James Bond
S'inscrire
Advertisement
James Bond
1 281
pages

Anya: "[Montrant la photo de Barsov] Vous le reconnaissez ?"
James Bond: "Non. Qui est-ce ?"
Anya: "L'homme que j'aimais. Il était à Berngarten il y a trois semaines. Vous l'avez tué."
James Bond: "Quand un type à ski dévale derrière vous à plus de 70 km/h en essayant de vous loger une balle dans le dos, on n'a pas toujours le temps de bien voir son visage. Dans notre métier, on peut se faire tuer. Vous et moi, nous le savons. Il le savait aussi, c'était lui ou moi. Pour en revenir à votre question, oui. Oui, je l'ai tué."
Anya: "Alors, quand cette mission sera finie, je vous tuerai aussi."
―Anya Amasova et James Bond[src]

L'espion qui m'aimait (The spy who loved me en version originale) est un film d'espionnage et d'action britannique réalisé par Lewis Gilbert et sorti en 1977. Il s'agit du dixième opus de la série James Bond produite par EON Productions dans lequel l'acteur britannique Roger Moore incarne pour la troisième fois l'agent fictif du MI6. Le film met également en vedette l'actrice américaine Barbara Bach dans le rôle de l'agent du KGB Anya Amasova ainsi que l'acteur autrichien Curd Jürgens dans le rôle du méchant Karl Stromberg. L'Américain Richard Kiel joue le rôle du puissant tueur aux dents d'acier Requin, (en V.O. : Jaws qui signifie mâchoires) et acquerra une grande notoriété après ce film. Le scénario a été écrit par Christopher Wood et Richard Maibaum. Contrairement aux neuf volets précédents, il a été produit uniquement par Albert R. Broccoli, son partenaire Harry Saltzman ayant dû quitter la série en raison de problèmes financiers.

Le film tient son titre du roman Motel 007 (1962) de l'écrivain Ian Fleming, bien qu'il ne reprenne aucun élément de l'intrigue du livre. L'intrigue du film suit Bond faisant équipe à contrecœur avec Anya Amasova, agent féminine russe, pour déjouer les opérations de l'homme d'affaires mégalomane Karl Stromberg, qui projette de détruire le monde pour créer une nouvelle civilisation sous l'océan.

Le budget de L'espion qui m'aimait est estimé à 13 000 000 $[1] et il a rapporté plus de 185 430 000 $ (777 millions en avril 2019[2]) au box-office mondial. Il a été bien accueilli par la critique et est largement le film le plus apprécié de la période de Roger Moore, pouvant même, aujourd'hui encore, être considéré comme un des films de la série les plus populaires avec Bons baisers de Russie (1963), Goldfinger (1964), Au service secret de Sa Majesté (1969), GoldenEye (1995), Casino Royale (2006) et Skyfall (2012). La bande-son composée par Marvin Hamlisch a également rencontré un certain succès. Le film a été nommé à trois reprises aux Academy Awards parmi de nombreuses autres nominations et a fait l'objet d'une adaptation en roman par Christopher Wood en 1977.

Synopsis[]

Alors que les tensions géopolitiques de la guerre froide perdurent, un sous-marin britannique, le HMS Ranger, et un autre soviétique, le Potemkin, tous deux transportant des missiles balistiques intercontinentaux, disparaissent dans de mystérieuses circonstances alors qu'ils patrouillaient en mer. Le gouvernement britannique charge l'agent "00" du MI6 James Bond d'enquêter sur l'incident, alors que le KGB mobilise pour sa part un de ses meilleurs éléments, le major Anya Amasova alias "agent Triple X". Cependant, alors qu'il est relevé d'urgence de sa mission en cours à Berngarten, dans les Alpes autrichiennes, Bond est poursuivi à ski par quatre agents du KGB et tue l'un d'eux avant de s'échapper spectaculairement en parachute. Le commander est ensuite envoyé au Caire pour y débuter l'enquête. Nous apprenons que Sergei Barsov, l'homme qu'il a tué, était l'amant d'Anya, qui jure alors de se venger sans encore connaître l'identité de son meurtrier, mais accepte toutefois sa mission.

Stromberg et les scientifiques

Stromberg s'adressant à Bechmann et à Markovitz.

