James Bond
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James Bond
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Pour les articles homonymes, voir On ne vit que deux fois.

Blofeld: "James Bond. Permettez-moi de me présenter. Oui, c'est moi Ernst Stavro Blofeld. On m'avait dit que vous aviez été assassiné à Hong Kong."
James Bond: "Oui, c'est ma seconde vie."
Blofeld: "On ne vit que deux fois, monsieur Bond."
―Ernst Stavro Blofeld et James Bond[src]

On ne vit que deux fois (You Only Live Twice en version originale) est un film d'espionnage et d'action britannique sorti en 1967. Il s'agit du cinquième long-métrage de la série de films de James Bond créée et produite par Albert R. Broccoli et Harry Saltzman par l'intermédiaire de leur société EON Productions. L'acteur écossais Sean Connery incarne l'agent du MI6 fictif pour la cinquième fois consécutive. C'est le premier film de la série à être réalisé par Lewis Gilbert, qui a ensuite mis en scène L'espion qui m'aimait (1977) et Moonraker (1979), tous deux avec Roger Moore. Outre Connery, la distribution comprend également Tetsurō Tamba, Akiko Wakabayashi, Mie Hama, Teru Shimada et Karin Dor alors que Donald Pleasence incarne le méchant Ernst Stavro Blofeld, marquant la première fois que le visage de l'énigmatique chef de l'organisation criminelle du SPECTRE est montré.

Le scénario de On ne vit que deux fois a été écrit entre autres par l'écrivain et scénariste britannique Roald Dahl (Charlie et la chocolaterie, James et la grosse pêche, Mathilda...), et est vaguement basé sur le roman de 1964 du même nom du romancier Ian Fleming. C'est le premier film de la franchise à dévier fortement de l'histoire originale, intégrant uniquement certains personnages et lieux du livre dans une histoire globalement inédite. Dans le film, James Bond est envoyé au Japon après avoir simulé sa mort alors que des capsules spatiales américaines et soviétiques disparaissent mystérieusement en orbite, laissant les États-Unis et l'Union soviétique s'accuser mutuellement. Il est finalement établi que le SPECTRE a été engagé par une puissance asiatique non identifiée à l'écran (mais qui est implicitement la Chine communiste), pour engendrer un conflit armé opposant les deux nations, à l'issue duquel l'organisation devrait prendre le pouvoir une fois les deux superpuissances affaiblies[2]. Le film a été tourné principalement au Japon de juillet 1966 à mars 1967. Durant le tournage, Sean Connery se lassait de plus en plus de son rôle. Il a alors été annoncé qu'il ne jouerait plus James Bond. Toutefois, après avoir été remplacé par le mannequin australien George Lazenby dans le film suivant, Au service secret de Sa Majesté (1969), Connery rejouera 007 dans Les diamants sont éternels (1971) et plus tard dans le film hors-série Jamais plus jamais (1983).

Le budget de On ne vit que deux fois est estimé à 9 500 000 $[1] et il a rapporté plus de 111 000 000 $ au box-office (841 millions en avril 2019[3]). Comme les précédents films, il a été un grand succès et a reçu majoritairement des critiques positives. Mais il a été le premier de la série à être confronté à une baisse des revenus au box-office en raison de la surabondance des films d'espionnage. Ce cinquième opus a notamment été en concurrence avec le film parodique Casino Royale, sorti la même année et mal reçu, mais qui marqua la première "guerre des Bond". La deuxième "guerre" a opposé Octopussy à Jamais plus jamais en 1983.

Synopsis[]

La capsule spatiale américaine Jupiter 16 de la NASA, est capturée par un engin spatial non identifié alors qu'elle était en contact radio avec les bases de Hawaï et de Houston. En raison des tensions de la guerre froide, les États-Unis accusent rapidement le gouvernement soviétique d’être responsable de cet incident. Le gouvernement britannique, pour sa part, soupçonne plutôt le Japon lorsque l'engin spatial ayant "avalé" Jupiter 16 atterri quelque part dans la mer du Japon. L'agent du MI6 James Bond 007 est alors chargé de l'enquête. Afin d'avoir les coudées franches, il simule sa mort à Hong Kong avec l'aide d'une collègue, et de fausses funérailles sont organisées en pleine mer avant qu'il ne soit envoyé à Tokyo par son supérieur M.

