James Bond
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James Bond
1 351
pages

"À part le fait qu'il porte les mêmes vêtements que moi, nous n'avons pas grand-chose en commun. Je lui envie un peu ses blondes et son efficacité, mais je ne peux pas dire que je l'aime beaucoup."
― Ian Fleming

Ian Fleming, né le 28 mai 1908 dans le quartier de Mayfair, à Londres, et décédé le 12 août 1964 à Canterbury, dans le Kent, en Angleterre, était un écrivain, journaliste et officier du renseignement naval britannique. Il est principalement connu pour être le créateur du personnage de James Bond et l'auteur d'une série de romans et recueils mettant en scène l'agent du MI6 fictif. Celle-ci a débuté en 1953 avec Casino Royale et s'est terminée en 1965 avec L'homme au pistolet d'or, publié à titre posthume.

L'auteur s'est inspiré de ses états de service pendant la Seconde Guerre mondiale et de sa carrière de journaliste pour élaborer une grande partie de l'univers de ses livres[1][2][3]. James Bond lui-même est un personnage composite basé sur un certain nombre de commandos que Fleming a connus lors de son service dans la division des renseignements de la marine pendant la Seconde Guerre mondiale, auxquels l'écrivain a ajouté son propre style et un certain nombre de ses propres appréciations.

Les histoires de James Bond figurent parmi les séries de livres de fiction les plus vendues de tous les temps, plus de 100 millions d'exemplaires ayant été commercialisés dans le monde. Fleming a également écrit l'histoire pour enfants Chitty-Chitty-Bang-Bang (1964) et deux ouvrages documentaires. En 2008, le Times a classé le créateur de James Bond au 14e rang de sa liste des "50 plus grands écrivains britanniques depuis 1945"[4].

Biographie (James Bond)[]

Création du personnage[]

Ian Fleming a créé le personnage de James Bond le 15 janvier 1952 et a débuté la rédaction de Casino Royale dans Goldeneye, son domaine à Oracabessa, en Jamaïque, où il a écrit tous ses romans de James Bond. Le nom de l'espion a été repris de l'ornithologue américain du même nom, dont Fleming a apprécié le livre Birds of the West Indies[5]. Le numéro de code 007 de Bond provient de l'une des principales prouesses des services de renseignement de la marine britannique pendant la Première Guerre mondiale : le décryptage du code diplomatique allemand. L'un des documents allemands décryptés et lus par les Britanniques était le télégramme Zimmermann, codé 0075[1], qui a été l'un des facteurs à l'origine de l'entrée en guerre des États-Unis en tant qu'alliés contre les Puissances Centrales.

Casino Royale a été publié au Royaume-Uni en avril 1953 et a été un succès ; trois tirages ont été commandés pour répondre à la demande[3][6].

Écriture des livres[]

Après la publication de Casino Royale, Fleming a profité de ses vacances annuelles dans Goldeneye pour écrire une autre histoire de James Bond, qui deviendra finalement Vivre et laisser mourir (1954)[3]. Il a ensuite continué de faire évoluer sa série littéraire en publiant un roman par an jusqu'à sa mort en 1964 ainsi que deux recueils (le deuxième, Meilleurs vœux de la Jamaïque (1966), fut également publié à titre posthume).

De nombreux noms utilisés dans les œuvres de Fleming proviennent de personnes que l'ancien espion connaissait, notamment :

  • John Strangways, allié de Bond dans Vivre et laisser mourir et Docteur No (1958), a été nommé ainsi en référence à un ami de Fleming, John Fox-Strangways[3].
  • Sir Hugo Drax, l'antagoniste dans Moonraker (1955), porte le nom du beau-frère de Fleming, Hugo Charteris[3] et d'une connaissance de la marine, l'amiral Sir Reginald Aylmer Ranfurly Plunkett-Ernle-Erle-Drax[7].
  • "Boofy" Kidd, un antagoniste dans Les diamants sont éternels (1956), est un hommage à un ami proche de Fleming - et un parent de sa femme - Arthur Gore, 8e comte d'Arran, surnommé "Boofy" par ses amis, qui était partisan de l'assouplissement des lois britanniques relatives à l'homosexualité[1][7].
  • Rosa Klebb, une antagoniste dans Bons baisers de Russie (1957), est en partie inspirée du colonel Rybkina, un membre de l'Académie militaro-politique Lénine ayant réellement existé et au sujet duquel Fleming avait écrit un article pour le Sunday Times[7][8].
  • Bruno Kerim, allié de Bond dans Bons baisers de Russie, est basé sur une figure historique, Nazim Kalkavan, père de l'actrice et mondaine Billur Kalkavan, que Fleming a rencontré au moment de faire des recherches pour son roman[9].
  • Mary Trueblood, secrétaire de Strangways dans Docteur No, est un hommage à Una Trueblood, la secrétaire de Fleming au Sunday Times[10].
  • Auric Goldfinger, l'antagoniste titulaire dans Goldfinger (1959), est inspiré de l'architecte moderniste hongrois Ernõ Goldfinger, un voisin de Fleming de Londres dont le romancier détestait le style moderne[11]. Selon des articles du Forbes et du New York Times de 1965, il serait également basé sur le magnat des mines d'or Charles W. Engelhard, Jr.[12]