Au même moment, un entrepreneur maritime du nom de Karl Stromberg convoque deux scientifiques, le Dr. Bechmann et le professeur Markovitz, à bord de l'Atlantis, une citadelle océanique immergée au milieu de l'océan Atlantique, lui servant de centre de recherche. Les deux hommes ont mis au point un système de dépistage de sous-marins par reconnaissance de signature thermique qui a été subtilisé et vendu sur le marché noir par l'assistante de Stromberg que l'homme d'affaires élimine aussitôt de manière impitoyable avant de tuer Markovitz et Bechmann, désormais inutiles. Il charge dans un même temps ses hommes de mains Requin, un imposant tueur à gages de 2, 18 m portant des dents en acier, et Sandor, de récupérer la copie microfilmée contenant le système de dépistage, et de tuer toute personne ayant pu s'en approcher.

Se retrouvant en Égypte dans le cadre de sa mission, Bond se présente à la demeure d'Aziz Fekkesh, un intermédiaire ayant acheté le microfilm à l'assistante de Stromberg, mais Sandor tente de lui tendre en embuscade et l'espion l'élimine rapidement. Se rendant ensuite à un spectacle de son et lumière à Gizeh, 007 s'aperçoit qu'Amasova est déjà en contact avec Fekkesh. Ça n'empêche pas ce dernier de périr entre les mains de Requin, aux yeux et à la barbe des deux agents impuissants. Le binôme suit ensuite une piste qui le conduit à Max Kalba, le propriétaire d'un club, auprès de qui 007 et triple X tentent d'acheter le microfilm avant que Kalba ne soit également tué par Requin, qui récupère l'objet convoité. Suivant l'assassin dans un site antique, Bond et Amasova récupèrent enfin le microfilm et échappent au tueur géant avant que leurs supérieurs respectifs ne décident de s'associer dans leur enquête commune afin d'augmenter leurs chances de réussite et d'améliorer les relations entre leurs deux nations. Le microfilm est alors analysé et permet d'établir que son propriétaire est Stromberg, qui est alors identifié comme le responsable des vols des sous-marins.

James Bond contre Requin 2

Bond étant confronté à Requin.

Alors qu'ils voyagent en train en Sardaigne, en Italie, afin de rencontrer Stromberg, Bond et Anya sont à nouveau confrontés à Requin. Lorsque 007 sauve son homologue soviétique du tueur géant (qui survit néanmoins à cette nouvelle rencontre), les deux espions commencent à entretenir une relation amoureuse malgré l'opposition de leurs pays en guerre froide. Sous l'identité d'un biologiste marin et de sa femme, le duo rencontre Stromberg à bord de l'Atlantis et découvre que le riche industriel tente supposément de bâtir une cité sous-marine pour sauver l'humanité, et qu'il possède le Liparus, le deuxième plus gros navire du monde en termes de tonnage. Toutefois, Bond et Anya sont démasqués et Stromberg envoie alors plusieurs sbires à leurs trousses dont Requin et sa pilote d'hélicoptère Naomi. Au terme de plusieurs courses-poursuites spectaculaires, le duo échappe à leurs poursuivants grâce à l'équipement spécial de la Lotus Esprit conduite par 007, qui est notamment capable de se transformer en sous-marin. De retour à leur hôtel, Bond et sa partenaire établissent que le Liparus n'a fait aucune escale au cours des six derniers mois. C'est alors qu'Amasova se rend compte que son partenaire a tué Barsov. Elle jure alors de l'éliminer en retour une fois leur mission terminée.

Plus tard, le binôme monte à bord d'un sous-marin américain, l'USS Wayne, afin d'examiner le Liparus. Mais le pétrolier capture également ce sous-marin (il est alors révélé que sa proue se compose de portes d'étrave lui permettant d'engloutir jusqu'à trois sous-marins). Son équipage est forcé de se rendre auprès de l'armée personnelle de Stromberg et est emprisonné avec les équipages du Ranger et du Potemkin, détenus à bord du Liparus depuis tout ce temps. Ayant reconnu Bond et Anya parmi les marins, Stromberg leur apprend que son objectif vise à amener le Ranger et le Potemkin à tirer des missiles sur New York et Moscou pour aggraver les tensions en cours entre les États-Unis et l'Union soviétique, déclenchant un holocauste nucléaire qui détruira le monde et lui permettra de créer une nouvelle civilisation sous l'océan. Alors que ce mégalomane quitte le Liparus avec Anya pour rejoindre de l'Atlantis, 007 se libère et délivre les marins capturés avant de s'allier à eux. Ils engagent les hommes de Stromberg dans une bataille longue et intense au terme de laquelle ils prennent le contrôle du navire malgré de lourdes pertes subies dans les deux camps. Les protagonistes parviennent finalement à détruire le coffrage blindée de la salle des opérations avec un détonateur de missile balistique volé, et reprogramment les tirs du Ranger et du Potemkin pour les amener à se détruire l'un l'autre, contrecarrant ainsi les plans de Stromberg. Bond et ses troupes échappent enfin au naufrage du Liparus et fuient à bord du Wayne.