James Bond et Aki au tournoi

Bond et Aki assistant au tournoi de sumo.

À son arrivée, l’officier de la Royal Navy assiste à un tournoi de sumo où il est abordé par la charmante Aki, son contact des services secrets japonais, qui le conduit chez Dikko Henderson, un agent de liaison du MI6. Ce dernier confirme à Bond que les Russes ne sont pas impliqués dans la disparition de la capsule mais qu'une grande entreprise japonaise serait apparemment mêlée à l'opération. Cependant, Henderson est poignardé à travers la cloison d'un shōji par un assassin que 007 élimine aussitôt, avant d'utiliser ses vêtements pour se faire conduire au siège de l'entreprise Osato Chimicals & Engineering par le complice du tueur. Parvenant à neutraliser l'agent au cours d'un bref combat, Bond vole des documents dans un coffre-fort mais est poursuivi par les agents de sécurité de l'établissement avant d'être sauvé par Aki, qui prend ensuite la fuite dans une station de métro désaffectée lorsque 007 tente de l'interroger. En poursuivant la jeune femme, Bond tombe dans une trappe et se retrouve dans le bureau de Tigre Tanaka, le chef des services secrets japonais. Ce dernier analyse à la demande du Britannique les documents volés dans le coffre, les deux hommes découvrent alors un micropoint sur une photo du cargo Ning-Po qui leur apprend que la touriste qui a pris ce cliché a ensuite été tuée par mesure de sécurité. Bond suspecte que l'organisation secrète du SPECTRE pourrait être mêlée à la disparition de la capsule. Il retrouve ensuite Aki et fidèle à lui-même, la met dans son lit.

Le lendemain, 007 retourne à Osato Chemicals et y rencontre le directeur de l'établissement, M. Osato, en se faisant passer pour un potentiel acheteur du nom de Jim Fisher. Il est rapidement démasqué lorsque l'homme d'affaires remarque qu'il est armé. Il ordonne alors à sa secrétaire allemande, Helga Brandt, d'envoyer des tueurs aux trousses de James. Aki le sauve alors une nouvelle fois avec l'aide de Tanaka. Le binôme se rend ensuite au quai de Kōbe où le Ning-Po a fait escale, ils découvrent que le navire livre des éléments servant de carburant pour des fusées. Ils sont cependant découverts par l'équipage et bien qu'Aki parvienne à s'enfuir, Bond est capturé et est interrogé par Brandt dans sa cabine du Ning-Po. Mais il séduit l'assistante d'Osato avant de la convaincre de le ramener à Tokyo aux commandes d'un avion. Cependant, il s'avère que Brandt n'avait en réalité aucune intention de trahir son patron puisqu'elle entrave 007 à son siège et saute de l'appareil en parachute durant le vol pour le laisser s'écraser avec Bond à l'intérieur. L'agent "00" parvient néanmoins à se libérer et à sortir de l'appareil à temps.

James Bond à bord de la Petite Nellie

Bond survolant le volcan à bord de la Petite Nellie.

