United Artists Corporation, ou tout simplement United Artists, était une société de distribution et de production numérique américaine qui faisait affaire dans ses dernières années sous le nom de United Artists Digital Studios. Elle était également connue sous le nom de sa filiale française Les Artistes associés. Fondée en 1919 par les pionniers d'Hollywood D. W. Griffith, Charlie Chaplin, Mary Pickford et Douglas Fairbanks, la société avait pour principe de permettre aux acteurs de contrôler leurs propres intérêts, plutôt que de dépendre des studios commerciaux[1]. UA a été acheté, vendu et restructuré à plusieurs reprises au cours de son existence. Metro-Goldwyn-Mayer a notamment acquis le studio en 1981 pour un montant rapporté de 350 000 000 $ (1 000 000 000 $ aujourd'hui)[2]. Parmi ses très nombreuses licences produites ou distribuées, UA partage les droits d'auteur de la franchise cinématographique James Bond avec Danjaq et sa filiale, EON Productions. Parmi les autres projets à succès soutenus à cette époque, citons la série La panthère rose (1963-1993) de Blake Edwards, et les westerns spaghettis de Sergio Leone, qui ont fait de Clint Eastwood une star.
Histoire[]
Au début des années 1960, lorsque les producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli se sont associés pour produire les films de James Bond, plusieurs studios de cinéma hollywoodiens ont refusé de financer les films, les trouvant "trop britanniques" ou "trop ouvertement sexuels". Saltzman et Broccoli ont néanmoins reçu les autorisations nécessaires de United Artists le 20 juin 1961[3][4] et la sortie du premier volet était alors prévue pour 1962. Les deux producteurs ont alors créé deux sociétés : Danjaq, qui détient les droits des romans, et EON Productions, chargée de produire les films. La collaboration des deux hommes a duré jusqu'en 1975 où ils se sont séparés lorsque Saltzman s'est retrouvé forcé de vendre ses parts de Danjaq à United Artists après des tensions survenues lors du tournage du neuvième film de la série, L'homme au pistolet d'or (1974).
En 1981, durant la production du film de James Bond Rien que pour vos yeux, United Artists était au bord de la faillite en raison de l'échec au box-office du western épique La porte du paradis (1980), qui avait coûté 40 000 000 $ au distributeur. Metro-Goldwyn-Mayer, qui faisait également face à des problèmes financiers, a alors racheté United Artists, faisant donc de Octopussy (1983) le premier film de la série distribué par MGM. L'ancien dirigeant de United Artists, Steven Bach, a alors annoncé la pré-production du treizième film de James Bond[5].
En 1990, après la production du film Permis de tuer (1989), le promoteur italien Giancarlo Parretti et sa société Pathé Communications ont racheté MGM/UA pour 1,2 millard de dollars[6], en utilisant de l'argent emprunté à une filiale néerlandaise du Crédit Lyonnais et en finançant l'achat auprès du magnat Kirk Kerkorian en fonction des bénéfices futurs. MGM/UA ont attenté un procès contre Parretti mais étant sous le contrôle du financier, ils n'ont pratiquement pas sorti de films, la franchise de James Bond étant une des victimes les plus notables de ces malversations, tandis que Parretti jouissait d'un style de vie de magnat d'Hollywood. En 1991, sa propriété a été dissoute à la suite d'une avalanche de procès et d'une défaillance du Crédit Lyonnais, et Parretti a été accusé de fraude boursière aux États-Unis et en Europe. La saga James Bond a ensuite été relancée des années plus tard avec GoldenEye (1995) alors que MGM a été vendue à Kirk Kerkorian en 1997. Au cours des années 2000, UA s'est repositionné comme studio spécialisé, tandis que la franchise de James Bond a été transférée à MGM. UA (rebaptisé United Artists Films) a sorti quelques films "art et essai". La société a continué de distribuer tous les films de James Bond suivants en Amérique du Nord jusqu'à Mourir peut attendre (2021).
En mars 2023, il s'est avéré que le distributeur populaire Amazon avait mis fin aux activités d'United Artists et l'avait intégrée à MGM, peut-être en raison d'une série de récents succès au box-office.
Films de James Bond produits[]
- James Bond 007 contre Dr. No (1962)
- Bons baisers de Russie (1963)
- Goldfinger (1964)
- Opération Tonnerre (1965)
- On ne vit que deux fois (1967)
- Au service secret de Sa Majesté (1969)
- Les diamants sont éternels (1971)
- Vivre et laisser mourir (1973)
- L'homme au pistolet d'or (1974)
- L'espion qui m'aimait (1977)
- Moonraker (1979)
- Rien que pour vos yeux (1981)
- Octopussy (1983)
- Dangereusement vôtre (1985)
- Tuer n'est pas jouer (1987)
- Permis de tuer (1989)
- GoldenEye (1995)
- Demain ne meurt jamais (1997)
- Le monde ne suffit pas (1999)
- Meurs un autre jour (2002)
- Casino Royale (2006)
- Quantum of Solace (2008)
- Skyfall (2012)
- 007 Spectre (2015)
- Mourir peut attendre (2021)
Références[]
- ↑ https://www.latimes.com/local/obituaries/la-me-0929-mo-rothman-20110929-story.html
- ↑ https://www.nytimes.com/1981/05/16/world/m-g-m-is-reported-purchasing-united-artists-for-350-million.html
- ↑ https://www.dvdclassik.com/critique/james-bond-contre-dr-no-young
- ↑ http://jamesbond007.net/Encyclo/harry-saltzman/
- ↑ https://www.mi6-hq.com/sections/movies/op_production.php
- ↑ https://www.nytimes.com/1990/03/08/business/pathe-in-1.2-billion-deal-to-buy-mgm-ua.html