jill Masterson dans la scène où l'agent du MI6 Strawberry Fields est tuée en étant recouverte de pétrole brut dans une chambre d'hôtel. La scène du laser a aussi été reprise brièvement dans Meurs un autre jour (2002). D'autres éléments du film ont été repris dans plusieurs jeux-vidéos dérivés de la franchise comme James Bond 007 : The Duel (1993), GoldenEye 007 (1997), GoldenEye : Au service du mal (2004) et 007 Legends (2012) ainsi que dans d'autres médias extérieurs à la saga comme la série Les Simpsons et la trilogie Austin Powers, qui est globalement une parodie des films de James Bond.
Enfin, l'image à la fois virile et sexiste de Connery, qui a beaucoup gagné en popularité depuis la sortie de James Bond 007 contre Dr. No et Bons baisers de Russie, a été encore plus accentuée dans ce troisième volet, si bien que l'acteur est devenu un symbole de la masculinité renaissante[2]. Néanmoins, le comportement de son personnage est aujourd'hui moins perçu de manière positive en raison des valeurs sociétales actuelles liées au féminisme.
De nos jours, Goldfinger est toujours considéré comme un des films de James Bond les plus connus et les plus populaires, autant auprès des fans, du public et des critiques[2].
Médias[]
Photos[]
Vidéos[]
Notes[]
- Il s'agit du premier film que le futur interprète de James Bond Pierce Brosnan avait vu au cinéma[19].
- Comme l'a déclaré Albert Broccoli dans une interview avec l'historien Robert Osborne du magazine Hollywood Reporter, Goldfinger était un de ses trois films de James Bond préférés, les deux autres étant Bons baisers de Russie et L'espion qui m'aimait[38].
- Le cinéaste américain Steven Spielberg a déclaré que Goldfinger est son film de James Bond préféré et qu'il possède même une Aston Martin DB5 en raison de l'impact que le film a eu sur lui[19][39].
- C'est le seul film de James Bond dans lequel joue Sean Connery qui ne fait jamais référence à l'organisation criminelle du SPECTRE, une faction récurrente dans les films de James Bond de cette époque. Goldfinger et ses hommes sont donc apparemment les seuls antagonistes de cette époque à ne pas être liés à la puissante organisation.
- En 2024, le British Film Institute a ajouté un avertissement à Goldfinger indiquant que la "bande-son bruyamment entraînante" de John Barry correspond à une "sexualité caricaturale"[40]. Les avertissements ajoutés aux films de la saga ont été critiqués par Jenny Hanley, James Bond Girl de Au service secret de Sa Majesté[41].
Références[]
Films de |
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Sean Connery James Bond 007 contre Dr. No (1962) - Bons baisers de Russie (1963) - Goldfinger (1964) - Opération Tonnerre (1965) - On ne vit que deux fois (1967) - Les diamants sont éternels (1971) |
George Lazenby Au service secret de Sa Majesté (1969) |
Roger Moore Vivre et laisser mourir (1973) - L'homme au pistolet d'or (1974) - L'espion qui m'aimait (1977) - Moonraker (1979) - Rien que pour vos yeux (1981) - Octopussy (1983) - Dangereusement vôtre (1985) |
Timothy Dalton Tuer n'est pas jouer (1987) - Permis de tuer (1989) |
Pierce Brosnan GoldenEye (1995) - Demain ne meurt jamais (1997) - Le monde ne suffit pas (1999) - Meurs un autre jour (2002) |
Daniel Craig Casino Royale (2006) - Quantum of Solace (2008) - Skyfall (2012) - 007 Spectre (2015) - Mourir peut attendre (2021) |
Films non officiels Casino Royale (1954) - Casino Royale (1967) - Jamais plus jamais (1983) |