Pendant ce temps, les hommes de Tanaka découvrent que le Ning-Po a déchargé sa cargaison au large de l'île de Matsu, dans la mer du Japon, et Bond y fait une reconnaissance à bord de la Petite Nellie, un autogire armé apporté à la demande de 007 par Q, le quartier-maître équipementier du MI6. Près d'un volcan éteint, l'espion est attaqué par quatre hélicoptères qu'il détruit un à un grâce à l'équipement de la Petite Nellie. L'attaque semble confirmer qu'une base ennemie est à proximité. Peu de temps après, une capsule spatiale soviétique est lancée, mais est elle aussi capturée par le mystérieux engin spatial, faisant monter davantage les tensions entre l'Union soviétique et les États-Unis. L'engin spatial atterri dans une base dissimulée à l'intérieur du volcan. Il est alors révélé que le leader du SPECTRE, Ernst Stavro Blofeld, a été embauché par une puissance asiatique sans scrupule (vraisemblablement la Chine rouge) pour pousser les États-Unis et la Russie à s'anéantir mutuellement afin de permettre à cette superpuissance de dominer le monde. Tout en concluant un accord avec des représentants de ce gouvernement, Blofeld convoque Osato et Brandt (qui s'avèrent donc être eux aussi des agents du SPECTRE) pour qu'ils répondent de l'échec de la tentative d'assassinat de 007. Lorsque Osato remet toute la faute sur sa secrétaire, Blofeld la fait tomber, paniquée, dans un bassin infesté de piranhas, la laissant se faire dévorée par les poissons. Le chef du SPECTRE ordonne à un Osato également terrifié de tuer Bond une bonne fois pour toutes.

Tanaka et son plan

Tanaka expliquant son plan à Bond.

Rejoint par Bond dans sa base d'entraînement située dans un château médiéval, Tanaka lui explique qu'il projette d'infiltrer l'île de Matsu avec son armée de ninjas mais que pour éviter d'attirer les soupçons, 007 devra se faire passer pour un jeune marié japonais et épouser une Ama du village de pêcheurs de l'île. Cependant, alors que Bond s'initie aux arts martiaux avec les ninjas en attendant que la cérémonie de mariage soit organisée, Osato tente de le faire tuer par plusieurs assassins. L'un d'eux, tentant d'empoisonner Bond dans son sommeil, empoisonne Aki par maladresse, qui dormait à ses côtés. Il sera immédiatement tué par 007.

Alors qu'ils arrivent sur l'île de Matsu avec Kissy Suzuki, l'épouse de Bond, Tanaka et lui sont informés qu'une nouvelle capsule américaine s'apprête à être lancée et que si elle est interceptée, les Américains lanceront des représailles contre l'Union soviétique. Ayant appris qu'une des plongeuses du village a été tuée dans une grotte sous-marine volontairement saturée de gaz mortel, 007 et Kissy y enquêtent et se rendent compte que le volcan abrite la base du SPECTRE. Le commander parvient à s'infiltrer dans le repaire grâce à une gigantesque trappe qui a l'apparence d'un lac dans le cratère du volcan, alors qu'il envoie Kissy prévenir Tanaka et ses ninjas. Libérant les astronautes américains capturés avec la première capsule, Bond s'apprête, avec leur aide, à prendre la place d'un agent du SPECTRE à bord de l'engin spatial. Mais Blofeld le repère en surveillant les préparatifs du lancement et le fait amener jusqu'à lui dans la salle de contrôle.

Blofeld face à Bond

Blofeld confrontant Bond.

Tandis que les deux hommes se rencontrent (pour la première fois), l'engin spatial est lancé pour intercepter la nouvelle capsule américaine alors que les États-Unis se préparent à lancer une attaque nucléaire contre les Russes. Mais les choses prennent un autre tournant lorsque Tanaka, Kissy et les ninjas arrivent à la base et attaquent les forces du SPECTRE. Au cours de la bataille qui s'ensuit, Blofeld tue personnellement Osato en réponse à ses multiples échecs. Quant à 007, libéré par Tanaka, il se fraye un chemin jusqu'aux appartements du chef du SPECTRE, où il élimine son garde du corps en le jetant dans le bassin des piranhas. Il utilise ensuite les clés que Blofeld avait donné au sbire pour activer le système d'auto-destruction de l'engin spatial juste avant qu'il ne puisse capturer la capsule américaine, contrecarrant ainsi les plans du SPECTRE.

Peu de temps après, Blofeld active le système d'auto-destruction de la base et s'enfuit, alors que les multiples explosions qui s'en suivent déclenchent une éruption volcanique. Bond, Tanaka, Kissy et les ninjas restants, parviennent de leur côté à sortir de la base à temps par une des galeries du volcan et sont récupérés par les forces maritimes japonaises et les services secrets britanniques. M convoque ensuite 007 pour un débriefing alors que l'agent échange des baisers passionnés avec Kissy dans une bouée de sauvetage soulevée par un sous-marin de la Royal Navy qui émerge juste en dessous.