Stromberg et la confrontation

Bond confrontant Stromberg pour la dernière fois.

Suite à cela, le Wayne reçoit l'ordre du Pentagone de détruire l'Atlantis. Bond négocie auprès du commandant du navire pour avoir le temps de sauver Anya. Montant à bord de l'Atlantis, l'agent du MI6 tue Stromberg après une dernière confrontation avant de faire à nouveau face à Requin qu'il laisse ironiquement tomber dans un bassin où nage un requin. L'assassin parvient malgré tout à tuer le squale avec ses dents d'acier. Libérant Anya alors que le Wayne torpille l'Atlantis, Bond fuit avec cette dernière dans une sonde de survie et échappe de peu au naufrage de la citadelle, tout comme Requin. Cependant, Anya est encore tentée de tuer 007 pour venger la mort de Barsov, mais James use de ses charmes pour la convaincre d'abandonner sa croisade et ils couchent ensemble dans la sonde. Celle-ci est récupérée par un navire de la flotte britannique, laissant leurs supérieurs choqués et embarrassés d'apercevoir leurs agents dans cette position gênante.

Distribution[]

Production[]

Genèse du projet et écriture[]

Suite à la production du précédent film, L'homme au pistolet d'or (1974), il était déjà prévu que le film suivant soit L'espion qui m'aimait comme annoncé dans le générique de fin de ce dernier film. La production a cependant été retardée car le producteur de la série, Harry Saltzman a dû céder ses parts d'EON Productions et de Danjaq, la société qui détient les droits sur les romans de Ian Fleming, à la société United Artists, en raison de difficultés financières.

Guy Hamilton, qui a réalisé les trois derniers films de la série, devait à l'origine mettre en scène ce dixième opus et avait rencontré le romancier britannique Anthony Burgess, (Orange mécanique), grand fan de Fleming, pour lui proposer d'écrire le script. Burgess a alors écrit une première ébauche mais son travail a déplu à Hamilton et à Broccoli, qui l'ont congédié[3]. Le réalisateur John Landis (Les Blues Brothers) a également proposé un scénario troublant dans lequel Bond sauvait un pape d'une tentative d'assassinat[4]. Un autre scénario loufoque, dans lequel Bond affrontait l'organisation criminelle du SPECTRE, dirigée par Hugo Drax, avec l'aide de la James Bond Girl Tatiana Romanova, a par la suite été écrit par l'écrivain Cary Bates. Broccoli a trouvé que tous les écrivains qu'il avait sollicité imaginaient des scénarios trop comiques et a donc fait appel au scénariste vétéran Richard Maibaum. Ce dernier a eu l'idée d'introduire une espionne russe nommée Anya Amasova. Le leader du SPECTRE Ernst Stavro Blofeld devait pendant un certain temps faire partie de l'histoire mais puisque le scénariste Kevin McClory détenait les droits liés au personnage suite à la polémique liée au roman Opération Tonnerre (1961) de Fleming, il a dû en être retiré[3].

Après que Hamilton ait quitté le projet pour travailler sur le film Superman (1978) (ce qui a également retardé la production), Peter Hunt, ancien monteur de la saga et réalisateur de Au service secret de Sa Majesté qui a auparavant refusé de réaliser Vivre et laisser mourir (1973), a décliné l'offre de mettre en scène ce film[5]. Le cinéaste à succès (alors débutant) Steven Spielberg, en post-production de son futur blockbuster Les dents de la mer (1975), a lui aussi été approché par Broccoli, mais restant préoccupé par son inexpérience[6] et malgré le large succès des Dents de la mer, Broccoli a fait appel à Lewis Gilbert, qui avait auparavant réalisé On ne vit que deux fois (1967), et a emmené avec lui le romancier britannique Christopher Wood afin qu'il collabore avec Maibaum[3].