Fleming a reçu des critiques largement positives pour ses cinq premiers tomes (Casino Royale, Vivre et laisser mourir, Moonraker, Les diamants sont éternels et Bons baisers de Russie)[7] mais l'ancien espion était devenu désenchanté par ses livres[9]. Il a écrit à son ami, l'auteur américain Raymond Chandler : "Ma muse est dans un très mauvais état... J'en ai marre de Bond et il a été très difficile de lui faire faire ses tours sordides."[13] Fleming a donc réécrit la fin de Bons baisers de Russie en avril 1956 pour que Rosa Klebb empoisonne Bond, ce qui lui permettait de terminer la série avec la mort du personnage s'il le souhaitait. Toutefois, Fleming est finalement revenu sur sa décision en janvier 1957, où il a décidé d'écrire une autre histoire, qui deviendra finalement Docteur No, dans laquelle Bond se remet de son empoisonnement et est envoyé en mission en Jamaïque.

Affaire Opération Tonnerre[]

Kevin McClory vs Ian Fleming

Kevin McClory et Ian Fleming

En 1958, Fleming a rencontré le producteur et scénariste Kevin McClory en vue d'une collaboration avec le scénariste britannique Jack Whittingham ainsi que Ivan Bryce, un ami de l'écrivain, sur plusieurs avant-projets en vue d'adapter les best-sellers de Fleming sur James Bond au cinéma. La première adaptation ayant eu du mal à se concrétiser, Fleming a par la suite retranscrit de nombreux éléments des scénarios et traitements écrits durant leur collaboration dans son huitième roman, Opération Tonnerre (1960), sans l'autorisation de ses collaborateurs[9]. Le roman retenait uniquement l'attention de Bryce sans attribuer aucun crédit à McClory ni à Whittingham, qui ont alors attaqué Fleming en justice sans pour autant réussir à empêcher la publication du livre en 1960.

Après neuf jours de procès dans la Haute Cour de justice de Londres en novembre 1963, l'affaire a été réglée ; Fleming a dû verser 35 000 £ de dommages et intérêts à McClory ainsi que 52 000 £ de dédommagements alors que les versions ultérieures de Opération Tonnerre devaient porter la mention "basé sur un scénario de Kevin McClory, Jack Whittingham et Ian Fleming". McClory a également conservé les droits cinématographiques et télévisuels du roman, ayant par la suite obligé les producteurs des films Harry Saltzman et Albert R. Broccoli à s'associer à lui pour produire l'adaptation cinématographique "officielle" du livre.

Motel 007[]

En parallèle de cette affaire, Fleming a écrit son neuvième roman de James Bond, Motel 007 (1962), qui a la particularité d'avoir pour personnage principal Vivienne Michel, une jeune femme canadienne croisant la route de Bond, qui n'apparaît quant à lui que dans le derniers tiers du roman. Fleming avait même présenté la narratrice comme co-auteur de l'histoire dans un prologue qui a ensuite été supprimé des rééditions à sa demande.

Motel 007 a reçu en majorité des critiques négatives, notamment en raison de son changement de forme et de ton, les fans s'étant sentis trahis par la nouvelle approche de Fleming. Affecté par les avis des lecteurs, l'écrivain est devenu insatisfait de l'intrigue du roman et a donc tenté de supprimer des éléments là où il le pouvait, demandant entre autres à ce qu'aucune version de poche du livre ne soit imprimée. Suite à l'accueil négatif du roman, Fleming a écrit à Michael Howard des éditions Jonathan Cape pour expliquer pourquoi il a écrit le livre ainsi : "Je suis devenu de plus en plus surpris de constater que mes thrillers, qui avaient été conçus pour un public adulte, étaient lus dans des écoles, et que les jeunes faisaient de James Bond un héros. […] Alors écrire un récit édifiant sur Bond a traversé mon esprit, histoire de remettre les pendules à l’heure, particulièrement pour les jeunes lecteurs. […] L’expérience a visiblement vraiment mal tourné."[14]

Fleming n'a en outre donné son accord que pour que le titre soit utilisé pour une adaptation cinématographique future qui devait mettre en scène une histoire totalement différente. Ainsi, selon sa demande, seul le titre original de l'œuvre a été utilisé pour le film L'espion qui m'aimait (1977), le dixième opus de la série de films d'EON Productions mettant en scène Roger Moore, bien que les personnages de Sandor et de Requin aient de vagues similitudes avec les méchants du roman.