Distribution[]

Production[]

Genèse du projet et écriture[]

Le roman Au service secret de Sa Majesté (1963) devait à l'origine être adapté après Opération Tonnerre (1965) mais le projet d'adaptation de ce roman a été suspendu car il nécessitait de nombreux repérages pour les scènes enneigées. Les producteurs ont alors décidé d'adapter On ne vit que deux fois à la place. Lewis Gilbert a initialement décliné l'offre de mise scène mais s'est finalement laissé tenter en prenant conscience du succès que le film pourrait rencontrer. Gilbert s'est donc rendu au Japon avec les producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli, le décorateur Ken Adam et le directeur de la photographie Freddie Young pour effectuer des repérages pendant trois semaines. L'idée originale était d'intégrer la base du SPECTRE dans un château comme dans le roman, mais il a finalement été décidé de la placer dans un volcan lorsque l'équipe apprit que les Japonais ne construisaient pas de château en bord de mer par crainte des typhons[9][10]. Alors qu'ils devaient repartir sur un vol de la compagnie BOAC, Gilbert, Saltzman, Broccoli, Adam et Young ont décidé de reporter leur départ pour assister à une démonstration de ninjas. Le 5 mars 1966, le Boeing 747 dans lequel les cinq hommes devaient se trouver s'est écrasé 25 minutes après son décollage au-dessus du mont Fuji, tuant tous ses passagers[10][11]. À Tokyo, l'équipe a rencontré le monteur Peter Hunt, qui était en vacances et a accepté de diriger la deuxième équipe du film en plus de le monter[12].

Le scénariste Harold Jack Bloom a rejoint l'équipe au Japon pour commencer à écrire le scénario. Bloom s'était basé sur un script antérieur du scénariste non crédité Sydney Boehm et sur le roman[13] et bien que sa version n'ait pas été retenue, certaines de ses idées (notamment l'intrigue autour de la disparition des capsules spatiales, le pré-générique avec la fausse mort de Bond et l'attaque des ninjas) ont été conservées. Il est donc crédité au générique avec la mention "additional story material". Le scénariste habituel Richard Maibaum étant indisponible, l'écrivain Roald Dahl (voir plus haut) a été contacté par les producteurs malgré son inexpérience en matière d'écriture cinématographique, vraisemblablement afin de prendre de nouvelles directions scénaristiques[9]. Dahl était un ami proche de Ian Fleming, il considérait que On ne vit que deux fois était un de ses plus mauvais romans et que son intrigue pouvait difficilement été adaptée en film. Il a alors décidé de s'éloigner passablement de l'intrigue originale[14]. Quelqu'un ayant suggéré à Dahl d'inclure trois James Bond Girls dans l'intrigue, que deux d'entre elles, une alliée et une méchante, soient tuées et que la troisième termine dans les bras de Bond à la fin du film, parmi les trois filles, seule Kissy Suzuki apparaissant déjà dans le roman, Aki et Helga Brandt ont alors dû être crées pour appliquer cette formule[14].

Distribution[]

Lorsque la pré-production de On ne vit que deux fois a débuté, Sean Connery a déclaré qu'il en avait marre de jouer James Bond et de tout l'engagement associé au rôle, notamment du temps passé à faire de la publicité pour chaque film et du fait d'être constamment associé au rôle. Harry Saltzman et Albert Broccoli ont finalement persuadé Connery de revenir en augmentant ses honoraires, lui permettant de toucher la somme de 750 000 $[9], mais se sont préparés à lui trouver un remplaçant pour le prochain opus.