Un clin d'œil à cependant été adressé à Spielberg avec le nom de Requin (Jaws en V.O.), Jaws étant le titre américain des Dents de la mer, film que Spielberg finalisait lorsqu'il a été contacté.

Maibaum a décidé de réutiliser un script antérieur du film Les diamants sont éternels (1971) dans lequel le frère jumeau du méchant Auric Goldfinger possédait un pétrolier équipé d'un laser. Le personnage a ensuite été renommé "Stavros" et capturait des sous-marins nucléaires à l'aide de son pétrolier appelé Leparus/Lepadus. Il avait également un puissant homme de main nommé Requin, qui mourrait dans un four crématoire à la fin du script[3]. Tom Mankiewicz, le scénariste des deux films précédents, est venu en aide à Maibaum et à Wood. Le script a finalement été écrit en deux versions ; l'une avec Stavros et l'autre avec Ernst Stavro Blofeld. Néanmoins, comme son personnage a été utilisé, Kevin McClory a attenté un procès contre EON Productions en 1976. Entretemps, Broccoli envisagea que Blofeld réussisse à s'enfuir à la fin de l'histoire et qu'il se fasse tuer dans le pré-générique du film suivant, Rien que pour vos yeux. Cependant, à cause du risque de poursuites judiciaires, le méchant a été renommé Karl Stromberg mais possédant toujours les caractéristiques de Blofeld (calvitie, caressant un chat blanc). Il est finalement décidé d'enlever tout cela du script[3].

À l'origine, Stromberg devait être un ancien nazi qui regrettait le temps des fours crématoires, voulait créer une race supérieure et vivrait dans une cité sous-marine. Finalement, lorsque l'acteur autrichien Curd Jürgens a obtenu le rôle de l'antagoniste, plusieurs modifications ont étés apportées à son personnage[3].

Le film reprend uniquement le titre original du roman de Ian Fleming Motel 007 (1962), l'auteur ayant demandé à la production de ne pas reprendre son intrigue. Les personnages de Sandor et de Requin semblent néanmoins être basés sur les gangsters Sluggsy Morant et Horreur Horowitz apparus dans le roman, Horreur portant des dents en acier et Sluggsy étant chauve.

Distribution[]

Lewis Gilbert voulait à l'origine que l'actrice américaine Lois Chiles interprète Anya Amasova mais l'agent de cette dernière lui apprit que celle-ci avait temporairement pris sa retraite après avoir été bouleversée par des critiques négatives et qu'elle prenait désormais des cours de théâtre[7]. Malgré cela, Chiles obtiendra plus tard le rôle de l'agent de la CIA Holly Goodhead, la James Bond Girl principale dans Moonraker (1979). Barbara Bach a obtenu le rôle d'Anya seulement quatre jours avant le début du tournage et s'attendait apparemment à n'obtenir qu'un rôle secondaire. Broccoli décida de faire appel à l'actrice après avoir visionné un bout d'essai qu'elle avait tourné pour son ancien associé Tony Richardson[8].

Curd Jürgens a été choisi pour incarner Stromberg à la suggestion de Lewis Gilbert, qui avait auparavant travaillé avec lui sur le film Visa pour Hong Kong (1959) dans lequel le comédien tenait le rôle principal. Avant qu'il ne soit retenu, l'acteur britannique James Mason a été envisagé pour le rôle[7][9].

Caroline Munro a été choisie pour incarner Naomi par Broccoli[10]. L'actrice et mannequin néerlandaise Sylvia Kristel a également auditionné pour ce rôle[11] et tentera plus tard, sans succès, de décrocher les rôles de Corinne Dufour et d'Holly Goodhead dans Moonraker[12][13][14].

Tournage[]

Le tournage de L'espion qui m'aimait a débuté le 31 août 1976 et s'est terminé le 26 janvier 1977. Il a été filmé entre autres aux studios de Pinewood de Londres, en Sardaigne, en Égypte, à Malte, en Écosse, à Okinawa (Japon), en Suisse et au Mont Asgard, au Canada.

Intérieur du Liparus

L'intérieur du Liparus comme montré dans le film.