Premières adaptations au cinéma et mort[]

Vers le début des années 1960, Fleming a tenté de vendre les droits des livres de James Bond au cinéaste à succès Alfred Hitchcock[15] mais c'est finalement Harry Saltzman qui les a obtenus avant de s'associer à Albert Broccoli pour produire les films. L'auteur a initialement critiqué la décision de prendre Sean Connery pour incarner James Bond, ayant déclaré qu'il n'était "pas exactement celui qu'il avait envisagé"[16]. Néanmoins, le journaliste a finalement été conquis par la prestation de l'acteur dans Bons baisers de Russie (1963)[17][18]. Il avait même mentionné dans son roman On ne vit que deux fois (1964) qu'Andrew Bond, le père de Bond, est écossais en référence à l'acteur[19].

Fleming est mort d'un infarctus en août 1964, quelques semaines avant la première de Goldfinger (1964).

Bibliographie (James Bond)[]

Fleming et Bons baisers de Paris

Fleming tenant un exemplaire de Bons baisers de Paris.

Romans[]

Recueils[]

  • Bons baisers de Paris (1960)
  • Meilleurs vœux de la Jamaïque (1966)

Notes[]

Fleming sur le tournage

Fleming sur le tournage de Bons baisers de Russie.

  • Au fil des ans, un mythe selon lequel Fleming apparaîtrait sous forme de caméo dans Bons baisers de Russie a été répandu par la presse avant d'être relayé sur Internet ; il jouerait un homme portant un haut blanc se trouvant à côté des rails de l'Orient Express après le meurtre d'Ali Kerim Bey[21]. La nouvelle a commencé à se répandre lorsqu'il s'est avéré que l'auteur était bel et bien présent sur les lieux de tournage pour une partie des extérieurs des séquences de l'Orient Express, comme l'ont confirmé certaines photos. Toutefois, l'homme apparaissant dans le film n'est probablement pas Fleming, comme l'ont indiqué le réalisateur Terence Young et le monteur Peter Hunt[22].
Ian Flemming

Le nom "Ian Flemming" dans l'affiche.

  • Sur l'affiche de Jamais plus jamais (1983), le remake de Opération Tonnerre, le nom de l'écrivain a été incorrectement orthographié "Ian Flemming".
  • Le titre du dix-septième film de la saga, GoldenEye (1995), rend un double hommage à Fleming car en plus de faire référence à la résidence de l'auteur[23], il porte le nom d'une opération à laquelle l'ancien espion a participé après la guerre civile espagnole[23][24].

Références[]

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Chancellor, Henry (2005). James Bond: The Man and His World. London: John Murray. ISBN 0719568153
  2. Black, Jeremy (2005). The Politics of James Bond: from Fleming's Novel to the Big Screen. Lincoln, NE: University of Nebraska Press. ISBN 0275968596
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Lycett, Andrew (1996). Ian Fleming. London: Phoenix. ISBN 1250037980
  4. https://www.goodreads.com/topic/show/288486-the-times-list-of-50-greatest-writers-since-1945
  5. https://theconversation.com/connaissez-vous-le-vrai-james-bond-169664
  6. Lindner, Christoph (2009). The James Bond Phenomenon: A Critical Reader. Manchester: Manchester University Press. ISBN 0719065410
  7. 7,0 7,1 7,2 et 7,3 Macintyre, Ben (2008). For Your Eyes Only: Ian Fleming and James Bond. London: Bloomsbury Publishing. ISBN 1596915447
  8. Halloran, Bernard F (1986). Essays on Arms Control and National Security. Washington, DC: Arms Control and Disarmament Agency. ISBN 0756710146
  9. 9,0 9,1 et 9,2 Benson, Raymond (1988). The James Bond Bedside Companion. London: Boxtree Ltd. ISBN 1401102840
  10. https://web.archive.org/web/20130419143527/http://www.thesundaytimes.co.uk/sto/news/uk_news/People/article1147747.ece
  11. https://www.theguardian.com/uk/2005/jun/03/film.hayfestival2005&prev=search
  12. https://www.watchmojo.com/articles/top-20-movie-villains-inspired-by-real-people
  13. Parker, Matthew (2014). Goldeneye: Where Bond was Born: Ian Fleming's Jamaica. London: Hutchinson. ISBN 009959174X
  14. https://jamesbond007.net/portfolio/motel-007-1962/
  15. https://www.dvdclassik.com/critique/james-bond-contre-dr-no-young
  16. Evin, Guillaume (2015). James Bond: L'encyclopédie 007. ISBN 275562227X
  17. https://screenrant.com/007-behind-scenes-facts-from-russia-with-love/
  18. https://www.imdb.com/title/tt0057076/trivia/
  19. https://screenrant.com/james-bond-007-facts-trivia-fans-newcomers/
  20. https://www.totalfilm.com/features/the_total_film_interview__christopher_lee
  21. http://www.eeggs.com/items/12057.html
  22. http://007magazine.co.uk/factfiles/factfiles_trivia1.htm
  23. 23,0 et 23,1 https://goldeneyedossier.wixsite.com/bond/origins
  24. https://screenrant.com/james-bond-movie-goldeneye-name-ian-fleming-history/
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