Le rôle de Tigre Tanaka a été originellement proposé à l'acteur japonais Toshirō Mifune, qui l'a refusé[15]. Tetsurō Tamba a ensuite été choisi par Lewis Gilbert, qui l'avait déjà dirigé dans La septième aube (1964). Tamba a cependant été doublé dans la version originale par l'acteur et réalisateur britannique non crédité Robert Rietty mais la réplique où Tanaka s'adresse à ses masseuses en japonais a bien été prononcée par l'acteur[16]. Tamba aurait également proposé les actrices Akiko Wakabayashi et Mie Hama pour le film[15]. Wakabayashi a été initialement choisie pour interpréter Kissy Suzuki alors que Hama a été sélectionnée pour incarner un agent du nom de Suki[15]. Cependant, Hama, initialement refusée par Broccoli et Saltzman car elle ne réussissait pas à apprendre l'anglais, a été acceptée lorsque Tamba a averti Gilbert que s'il ne l'enrôlait pas, l'actrice se suiciderait probablement, pensant qu'elle aurait fait honte à son pays[15]. Comme de nombreuses autres James Bond Girls de l'époque, Hama a été doublée dans la version originale par l'actrice allemande non créditée Nikki van der Zyl[4][15]. Wakabayashi a aussi demandé à ce que "Suki" soit renommé "Aki".

Pour le rôle d'Ernst Stavro Blofeld, un acteur devait être choisi pour remplacer Anthony Dawson, qui a joué les mains et le bas du corps du chef du SPECTRE sans que son visage ne soit montré dans Bons baisers de Russie (1963) et Opération Tonnerre, probablement parce que Dawson avait déjà incarné l'homme de main R.J. Dent dans James Bond 007 contre Dr. No (1962). Saltzman a d'abord engagé l'acteur tchèque Jan Werich pour jouer Blofeld dans ce film[17][18]. Cependant, les producteurs ont finalement décidé que Werich ressemblait plus à "un grand-père sympathique à l'allure du Père noël". Le comédien a donc été rejeté après cinq jours de tournage[17]. L’excuse officielle était que Werich était malade[19]. L'acteur britannique Donald Pleasence, qui était spécialisé dans les incarnations de méchants, a ensuite été invité à jouer Blofeld[20]. Afin que le méchant ait une apparence inhabituelle, il a été envisagé de lui attribuer une bosse, une barbe et une main artificielle avant de lui faire arborer une cicatrice ensanglantée au visage[20]. Pleasence a trouvé la cicatrice inconfortable à cause de la colle qui la fixait à son œil[21].

Pour le rôle d'Helga Brandt, plusieurs mannequins européens ont été testés, l'une d'elles étant l'actrice allemande Eva Renzi, qui l'a refusé avant que Karin Dor n'ait été engagée[10][22]. Bien qu'étant allemande, Dor a été doublée dans la version allemande du film.

Plusieurs experts en arts martiaux ont été embauchés pour jouer les ninjas de Tanaka.

Tournage[]

"Mort" de James Bond

La scène de la fausse mort de Bond comme montrée dans le film.