Comme aucun studio n'était assez grand pour filmer l'intérieur du Liparus, le décorateur Ken Adam a supervisé dès mars 1976 la construction d'une nouvelle scène sonore à Pinewood : la 007 Stage au coût de 1,8 millions de dollars. La scène sonore était si énorme (la plus grande de l'époque[15]) que le directeur de la photographie Claude Renoir était incapable de l'illuminer efficacement, sachant que sa vue se détériorait, et le cinéaste Stanley Kubrick, qui rendait visite à la production en secret, l'a donc conseillé sur la façon d'éclairer la scène[15]. Pour l'extérieur, la compagnie pétrolière Shell était prête à prêter un pétrolier non utilisé à la production mais les risques en matière d'assurance et de sécurité étant trop élevés, la production préféra utiliser des miniatures construites par l'équipe du superviseur des effets spéciaux Derek Meddings. Comme pour certains des précédents films, les scènes sous-marines ont été tournées aux Bahamas. La piscine au requin de Stromberg a été filmée avec un requin vivant placé dans une piscine d'eau salée. La transformation de la Lotus en sous-marin a été réalisée en utilisant sept modèles différents, un pour chaque étape de la transformation. Pour les bureaux du général Gogol, Ken Adam voulait un espace ouvert pour contraster avec le quartier général fermé de M et s'est inspiré du cinéaste Sergei Eisenstein pour faire un ensemble "en crypte russe". D'autres scènes dont celle du Mojaba Club (située au Caire dans le film), celle du bureau de M et celle du train ont également été filmées à Pinewood.

Durant le tournage en Égypte, l'équipe a fêté le cinquantième anniversaire de Roger Moore. Lors du tournage de certaines scènes au Caire et à Gizeh, un représentant du gouvernement égyptien était présent afin de s'assurer que son pays ne soit pas représenté d'une manière négative. En conséquence, lors du tournage de la scène où une construction égyptienne s'effondre sur Richard Kiel (Requin) et que Bond se moque de la fragilité de cette dernière, Moore n'avait pas vraiment articulé lorsqu'il avait prononcé cette réplique pour qu'elle passe inaperçue vis-à-vis du gouvernement égyptien. L'acteur a par la suite rejoué le dialogue en post-production[16] et lorsque le film est sorti, la scène a ironiquement beaucoup fait rire le public égyptien[6].

Saut à ski

La scène du saut à ski telle que montrée dans le film.

La célèbre scène du saut à ski dans le pré-générique est venue d'une idée de Michael G. Wilson, le beau-fils d'Albert Broccoli[17]. Bien qu'elle soit située dans les Alpes autrichiennes, le réalisateur de seconde équipe John Glen souhaitait tourner la scène dans la région de Lauterbrunnen, en Suisse, où avait été tourné Au service secret de Sa Majesté[17], mais le cascadeur, Rick Sylvester[2][18], estimait que le saut nécessitait un emplacement plus haut et a suggéré de le filmer sur le mont Asgard, à plus de 2 000 mètres d'altitude[17]. La séquence a également été filmée sur le massif de l'Engadine, dans le canton des Grisons, en Suisse[2]. Sylvester était payé 30 000 $ pour réaliser la scène[19]. Comme on peut le voir dans le film, un des skis a failli s'emmêler dans les fils du parachute mais la scène a heureusement pu être réalisée sans incident [19]. La scène est aujourd'hui encore considérée comme une des séquences les plus spectaculaires de la série[17].

Pour les prises de vue en Sardaigne, Lotus a livré à la production deux modèles autorisés à circuler sur la voie publique, dont l'un a été transformé en voiture-caméra. Au départ, le pilote cascadeur désigné pour filmer la séquence de poursuite impliquant la Lotus Esprit n'a pas su rendre la scène suffisamment excitante en raison des niveaux d'adhérence importants de l'Esprit. Après une prise infructueuse, l'équipe a demandé à ce que la voiture soit ramenée sur le lieu de tournage et, en l'absence du cascadeur, Roger Becker, ingénieur chez Lotus, qui est venu sur le plateau avec les Esprits et connaissait bien les caractéristiques de maniabilité de la voiture, a pris le volant. Sa brève performance dans la voiture a été si impressionnante que lorsqu'il s'est placé devant les caméras une fois sa prouesse réalisée, Broccoli lui aurait demandé de répéter l'exploit immédiatement, en s'assurant que les caméras tournent cette fois. Becker a ensuite été engagé pour réaliser la quasi-totalité des cascades de la séquence de poursuite. En plus des deux voitures susmentionnées, Lotus a également mis six carrosseries Esprit à la disposition de la production, dont l'une a été utilisée pour les scènes sous-marines.

