- "Smiert Spionam ? Une opération remontant au temps de Staline, ordonnée par Beria et désactivée il y a vingt ans ?"
- ― Leonid Pushkin à James Bond
Le SMERSH (en russe : СМЕРШ, Smerch) est la transcription anglaise d'un acronyme russe pour "Смерть шпионам!", Smert' chpionam!, qui signifie "mort aux espions !". C'était le nom employé pour désigner les services de contre-espionnage militaire durant la Seconde Guerre mondiale. Cet organisme était chargé d'éliminer les traîtres, déserteurs, espions et autres éléments criminels de l'Armée rouge. Son chef, Viktor Semionovitch Abakoumov, dépendait directement de Joseph Staline.
Dans la franchise de James Bond, le SMERSH est le nom d'une agence de contre-espionnage soviétique inspirée par l'organisation de la vie réelle. Elle est majoritairement présente dans les premiers romans de la série par Ian Fleming et a été introduite dès le premier livre, Casino Royale (1953), avant d'apparaître par la suite dans Vivre et laisser mourir (1954), Bons baisers de Russie (1957) et Goldfinger (1959). De nombreux antagonistes des romans étaient donc affiliés à l'organisation, notamment Le Chiffre, Mr. Big et Auric Goldfinger. Néanmoins, à partir du roman Opération Tonnerre (1961), lorsque Fleming eut supposé que la guerre froide pouvait prendre fin dans les deux années suivantes et ait décidé qu'une faction plus neutre politiquement était nécessaire, le SMERSH a été remplacé par l'organisation terroriste SPECTRE comme principal ennemi de 007, qui a également été introduit dans les premiers films d'EON Productions. Le SMERSH a néanmoins été mentionné ou est apparu dans de rares films de la série, notamment dans le hors-série Casino Royale (1967) (bien que sous une forme différant vivement de celle des œuvres antérieurs), ainsi que dans d'autres supports dont le jeu de rôle sur table James Bond 007 (1983), où l'organisation a été rétablie par le général Orlov.
Dans le film Bons baisers de Russie (1963), Bond est amené à croire qu'il est la cible du SMERSH, mais en réalité, la chef de l'agence, Rosa Klebb, est un membre de haut rang du SPECTRE qui répond directement à Ernst Stavro Blofeld. De même, dans Tuer n'est pas jouer (1987), l'agent 004 du MI6 est tué lors d'un exercice d'entraînement par un assassin ayant laissé une étiquette portant l'inscription "Mort aux espions" sur le corps. L'antagoniste Georgi Koskov prétend ensuite que le SMERSH a été réactivé, mais son rival, Leonid Pushkin, qui dirige alors le KGB, apprend à Bond que l'organisation n'existe plus depuis vingt ans. Cette fausse accusation avait pour but d'amener Bond à tuer Pushkin dans le cadre du complot de Koskov et de son associé Brad Whitaker.
Dans les romans[]
Selon l'annexe B jointe à la lettre du chef du poste S à M, le SMERSH a assassiné le révolutionnaire bolchevique Léon Trotski en 1940 et a collaboré avec le NKVD lors de l'invasion de la Russie par Adolf Hilter. Après la guerre, les membres du SMERSH ne sont plus que quelques centaines. À ce moment-là, le seul agent que les Britanniques avaient interpellé était Goytchev, qui avait abattu un médecin militaire à l'ambassade de Yougoslavie.
L'organisation apparaît pour la première fois dans le roman Casino Royale. Dans celui-ci, Le Chiffre, trésorier du SMERSH, tente de récupérer les fonds perdus d'une chaîne de maisons closes en faillite en jouant au chemin-de-fer. Les services secrets décident de l'en empêcher en le faisant perdre contre James Bond, le meilleur joueur du service, avec l'aide de Vesper Lynd de la Section S, de Felix Leiter de la CIA et de René Mathis du Deuxième Bureau. Au cours de la partie, Bond manque d'être tué par un tireur et fait faillite jusqu'à ce que Leiter lui fournisse plus de capital. Après la partie, Le Chiffre, désespéré, kidnappe Vesper et 007, torturant ce dernier avec un batteur de tapis pour découvrir où se trouve l'argent mais sans succès. Le Chiffre est sur le point de castrer l'espion lorsqu'un agent du SMERSH fait irruption, déclare Le Chiffre traître et l'exécute. L'agent grave ensuite la lettre cyrillique "Ш" (représentant le "SH" de "Spy") sur le dos de la main droite de Bond. Plus tard, un autre agent du SMERSH connu sous le nom d'"Adolph Gettler" traque Vesper et Bond, mais étant un agent double travaillant pour le MVD, la jeune femme se suicide pour le bien de Bond et le sien. Gettler refuse ensuite d'attaquer 007, mentionnant que ses ordres étaient d'éliminer Le Chiffre, et déclare que l'intérêt du SIS était inutile, ou "circulait comme des mouches autour d'une crotte de chien".
Depuis ces incidents, Bond a cherché à se venger du SMERSH à plusieurs reprises, à commencer par le deuxième roman de Fleming, Vivre et laisser mourir, dans lequel l'espion anglais se désintéresse presque totalement de perturber le financement des opérations soviétiques par Mr. Big jusqu'à ce qu'il apprenne que ce dernier est un agent du SMERSH. Suite à cette révélation, Bond se donne pour mission personnelle de se venger de l'organisation. Mr. Big était le chef du "Culte vaudou de la Veuve noire" et, selon M, l'un des criminels vivants les plus puissants au monde. Il a appris son métier de criminel en Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale afin de contribuer à miner la société américaine de l'intérieur.
Après la mort du Chiffre, de Mr. Big et d'Hugo Drax, le SMERSH tente de riposter dans Bons baisers de Russie. Dans ce nouveau roman, 007 reçoit un "mandat de mort" pour une exécution immédiate par le SMERSH. Non seulement ce message indique que le Britannique est destiné à être assassiné, mais le SMERSH entend se donner beaucoup de mal pour que sa mort soit embarrassante et scandaleuse pour l'ensemble de la communauté du renseignement. Le plan manque de réussir, Bond étant empoisonné par la militaire Rosa Klebb, mais comme révélé dans Docteur No (1958), il a finalement été sauvé par René Mathis et s'est rétabli en l'espace de quelques mois.
Bond a une autre mission de vengeance personnelle dans Goldfinger, après avoir appris qu'Auric Goldfinger est le trésorier de l'agence.
Après Goldfinger, le SMERSH n'est plus mentionné que de façon fugace par Fleming et, dans Opération Tonnerre, il est révélé que l'organisation a été "dissoute" par le Premier ministre soviétique Nikita Khrouchtchev en 1958 et remplacée par le Département exécutif spécial du Ministère de la Défense.
Membres connus (romans)[]
- Général G - Directeur
- Rosa Klebb - Chef des opérations
- Tov Kronsteen - Directeur de la planification
- Le Chiffre - Trésorier
- Auric Goldfinger - Trésorier
- Mr. Big - Financier
- Red Grant - Assassin
- Adolph Gettler - Agent
- Hugo Drax - Possible associé
- Julius No - Possible associé
Note[]
- La réputation du SMERSH en Union soviétique est telle que le roman Bons baisers de Russie mentionne qu'aucun citoyen soviétique ordinaire n'oserait prononcer ouvertement le nom de l'agence sous peine d'être arrêté, voire exécuté.