Contrairement à la plupart des films de James Bond, où l'on peut suivre l'espion dans divers endroits à travers le monde, On ne vit que deux fois se déroule presque exclusivement au Japon. Se rapprochant ainsi de James Bond 007 contre Dr. No, dont l'histoire se situait principalement en Jamaïque. Le budget du film était néanmoins colossal, notamment en raison des décors immenses de l'intérieur du cratère volcanique, qui ont coûté 1 000 000 $ à Ken Adam, soit pratiquement le budget du premier film[9][10]. Ils ont nécessité 700 tonnes d’acier, 300 kilomètres de tubes en acier, 200 tonnes de plâtre, 500 000 tubes d’assemblage et 200 000 m² de toile[9]. Le tournage du film a débuté le 4 juillet 1966 aux studios de Pinewood par la séquence du pré-générique dans laquelle Bond est apparemment tué, suivi par la fausse inhumation en mer de l'espion[3]. La production a déménagé fin juillet au Japon pour y tourner la majorité des scènes extérieures. Les lieux de tournage japonais comprennent une autoroute menant au mont Nachi (pour la scène où l'hélicoptère aimanté fait tomber la voiture poursuivant Bond et Aki dans la mer[3]) et le port de Kagoshima. Le château d'Himeji, qui est apparu dans de nombreuses œuvres du pays ainsi que dans la série télévisée américaine Shôgun, a servi pour le camp des ninjas[3]. Le tournage a repris à Pinewood en octobre 1966 et s'est achevé en mars 1967. Durant le tournage à Tokyo, l'équipe du film séjournait dans le New Otani, un hôtel bâti en prévision des Jeux olympiques de 1964 et qui était à l'époque le plus haut bâtiment de la ville. Il a servi de décor pour l'extérieur du siège de l'entreprise de M. Osato[3]. Durant le tournage de la séquence de l'affrontement sur les docks de Kobe, les comédiens et les techniciens devaient réellement être protégés des gangs locaux[3]. La scène au village des pêcheurs a été filmée à Akime, sur l'île de Kyūshū, située au sud du Japon. Les actrices japonaises ayant refusé de jouer les ama, les pêcheuses locales, l'épouse de Connery, Diane Cilento, s'est portée volontaire pour les remplacer. Lewis Gilbert a confié à ce propos : "Elle en a doublé cinq. Elle plongeait, nageait, ressortait de l'eau et recommençait. Elle a sauvé la situation."[3]

Durant le tournage, la relation entre Connery et les producteurs s'est vivement détériorée, l'acteur étant tellement agacé par son rôle qu'il n'adressait plus la parole à Broccoli et refusait de jouer si Saltzman et lui étaient présents sur le plateau[21]. Il faut savoir que la saga rencontrait un succès important au Japon à cette époque[9], les fans ont d'ailleurs harcelé Connery ainsi que Diane Cilento, même lorsqu'ils filmaient un plan dans la rue en caméra cachée[18]. Les journalistes locaux ont aussi tenté de prendre le comédien en photo dans une salle de repos et trente agents de sécurité ont donc été embauchés pour retenir les photographes. Mais les gardes ont eux aussi commencé à prendre des photos. Une photo de Connery sur des toilettes aurait même été publiée dans un journal de Tokyo[10]. L'Écossais a enfin été impliqué dans un scandale mineur au moment du tournage lorsqu'il a déclaré qu'il ne trouvait pas les femmes japonaises sexy. Ce malentendu était en réalité dû à une erreur de traduction, un jour où Connery était épuisé après une journée de tournage intensive[23].

Chat effrayé

Le chat de Blofeld est effrayé par le bruit des explosions comme on peut le voir dans le film.

Karin Dor a effectué elle-même la cascade où elle tombe dans la piscine de piranhas de Blofeld. Pour la scène de l'affrontement contre Ronald Rich (Hans), l'acteur et cascadeur Joe Robinson, qui incarnera plus tard l'antagoniste Peter Franks dans Les diamants sont éternels, a enseigné le judo à Connery et a également doublé Rich[24]. Lorsque les décors de la base volcanique ont explosé, le bruit était si assourdissant que le chat blanc de Blofeld a pris peur et s'est perdu dans les décors immenses, ne réapparaissant que quelques jours plus tard[18]. Donald Pleasence a également confié que le félin salissait son pantalon lorsqu'il était effrayé[23]. Certaines images du chat de Blofeld effrayé peuvent être visibles dans le résultat final. Le propriétaire réel de l'animal a alors intenté un procès à la production pour avoir traumatisé le félin et l'avoir rendu incapable de travailler à nouveau. Le volcan supposément éteint dans lequel se situe la base du SPECTRE, le mont Shinmoe, était en réalité toujours actif. Il appartient à la chaîne des monts Kirishima et son lac s'est évaporé lors d'une éruption en 2011[3]. Le cameraman John Jordan a été victime d'un grave accident, sa jambe ayant été sectionnée par un hélicoptère volant trop près de lui alors qu'il filmait une cascade aérienne[25].