Requin détruisant le verrou

Requin détruisant un verrou avec ses dents en acier.

Les dents en acier portées par Richard Kiel ont été conçues par Peter Thomas, un technicien dentaire qui travaillait près de Pinewood. L'acteur a rapporté que la mâchoire était inconfortable et qu'il ne pouvait pas la porter plus d'une minute. Durant le tournage, de la réglisse était utilisée lorsque Requin devait mordre quelque chose. Après avoir servi dans une scène, les dents étaient placées dans un récipient en plastique avec du coton hydrophile dans le fond et étaient rincées avec un rince-bouche afin de pouvoir être utilisées dans la scène suivante. Comme Kiel l'a déclaré dans une interview, la chaîne que Requin détruit avec ses dents avant de tuer Aziz Fekkesh était faite de réglisse[15]. L'acteur a été doublé par le cascadeur Bob Simmons, un habitué de la série, durant le tournage de l'affrontement dans le train, bien que Simmons mesurât environ 30 centimètres de moins que Kiel.

Musique[]

La bande originale de L'espion qui m'aimait a été composée par Marvin Hamlisch, qui a remplacé le compositeur habituel John Barry, qui n'était pas disponible pour travailler au Royaume-Uni pour des raisons fiscales. Cette bande sonore, par rapport aux autres films de James Bond de l'époque, est plus orientée vers le disco et comprend une nouvelle interprétation disco du James Bond Theme intitulée "Bond 77" ; plusieurs morceaux de musique classique ont également été inclus dans la partition. Par exemple, alors qu'il donne sa secrétaire fourbe en pâture à son requin, Stromberg joue l'"Air sur la corde de sol" de Johann Sebastian Bach. Il joue ensuite le début de la section des cordes du deuxième mouvement, Andante, du concerto pour piano n° 21 de Mozart, alors que sa citadelle océanique, l'Atlantis, émerge de la mer[20]. La partition comprend également deux morceaux de musique de films populaires écrits par Maurice Jarre. Le thème du film Le docteur Jivago (1965), qui est joué sur la boîte à musique d'Anya pendant la séquence de pré-générique, et le thème de Lawrence d'Arabie (1962), qui apparaît comme musique de fond durant une séquence dans le désert.

La chanson du générique, Nobody Does It Better, a été composée par Marvin Hamlisch, écrite par Carole Bayer Sager et interprétée par Carly Simon. Il s'agit de la première chanson-titre de la série dont le titre est différent de celui du film, bien que le titre original figure dans les paroles. Elle a été nominée pour l'Oscar de la meilleure chanson, mais a perdu face à "You Light Up My Life" de Joseph Brooks.

Sortie[]

L'avant-première mondiale de L'espion qui m'aimait a eu lieu le 7 juillet 1977 en présence de la princesse Anne à l'Odeon Leicester Square de Londres et il est sorti en Italie le même jour. Le métrage a rapporté 185,4 millions de dollars dans le monde entier dont 46 000 000 $ aux États-Unis. C'était à l'époque le film de United Artists le plus rentable. En France, il a totalisé 3 500 993 entrées dont 938 146 à Paris[1].

Médias[]

Photos[]

Vidéos[]

Notes[]