Pour construire la Petite Nellie, l'équipe des effets spéciaux dirigée par John Stears a collaboré avec le commandant Ken Wallis de la Royal Air Force pour y intégrer les équipements de combat. Wallis lui-même a ensuite piloté l'appareil pour les besoins du tournage[9]. Les scènes d'explosions lors de l'affrontement entre la Petite Nellie et les hélicoptères du SPECTRE ont été filmées à Torremolinos, en Andalousie (Espagne), car le gouvernement japonais n'a pas autorisé la production à tourner ces plans dans un de ses parcs naturels. Le lieu a été choisi pour sa ressemblance avec les paysages japonais. Un des pilotes qui a participé à la séquence a été kamikaze pendant la Seconde Guerre mondiale. Lewis Gilbert a même déclaré : "Nous volons avec le seul kamikaze encore vivant !". En outre, les extérieurs de la station radar des Soviétiques ont été filmés en Alaska.

Le tournage devait initialement être terminé en novembre, date à laquelle expirait le contrat de Connery, mais l'acteur l'a finalement prolongé d'un mois[3].

Musique[]

La bande originale de On ne vit que deux fois est la quatrième de la série à avoir été composée par John Barry. La chanson du générique, You Only Live Twice, a été composée par Barry et le parolier Leslie Bricusse, et a été interprétée par la chanteuse à succès Nancy Sinatra après que son père Frank ait laissé passer l'occasion[26]. Barry a déclaré que la chanson finale avait nécessité 25 prises différentes. Avant que Nancy Sinatra n'ait été choisie pour interpréter la chanson, l'artiste britannique Julie Rogers a enregistré une autre chanson dont la musique et les paroles ont également été écrites par Barry et Bricusse mais celle-ci a été écartée, tout comme une autre chanson de la chanteuse soul américaine Lorraine Chandler[27].

Sortie[]

L'avant-première de On ne vit que deux fois a eu lieu le 12 juin 1967 à l'Odeon Leicester Square en présence de la reine Elizabeth II. Il est sorti le jour suivant au Royaume-Uni et aux États-Unis où il a rapporté 600 000 $ durant le week-end. Le film a rapporté au total 7 000 000 $ dans 161 salles aux États-Unis au cours de ses trois premières semaines et est resté le film le plus rentable de l'année pendant sept semaines. En France, On ne vit que deux fois est sorti le 20 septembre 1967 et a totalisé plus de 4 480 200 entrées dont plus de 1 078 140 à Paris[1]. Il s'agissait toutefois à l'époque de l'opus de la saga le moins rentable dans le pays en raison de sa concurrence avec les films de Louis de Funès et le film de guerre Les douze salopards[9]. Finalement, comme mentionné précédemment, le film a rapporté 111 584 787 $ à travers le monde.

Impact et héritage[]

Bien qu'il n'ait pas eu autant d'impact que James Bond 007 contre Dr. No ou Goldfinger (1964), On ne vit que deux fois est parfois considéré comme l'exemple par excellence du film d'espionnage, en particulier grâce à la prestation d'Ernst Stavro Blofeld, de ses aspirations à la domination mondiale et de son antre extravagante aménagée dans un volcan. Le film a alors été parodié plusieurs fois, notamment par la trilogie Austin Powers, dont l'antagoniste principal, le Docteur Denfer, a également le visage balafré et porte aussi un costume à col haut similaire à celui de Blofeld. Le concept du repaire du méchant dans un volcan a aussi été repris par plusieurs médias dont le jeu-vidéo Evil Genius (2004) et le film d'animation de Pixar Les Indestructibles (2004). Il a également été repris dans le film de James Bond plus récent 007 Spectre (2015). Cette idée a néanmoins été peut-être influencée elle-même par la comédie française Fantômas se déchaîne (1965) dans lequel le méchant possède également une base aménagée dans un volcan. De même, le plan de Blofeld d'opposer deux nations dans une guerre pour en tirer profits a influencé le plan du méchant Karl Stromberg dans L'espion qui m'aimait (qui a également tenté de déclencher une guerre entre les États-Unis et l'Union soviétique afin de créer une nouvelle civilisation sous l'océan) et celui d'Elliot Carver dans Demain ne meurt jamais (1997) (qui prévoyait d'opposer le Royaume-Uni et la Chine dans une guerre pour obtenir des droits de diffusion exclusifs dans le deuxième pays).

Les violons de l'introduction musicale de la chanson-titre ont de plus été échantillonnés dans la chanson Millennium (1998) du chanteur britannique Robbie Williams[28].

Médias[]

Photos[]

Vidéos[]

Notes[]

  • On ne vit que deux fois marque le premier mariage de James Bond au cinéma, bien que ce soit probablement un mariage blanc, arrangé dans le cadre de son enquête. En sachant que Kissy est toujours vivante à la fin du film, la question de savoir si 007 est toujours marié en vertu de la loi japonaise lors des évènements de Au service secret de Sa Majesté peut néanmoins être débattue.
  • Ce film est le premier à faire allusion au grade de commander détenu par Bond et à montrer le militaire dans son uniforme de la Royal Navy. Des scènes similaires se produiront dans L'espion qui m'aimait et Demain ne meurt jamais.
  • Il s'agit de l'un des quatre opus dans lesquels Bond ne prononce pas sa phrase culte "Bond, James Bond", les trois autres étant Bons baisers de Russie, Opération Tonnerre et Quantum of Solace (2008).
  • On ne vit que deux fois est le seul film dans lequel Bond ne conduit aucun véhicule à moteur. Il ne conduit pas non plus de voiture dans Moonraker où il a néanmoins été aperçu aux commandes d'un bateau à moteur. Dans ce film, 007 se faisait conduire par Aki au volant de sa Toyota 2000GT.
  • C'est la première fois que le bureau de M est installé dans un cadre inhabituel, déménagé à bord du sous-marin HMS Tenby. Il sera plus tard transféré dans l'épave du RMS Queen Elizabeth dans le port de Hong Kong dans L'homme au pistolet d'or (1974), dans un tombeau égyptien dans L'espion qui m'aimait, dans un monastère brésilien dans Moonraker et dans un C-130 Hercules dans Tuer n'est pas jouer (1987).
  • En 2024, le British Film Institute a ajouté un avertissement à On ne vit que deux fois indiquant que le film "contient des stéréotypes raciaux dépassés", faisant entre autres référence à la partie où Bond se déguise en japonais pour s'infiltrer dans la base de Blofeld[29]. Les avertissements ajoutés aux films de la saga ont été critiqués par Jenny Hanley, James Bond Girl de Au service secret de Sa Majesté[30].

Références[]

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 http://www.jpbox-office.com/fichfilm.php?id=9120
  2. Black, Jeremy (2005). The Politics of James Bond: from Fleming's Novel to the Big Screen. Lincoln, NE: University of Nebraska Press. ISBN 0275968596
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 et 3,8 Evin, Guillaume Perriot, Laurent (2020), Bons baisers du monde. ISBN 2100810820
  4. 4,0 et 4,1 https://www.mi6-hq.com/sections/articles/biography-nikki-van-der-zyl
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  6. https://www.imdb.com/title/tt0062512/fullcredits
  7. https://jamesbond007.se/eng/stars/sylvana-henriques
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  9. 9,0 9,1 9,2 9,3 9,4 9,5 9,6 et 9,7 https://www.dvdclassik.com/critique/on-ne-vit-que-deux-fois-gilbert
  10. 10,0 10,1 10,2 10,3 et 10,4 https://www.mi6-hq.com/sections/movies/yolt_trivia
  11. https://www.air-journal.fr/2011-03-05-le-5-mars-1966-dans-le-ciel-boac-perd-un-boeing-707-526155.html
  12. Au service secret de Sa Majesté (2006) DVD, bonus : Commentaire audio
  13. Field, Matthew; Chowdhury, Ajay (2015). Some Kind of Hero : 007 : the Remarkable Story of the James Bond Films. Stroud, Gloucestershire : The History Press Ltd. ISBN 0750964219. OCLC 930556527.
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