  • Il y a une ambiguïté entretenue dans le titre. On peut en effet se demander si le personnage qui dit "l'espion qui m'aimait" est Anya parlant de Sergei Barsov, son amoureux russe tué par 007 au début du film, ou Anya parlant de James Bond. Cela pourrait aussi bien être Bond parlant de Anya puisqu'en anglais le mot "espion" est le même au féminin qu'au masculin.
  • L'espion qui m'aimait a était le premier film de la série "officielle" à avoir été diffusé à la télévision française.
  • Albert Broccoli a déclaré dans une interview avec l'historien Robert Osborne du magazine Hollywood Reporter, que L'espion qui m'aimait était un de ses trois James Bond préférés, les deux autres étant Bons baisers de Russie et Goldfinger[21].
  • C'est également un des deux films favoris (l'autre étant Au service secret de Sa Majesté) du cinéaste à succès Christopher Nolan[22].
  • C'est également le film de James Bond préféré de Christopher Wood[23].
  • C'est le premier film à faire explicitement allusion (bien que brièvement) à la mort de Tracy, l'épouse de Bond, dans Au service secret de Sa Majesté ; dans la scène au Mojaba Club, Anya mentionne à Bond qu'il a été marié une fois et que sa femme a été tuée.
  • Avec Rien que pour vos yeux, L'espion qui m'aimait était le James Bond préféré de Roger Moore parmi ceux dans lesquels il avait joué. Ainsi, afin de rendre hommage à l'acteur après son décès en 2017, les deux films ont été ressortis au cinéma dans des territoires limités dans le monde et 50% des bénéfices des projections sont allés à l'UNICEF pour lequel Moore était ambassadeur de bonne volonté[24].
  • Durant la séquence égyptienne, Bond rend visite à M dans un tombeau égyptien, marquant la troisième occasion dans la série de films où le bureau du chef du MI6 est installé dans un cadre inhabituel. Il a également été transféré à bord du HMS Tenby, un sous-marin de la Royal Navy, dans On ne vit que deux fois (1967), dans l'épave du RMS Queen Elizabeth dans le port de Hong Kong L'homme au pistolet d'or (1974), dans un monastère brésilien dans Moonraker (1979) et dans un C-130 Hercules dans Tuer n'est pas jouer (1987). C'est cependant la première fois que l'atelier de Q est également déplacé avec son personnel et ses gadgets, bien que Q ait retrouvé Bond sur le terrain de son propre chef à plusieurs reprises depuis Opération Tonnerre (1965). L'atelier de Q sera à nouveau relocalisé dans des destinations exotiques dans Moonraker et Octopussy (1983).
  • Le cascadeur et acteur Glenn Foster a vu L'espion qui m'aimait au cinéma lorsqu'il était enfant et son ambition de devenir cascadeur est due au fait qu'il a été impressionné par la scène du saut à ski[25]. Foster a participé aux films Meurs un autre jour (2002), Casino Royale (2006) et surtout Quantum of Solace (2008) dans lequel il incarne l'agent double Craig Mitchell.

Références[]

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=7938
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Evin, Guillaume Perriot, Laurent (2020), Bons baisers du monde. ISBN 2100810820
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 http://www.commander007.net/2016/02/lespion-maimait-scripts-originaux/
  4. https://screenrant.com/roger-moore-james-bond-movie-pope-kidnapping/
  5. Field, Matthew (2015). Some kind of hero : 007 : the remarkable story of the James Bond films. Ajay Chowdhury. Stroud, Gloucestershire. ISBN 0750964219. OCLC 930556527.
  6. 6,0 et 6,1 http://www.imdb.com/title/tt0076752/trivia/
  7. 7,0 et 7,1 https://www.mi6-hq.com/sections/movies/tswlm_trivia.php
  8. https://jamesbond007.net/portfolio/anya-amasova-barbara-bach/
  9. https://screenrant.com/007-actors-almost-cast-as-bond-villains/
  10. http://jamesbond007.net/Encyclo/naomi-caroline-munro/
  11. https://bandsaboutmovies.com/2020/04/10/the-spy-who-loved-me-1977/
  12. http://filmstarfacts.com/2017/11/27/bond-girls-pt-4/
  13. http://www.imdb.com/title/tt0079574/trivia/
  14. https://m.imdb.com/name/nm0000482/trivia/
  15. 15,0 15,1 et 15,2 https://screenrant.com/james-bond-007-spy-who-loved-me-facts-trivia/
  16. https://screenrant.com/james-bond-behind-the-scenes-facts-trivia/
  17. 17,0 17,1 17,2 et 17,3 https://screenrant.com/james-bond-spy-who-loved-me-ski-jump-filming/
  18. https://www.dvdclassik.com/critique/rien-que-pour-vos-yeux-glen
  19. 19,0 et 19,1 https://www.youtube.com/watch?v=oCu6e_Y5_Xk
  20. https://www.mi6-hq.com/sections/articles/tswlm_sound
  21. http://www.classicmoviehub.com/facts-and-trivia/film/from-russia-with-love-1963/page/1/
  22. https://screenrant.com/james-bond-christopher-nolan-favorite-movies/
  23. https://jamesbond007.net/portfolio/lespion-qui-maimait-1977-novelisation/
  24. https://www.imdb.com/title/tt0082398/trivia/
  25. http://www.glenn-foster.com/

  

Advertisement